Amants de Venise (Les)

Vincent Scotto est dans votre magazine musical

Les Amants de Venise

 Vincent Scotto
(1874-1952)

En bref :

Opérette en 2 actes et 17 tableaux de Henri Varna, Marc-Cab et René Richard.
Création : Paris, Théâtre Mogador, le 5 décembre 1953
Musique : Vincent Scotto   
Orchéstration : Jacques Météhen
D’après les romans de : Michel Zévaco

Dans notre revue :

Numéro 84
Numéro 92
Numéro 99
Numéro 164

 

Les Amants de Venise :


Affiche d'une Opérette dans votre magazine musicalMichel Zévaco (1860-1918), romancier populaire bien oublié de nos jours, mais très apprécié au début du XX° siècle, fut d’abord professeur au collège de Vienne. Révoqué pour « idées avancées », il devint rédacteur à « L’Egalité », un quotidien anarchique. Après la disparition de ce journal, il fut critique artistique et littéraire au « Courrier Français ». Pour élever ses 5 enfants, il se mit à écrire des feuilletons historiques, le premier étant « Borgia ». Le succès fut immédiat. Les plus célèbres : la série des « Pardaillan » et « Le Capitan », qui firent d’ailleurs l’objet de films ou téléfilms. « Le Pont des Soupirs« , et sa suite « Les Amants de Venise », datent de 1901.

Henri Varna, Marc-Cab et René Richard s’inspirèrent de ces deux romans, et en firent en 1953 une opérette à grand spectacle. Ils durent, bien sûr, simplifier l’intrigue touffue aux mille rebondissements de l’œuvre de Zévaco, mais ils réussirent à l’adapter sans la tronquer, en en extrayant l’essentiel et en gardant le côté « mélo » qui faisait encore le bonheur du spectateur du début des années cinquante. Du grand art.

Ainsi donc, après La Danseuse aux Etoiles, le théâtre Mogador assura une reprise de La Veuve Joyeuse, puis de Violettes Impériales, et enfin de La Belle de New York. C’est au cours de cette période (15 novembre 1952) que devait disparaître Vincent Scotto, le compositeur aux 4000 chansons. Non sans avoir laissé un testament musical, la partition de ces Amants de Venise qui allaient faire les beaux soirs du théâtre Mogador pendant deux années consécutives avec le couple Merkès-Merval dans les rôles principaux (première le 5 décembre 1953).

W. L. Landowski écrivait dans le « Parisien Libéré » :
« La musique inédite de Vincent Scotto trouve là un cadre digne d’elle ; toute la partition est pittoresque, tour à tour dramatique, spirituelle et tendre, mais richement harmonisée sans que la ligne mélodique en soit jamais étouffée pour autant… »

Une reprise parisienne fut assurée toujours à Mogador par ses deux créateurs, de novembre 1966 à novembre 1967. L’ouvrage fit une belle carrière sur les scènes de province, mais il est très rarement, pour ne pas dire jamais repris aujourd’hui, contrairement à Violettes Impériales du même compositeur.

 

L’ARGUMENT :


Acte I : 

Venise, 1550. La ville est en liesse… Elle célèbre le retour du capitaine Roland Candiano qui, après une expédition triomphale contre les Turcs, a toutes les chances d’accéder à la dignité de Doge de Venise.
La ville est en liesse… Le lendemain elle célèbrera le mariage de ses enfants chéris, Roland Candiano et Léonore Dandolo, ceux que l’on nomme partout « Les Amants de Venise ». Mais les amoureux ignorent qu’ils ont des ennemis puissants, en particulier Altieri, un des membres les plus influents du redoutable « Conseil des Dix ». Altieri convoite à la fois le poste de Doge et la main de Léonore dont il est amoureux.
Il n’hésite pas à mettre en application un plan machiavélique : il décide d’exploiter la passion sans espoir de la courtisane Impéria pour Roland. Pour cela, il charge Scalabrino, ancien spadassin, d’assassiner le Sénateur Davila, adversaire politique de Roland, et protecteur de la courtisane. Puis, il fait chanter Impéria. Ou bien elle accuse Roland du crime, ou bien elle est elle-même dénoncée comme instigatrice du meurtre de son amant. Impéria hésite, mais ne pouvant supporter l’idée du mariage des Amants de Venise, elle se résout à dénoncer le jeune homme.

Voici le jour du mariage. Le cortège nuptial s’avance. Léonore et Roland rayonnent de bonheur. Soudain, coup de théâtre : des gardes s’avancent et annoncent à Roland qu’ils l’arrêtent comme criminel. Le jeune homme n’est pas décidé à se laisser emmener, mais il est calmé par Altieri, qui le persuade de se présenter devant le Conseil des Dix. Il se disculpera sans difficulté et la cérémonie pourra reprendre.

Acte II :

Le Conseil des Dix tient séance au sujet de l’accusation portée contre Roland. Impéria aurait sans doute avoué la vérité sans l’irruption de Léonore venue défendre son fiancé. La jalousie est la plus forte et la courtisane accuse Roland d’être son amant et d’avoir fait tuer Davila par jalousie. Léonore s’effondre.
Jeté dans un cachot, Roland est bientôt rejoint par Scalabrino, devenu témoin gênant. Les deux hommes s’expliquent et comprennent la machination dont ils ont été le jouet. Scalabrino est d’autant plus mortifié qu’il avait agi en pensant aider Roland auquel il voue une admiration sans borne.
L’ancien spadassin apprend à son compagnon qu’en réalité il n’a pas tué Davila. Il s’est contenté de l’enfermer dans une cave.
Condamnés à mort, les deux hommes sont emmenés pour être exécutés. Un violent orage éclate. En passant sur le Pont des Soupirs, ils profitent de l’orage pour sauter dans le canal et s’enfuir à la nage.
Léonore s’est retirée dans un couvent. Altieri lui rend visite et lui affirme que Roland est parti avec Impéria. Il lui demande sa main, mais la jeune fille veut rester fidèle à son premier amour. Elle prendra le voile.
Roland réussit à approcher Léonore. Il lui apprend la vérité, mais doit se retirer à cause de l’arrivée d’Altieri. Celui-ci enlève Léonore de force et la fait mettre en lieu sûr. Dans la montagne, Scalabrino réussit à convaincre ses anciens compagnons de se rallier à Roland qui les mènera à la conquête de Venise. Grâce à une trahison, Roland apprend les intentions d’Altieri et l’arrestation de Léonore. Profitant du Carnaval, il entraîne ses partisans dans Venise.
L’apparition de Davila bien vivant prouve la félonie d’Altieri.
Et cette belle histoire peut se terminer en apothéose par le mariage de Roland et Léonore.

 

LA PARTITION :


Acte I :  Chœur d’ouverture « C’est jour de fête » ; « Ah, que c’est beau l’amour » (Bucapali) ; Chœur « Qu’elle est belle » et entrée de Léonore « C’est pour lui » ; Chœur du peuple « Vive Roland qui nous revient » et entrée de Roland « O Venise » ; « Mandolina » (Janina et chœurs) ; « Quand tu me disais » (Pierino, Paola) ; Duo Léonore-Roland « Les Amants de Venise » ; « Avanti » (Bucalapi, Pomodora) ; Chœur « La grappa » ; « Chez les barbaresques » (Pierino, Paola) ; Chanson ballade « Pour l’amour du pays » (Roland) ; Chœur des archets ; « Les deux pigeons » (Léonore) ; « Un homme, c’est bien » (Paola) ; Ensemble des patinettes ; Final I « Venise »

Acte II : Chœur « Senza » ; « Les vaches » (Bucalapi) ; « Tu lui diras » (Roland) ; Chœur du jardin ; « Quand tu me chatouilles ! » (Paola) ; « O Maria » (Léonore) ; « Sonnez, clochettes » (chevriers, chevrières) ; Chœur des pensionnaires ; Chœur « Carnaval agite ses grelots » et ballet ; « La Bella Canzonetta » (Roland) ; Final II

Dans la version 1966, l’air « La Bella Canzonetta » a été supprimé ; un duo Roland-Léonore « Viens rêver » a été ajouté au 1er acte.

 

FICHE TECHNIQUE :


Les Amants de Venise

Opérette en 2 actes et 17 tableaux de Henri Varna, Marc-Cab et René Richard, d’après les romans de Michel Zévaco, « Le Pont des Soupirs » et « Les Amants de Venise ». Musique de Vincent Scotto ; orchestration de Jacques Météhen.

Création à Paris, théâtre Mogador, le 5 décembre 1953. Avec :
Paulette Merval (Léonore), Lola Maddalena (Impéria), Jacqueline Mille (Paola), Dina Greyta (Pomodora), Marcel Merkès (Roland), Alexandre Rignault (Scalabrino), Jacques Harden (Altieri), Jacques Piervil (Pierino), Raymond Danjou (Gennaro), Prior (Bucalapi). Direction musicale, Jacques Météhen ; mise en scène de Henri Varna.

Editions Chappell

 

DISCOGRAPHIE


Sélections CD

Version 1953 : reprise sur le CD Marianne Mélodie 071837 du 33T Odéon XOC 177. Sur ce même CD, dix airs de La Danseuse aux étoiles, (4 chantés par Merkès-Merval), six par les créateurs de l’ouvrage (Marta Labarr et Jean Chesnel)

Version 1953 : 8 airs chantés par Marcel Merkès et Paulette Merval dans le cadre du coffret Marianne Mélodie « Marcel-Merkès Paulette Merval, 20 titres d’or » (réf : 385734)

Version 1966 : 8 airs chantés par Marcel Merkès et Paulette Merval dans le cadre du coffret 5 CD Sélection du Reader’s Digest « Merkès-Merval, 40 ans d’opérettes, 40 ans de succès » (réf : 166-1 à 5)

  © Académie Nationale de l’Opérette août 2016  


Marcel Merkès et Paulette Merval dans une opérette de Vincent Scotto