Baron Tzigane (Le)
. Le Baron Tzigane(Der Zigeunerbaron) Johan Strauss fils I. L’ARGUMENT Articles associésARTISTES ASSOCIEES REVUES ASSOCIEES |
Le Baron Tzigane :
Le Baron Tzigane, la plus populaire des opérettes de Johann Strauss fils après La Chauve-Souris, ne manque pas à la règle des opérettes viennoises : un enchaînement de valses, mazurkas, polkas et czardas Avec cette opérette, Strauss a connu son dernier grand triomphe. En effet, dès sa création à Vienne en 1885, l’ouvrage enthousiasma le public.
C’est au cours d’une tournée en Hongrie qu’il en trouva l’argument. Sa femme Adèle l’emmena un jour rendre visite à un écrivain hongrois, Mor Jokai, auteur d’un roman intitulé Saffi. L’histoire, pittoresque et romanesque à souhait, plut d’emblée au musicien. L’action se passait dans le banat de Temesvar à l’époque où cette province hongroise venait de troquer la longue occupation turque pour la domination autrichienne. C’était là une source merveilleuse de thèmes populaires, de couleurs chatoyantes. Et puis, François-Joseph ne pourrait voir que d’un bon œil une intrigue qui mariait si heureusement en musique les deux têtes rivales de son aigle : l’Autriche et la Hongrie.
Livret d’opérette, Saffi devient Le Baron Tzigane et ces seuls mots, joints au nom de Strauss, étaient en soi une promesse. Les Viennois de 1885 souscrivirent entièrement à l’aventure proposée par les auteurs. Quatre-vingts représentations consécutives récompensèrent l’effort de Strauss.
Présenté à Paris dix ans après la création mondiale, Le Baron Tzigane plut également au public français par sa partition et par la qualité des chanteurs qui défendaient l’ouvrage. Il se joua soixante fois. En 1911, le théâtre du Vaudeville en donna quelques représentations en allemand au cours d’une saison viennoise.
Le » Bruyas » ne signale aucune autre reprise parisienne de l’ouvrage. Le Baron Tzigane a bien évidemment fait carrière en province, mais son succès n’est pas comparable à celui de La Chauve-Souris. Il n’est donné aujourd’hui que de façon épisodique.
Un film avec Georges Guétary dans le rôle de Barinkay est sorti à Paris le 18 février 1955. Sa partenaire était Marguerite Saad. Pour la version allemande, le rôle-titre était tenu par un autre interprète. Guétary chantant Johann Strauss ! On aurait pu s’attendre au pire, mais il faut avouer que le chanteur, tire habilement et intelligemment son épingle du jeu. L’enregistrement discographique bénéficie en outre de la direction orchestrale de l’excellent Jacques Météhen. Luis Mariano, dans un autre film viennois, Le Tzarevitch, est beaucoup moins convaincant.
L’ARGUMENT :
Acte I : L’action se passe en 1738 au bord de la rivière La Bega, près de la demeure de Zsupan.
La bohémienne Czipra raconte à ses compatriotes comment, il y a vingt ans, dut s’exiler le hongrois Andréas Barinkay, maître du domaine où vit sa tribu. Banni par les Autrichiens, il quitta la Bohème avec sa femme et Sandor, son jeune fils. Avant de partir, il cacha un immense trésor dans son château. Czipra sait qu’Andréas et son épouse sont morts, mais elle ignore ce qu’est devenu Sandor. Le trésor excite bien des convoitises, notamment celles d’Ottokar qui compte sur sa découverte pour obtenir la main d’Arsena, qu’il aime, la fille de Zsupan, riche éleveur de porcs,.
Sandor fait son entrée. Carnero, commissaire royal, lui annonce que les accusations portées contre son père se sont révélées fausses. Il peut donc reprendre possession de ses biens ou plutôt ce qu’il en reste, car depuis 20 ans ils ont été perdus ou volés, en particulier par Zsupan, qui s’est emparé des terres. Czipra, suivie par la belle Saffi, reconnaît avec joie le fils de son maître. Saffi est très troublée à la vue de Sandor. Zsupan fait la connaissance de Barinkay, ce qui ne l’enchante guère : il va falloir délimiter les domaines respectifs des deux hommes. Un compromis est trouvé : Sandor convolera avec Arsena. Mais celle-ci aime Ottokar et pour gagner du temps, annonce à Sandor qu’elle ne l’épousera pas avant qu’il soit devenu Baron.
La nuit tombe. Dissimulé, Barinkay remarque Saffi qui se promène en chantant. Il trouve la jeune fille adorable et se la fait présenter par Czipra. Ottokar apparaît… Il rejoint Arsena et la prend dans ses bras. Surprise et colère de Barinkay. Les bohémiens envahissent la scène et acclament Sandor Barinkay qu’ils reconnaissent pour leur chef. Barinkay fait appeler Zsupan et annonce qu’il est devenu baron, « le baron tzigane » . On lui rit au nez. Le jeune homme, annonce au marchand de porcs qu’il renonce à Arsena et qu’il va épouser Saffi. Fureur de Zsupan et de ses compagnons, joie de Saffi et des bohémiens.
Acte II : Le camp des bohémiens près du château en ruine de Sandor.
Duo d’amour entre Sandor et Saffi. Puis, grâce à un rêve de Saffi, Sandor met la main sur le trésor de son père. Il le remet aussitôt dans sa cachette. Ottokar s’aperçoit que le trésor a été découvert. Il prévient Carnero qui, prétextant que l’or a été enfoui en temps de guerre, veut le confisquer au bénéfice de l’Etat. La situation s’envenime et il faut l’arrivée du Comte Homonay pour que le calme se rétablisse. Le Comte est chargé d’enrôler des volontaires pour l’armée qui part en guerre. Barinkay et ses bohémiens sont volontaires. Ottokar et Zsupan sont pratiquement enrôlés de force. Barinkay affirme que l’or lui appartient, mais qu’il l’offre à sa patrie. Homonay le remercie. L’acte se termine sur un coup de théâtre. Czipra, preuves à l’appui, révèle que Saffi n’est pas sa fille, mais celle du dernier Pacha de Hongrie. Sandor est désespéré, il ne s’estime plus digne de sa jeune épouse. Mais c’est le moment du départ pour la guerre.
Acte III : Vienne, 1740
Les armées sont victorieuses. Les bohémiens et à leur tête Sandor Barinkay se sont particulièrement fait remarquer pour leur bravoure. Voici l’arrivée des vainqueurs. Tout d’abord Zsupan, couvert de médailles qu’il a trouvées on se demande où. Il raconte ses aventures tragi-comiques et parle de sa reconnaissance pour Sandor qui lui a sauvé la vie. Puis voici Ottokar en tenue d’officier. Pour l’amour de sa belle, il est devenu brave et a même été décoré. Barinkay s’avance sous les acclamations. Homonay félicite les troupes et distribue les récompenses, qui sont modulées selon les mérites de chacun : rien pour Zsupan, la mise à la retraite pour Carnero. Sandor Barinkay est nommé Baron de l’Empire et est reconnu légitime propriétaire du trésor. Zsupan lui rappelle que sa fille est à lui. Barinkay accepte la main d’Arsena… pour la donner à Ottokar. Il abandonne aux futurs époux les terres que Zsupan lui avait volées. Aussi le marchand de porcs se résigne facilement au mariage de sa fille. Mais qu’est devenue Saffi ? Un officier de hussards apparaît, remet un message à Homonay et s’approche de Barinkay stupéfait qui reconnaît… Saffi. Elle raconte comment elle l’a suivi sur le front pour le revoir et le protéger. Happy end.
LA PARTITION :
Version française originale
Acte 1 : Ouverture ; Chœur des bateliers « «Hardis rameurs » (choeur, Ottokar, Czipra) ; Couplets d’entrée « Longtemps j’ai parcouru le monde » (Barinkay) – Quatuor « J’en avais le pressentiment » (Czipra, Barinkay, Carnero, Saffi) ; Couplets du canon « Quelle formidable bataille » (Mirabella, chœurs) ; Chanson du cochon (Zsupan) Ensemble et choeur » Honneur à la plus belle » (Choeur, Arsena, Barinkay, Zsupan Carnero, Mirabella) ; Chanson tzigane « Nous sommes bons » (Saffi, chœur) ; Finale « Tout dort dans la maison… Je suis le Baron Tzigane » (tous).
Acte 2 : Entracte ; Scène et duetto « Sans peur sommeille » (Czipra, Barinkay, Saffi) ; Trio du rêve « J’ ai vu venir à moi dans l’ombre » et Valse » Rêve charmant « (Saffi, Barinkay, Czipra) ; Chœur des enclumes « Debout, Debout ! Que le fer résonne encore » (les Bohémiens) ; Duo de l’hymen « Qui nous unit ? Dis-le ! » (Barinkay, Saffi) ; Trio « Etouffe en toi l’esprit du mal » (Carnero, Mirabella, Zsupan) ; Chanson du recruteur « Gai luron, tends-nous la main » (Homonay) ; Finale « A Vienne, ville perdue » (tous).
Acte 3 : Entracte ; Marche et Chœur de victoire « Célébrons en ce jour » ; Chanson « On ne connaît, étant fillette » (Arsena, Mirabella, Carnero) ; Récitatif et air « Saffi ! perdue » (Barinkay, Czipra) ; Couplets, Marche et Choeur « Enfin, Dieu merci ! » (Szupan, choeur ; Chœur des soldats « Déjà le front des guerriers » ; Romance-valse « Enfin, mon cher Sandor » (Saffi) ; Finale « A tous deux honneur » (tous).
FICHE TECHNIQUE :
Le Baron Tzigane (Der Zigeunerbaron)
Opéra-comique en 3 actes de Ignaz Schnitzer. Musique de Johann Strauss fils
Création mondiale: Vienne, Theater An de Wien, le 24 octobre 1885
Création française : Paris, Folies-Dramatiques, 20 décembre 1895. Livret français d’Armand Laffrique. Avec:
Jane Pernyn (Saffi), Mme Paulin (Arsena), Jane Evans (Mirabella), Josée Marya (Czipra), P.Monteux (Sandor), Cavé (Carnero), Moizard (Ottokar), Hittemans (Zsupan), Joubert (Homonay).
De nouvelles versions françaises ont vu le jour : la première due à Robert Deniau (1974) , la seconde à Pierre Médecin (1988). Leur intérêt reste à démontrer.
DISCOGRAPHIE :
Sélections vinyle
Janine Micheau, Jacqueline Danjou, Guy Chauvet, Jean-Christophe Benoît. Orch. Alain Lombard
EPM/Emi 767 869 2 (2CD) (+ La Chauve-Souris + Valses de Vienne) & EMI C 051 12 196 (1 V)
Marie Darclée, Raymonde Pageot, Charles Collins, Loulou Doré. Orch. F. Reinold
Musidisc 30 CV 1014 (1 V)
Georges Guétary. Orch. Jacques Météhen
EMI C 051 10 531 (1 V)(25 cms)(1 face) (Bo du film) & Marianne Mélodie 051683 (1CD) (avec : Pour Don Carlos)
Lina Dachary, Janina Capderou Claudine, Collart, Michel Caron, Henry Bedex, Aimé Doniat. Orch. Adolphe Sibert
Sélection du Reader’s Digest CD 3159.6 (enregistrement ORTF) (3 CD) (+ La Reine Indigo + La Chauve-Souris)(1 CD Intégral classic remastérisé)
Intégrale en allemand
Kusche, Wächter, Hazy, Schock, Schmit. Direction Robert Stolz
2 disques 33T 30cm Eurodisc 71451/3
Elisabeth Schwarzkopf, HermannPrey, Nicolaï Gedda, Erich Kunz, Erika Köth, Orch. Otto Ackermann
2 Lp EMI
Intégrale en CD
Herbert Lippert, Pamela Coburn, Rudolf Schasching, Julia Hamari, Wolfgang Holzmair, Christiane Oelze. Orch. Nikolaus Harnoncourt
2 CD Teldec 4509-94555-2 (version originale de l’ouvrage)
© Académie Nationale de l’Opérette août 2016