Comtesse Maritza (La)

La Comtesse Maritza

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La Comtesse Maritza

(Gräfin Maritza)

Emmerich Kálmán
1882 – 1953

I. L’ARGUMENT
II. LA PARTITION
III. FICHE TECHNIQUE
IV. DISCOGRAPHIE
V. RÉFÉRENCES

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Emmerich Kálmán

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La Comtesse Maritza :


Bien oublié aujourd’hui, le romancier français Octave Feuillet (1821-1890) était un écrivain populaire au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Ses œuvres aimables, bourgeoises et moralisatrices – à l’eau de rose – dirions-nous aujourd’hui, le firent particulièrement apprécier du public féminin.
Gustave Flaubert disait de lui :
« Son succès a deux causes :
1) la basse classe croit que la haute classe est comme ça.
2) la haute classe se voit là-dedans comme elle voudrait être ».

Son roman le plus célèbre, quoique aujourd’hui oublié lui aussi comme son auteur, est Le roman d’un jeune homme pauvre (1858). Il conte les amours du marquis de Maurice de Champcey d’Hauterive, ruiné par la faute de son père, et de Marguerite, l’héritière de la famille des Laroque, dont il est devenu l’intendant. Amours contrariés et dramatiques, qui précèdent le happy end final. 
C’est dans ce roman mondain que les librettistes de Kálmán, Julius Brammer et Alfred Grünwald sont allé chercher l’idée du livret de l’opérette Comtesse Maritza, créée le 28 février 1924. La veille, jour de répétition générale, les « spécialistes » prédisaient, comme c’est souvent le cas, une catastrophe. Ce fut un triomphe avec, dans le rôle principal, le ténor Marischka, alors directeur du théâtre An der Wien, lieu de la création.

Comtesse Maritza a connu un nombre exceptionnel de représentations et est toujours très appréciée en Allemagne et en Autriche. Elle reste le plus grand succès de Kálmán, bien plus important – sauf en France – que celui de Princesse Czardas. La version française, due à Max Eddy et Jean Marietti a été créée à Mulhouse le 27 février 1930 et à Paris, théâtre des Ambassadeurs, le 7 mai 1931. Ensuite, on ne reverra plus Comtesse Maritza dans la capitale, mais l’ouvrage sera encore longtemps joué en province. Il n’est aujourd’hui repris qu’exceptionnellement.

La musique de Kálmán trouve ses sources dans le folklore populaire hongrois. Mais le compositeur a su s’inspirer également du style viennois tout en faisant des concessions aux nouveaux rythmes qui traversèrent l’océan au cours des années vingt.
« La partition fourmille de morceaux connus, qui constituent un heureux croisement entre la valse viennoise, très enveloppante chez Kálmán , des czardas hongroises endiablées et des rythmes de jazz très heureux. Citons le lied de Manja, la valse dédiée à Vienne par Tassilo, la somptueuse entrée de Maritza, le gentil duo de Lisa et Tassilo » (Robert Pourvoyeur).

L’ARGUMENT :


Acte I : En Hongrie, dans un château non loin de la frontière austro-hongroise
Afin de recouvrer par son travail la fortune dilapidée par un père noceur et constituer une dot à sa sœur Lisa, le comte Tassilo, sous le pseudonyme de Bela Torek, s’est engagé comme intendant dans l’un des domaines de la comtesse Maritza. Celle-ci, bien que surprise par les belles manières de ce serviteur, le traite avec une condescendance qui a le don de l’exaspérer. Lassée par l’essaim d’admirateurs pas toujours désintéressés qui l’entourent, Maritza a fait annoncer ses fiançailles avec un noble imaginaire, le baron Zsupan, et organise une fête pour célébrer ces fiançailles fictives. Mais, surprise ! il existe un baron Zsupan qui accourt faire la connaissance de sa belle fiancée. Lisa qui fait partie des invités, se figure que son frère, qui lui a caché l’état de leur fortune, fait une farce en jouant au régisseur

Acte II  : Un luxueux salon du château
Devant les belles manières de son intendant, Maritza l’invite à participer à la fête. Son charme séduit les amies de la comtesse et elle-même n’y est pas insensible. La fête terminée, Tassilo reprend son rôle d’intendant tandis que le baron Zsupan se lie d’amitié, et bientôt un peu plus, avec Lisa. Agacé par le manque de tact de certains invités et par les caprices de Maritza, dont il est en train de tomber amoureux, Tassilo est sur le point de planter là tout ce beau monde.

Acte III : Même décor qu’à l’acte II
Le lendemain, l’amour du baron pour Lisa a progressé et la pauvreté de la jeune fille ne l’empêche pas, au contraire, de la demander en mariage. Maritza et Tassilio ne tiennent pas non plus à se séparer. De plus, une tante a héritage venant de racheter tous les biens dilapidés par le père de Tassilo, celui-ci peut révéler son rang de gentilhomme et épouser Maritza.

LA PARTITION :


Version française

Acte I :  Ouverture ; Manja « Le bonheur est un rêve » et choeur d’enfants »Allez-y mes petits » (Tassilo, enfants ) ; Choeur « Faites-lui place » et entrée « Lorsque j’entends les tsiganes  » (Maritza) ; Duo ‘Petit’ soeur, petit’ soeur » (Tassilo, Lisa)      Duo « Contre le sexe laid » (Zsupan, Maritza)   intermède tzigane (orchestre) ; Final I « Quand le beau Vassilo, le Tsigane, apparaît », « Joue, Tzigane, joue » (Tassilo) ; « Avant une lune » (Maritza, tous)

Acte II : Ensemble « Monsieur l’intendant » ; Duo « O Lisa, tout en vous » (Zsupan-Lisa) ; Duo « Assez, assez Monsieur » (Tassilo, Maritza) ; Choeur et ensemble On boit et l’on rit » ; Duo « On est dimanche » (Tassilo-Maritza) ;  Duo  » Moi j’ai du r’tard à l’allumage » (Lisa-Zsupan) ; ; Final II Choeur « Va Maritza »,  « Joue Tzigane » (Tassilo), « Petite sœur ».

Acte III : Entr’acte ; Air « O l’anisette » (Szupan) ; Trio « Szupan, tu vas aller faire des trous dans le guyère » (Maritza, Populescu, Szupan) ; Air « On se croit fort » (Tassilo) ;  Duo « Un p’tit bout d’homme » (Lisa, Szupan) ; Final III « Dis-moi, O mon amour (Maritza, Tassilo), « C’est pour un baiser » (Tassilo).

FICHE TECHNIQUE :


Comtesse Maritza (Gräfin Mariza)

Opérette en 3 actes de Julius Brammer et Alfred Grünwald d’après Le roman d’un jeune homme pauvre d’Octave Feuillet ; musique d’Emmerich Kálmán. Création à Vienne, théâtre An der Wien, le 28 février 1924 avec Hubert Marischka (Tassilo)

Version française de Max Eddy et Jean Marietti, créée à Mulhouse le 27 février 1930 avec Anna Martens, (Maritza), Fanély Revoil, Louis Collet (Tassilo), Alphonse Massart, Henri Buck.

Création à Paris, théâtre des Ambassadeurs, le 7 mai 1931 avec Mary Lewis (Maritza), Janie Marèse (Lisa), Roger Bourdin (Tassilo), Paul Clerget, Robert Allard, Rudeau (Karl). Direction musicale, Anton Paulik.

DISCOGRAPHIE :


(versions françaises)

Intégrales
Colette Riedinger, Christiane Jacquin, Blanche Delimoges, Yvette Darras, Willy Clément, André Balbon, René Lenoty, René Smith, Marcel Genio. Orch. Radio Lille : Marcel Cariven
RTF 1955   (INA-AUDIO)

Airs de France : Viviane Gosset, Henri Gui, Christian Asse, Dominique Tirmont, Serge Davri, Roger Rivoalland, Liliane Chatel, Robert Sandrey, Jacqueline Chambard, Maria Noë, Roger Defossez, Claudette Delferrière ; dir. Georges Dervaux
1959  INA VIDEO La comtesse Maritza

Sélections CD

Andrée Esposito, Christiane Jacquin, Monique Stiot, Linda Felder, Albert Voli, Robert Andréozzi. Solistes, chœur et orchestre de l’ORTF, direction Adolphe Sibert (enregistrement 1973)
1 CD Forlane 18836

Andrée Esposito, Christiane Jacquin, Albert Voli, Robert Andreozzi. Orch. Adolphe Sibert
Sélection du Reader’s Digest CD 3159.7 (enregistrement ORTF) (3 CD) (+  L’Auberge du Cheval Blanc + Princesse Czardas) 

© Académie Nationale de l’Opérette août 2016