Petit Faust (Le)

Affiche de la comédie musicale Le Petit Faust

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Le Petit Faust

Hervé (Florimond Rongé dit)
1825 – 1892

I. L’ARGUMENT
II. LA PARTITION
III. FICHE TECHNIQUE
IV. DISCOGRAPHIE
V. RÉFÉRENCES

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Le Petit Faust :


Créé dix ans après le Faust de Gounod, Le Petit Faust (1869) d’Hervé est considéré comme une parodie de ce chef d’œuvre. Voici ce qu’écrivait Didier Roumilhac dans « Opérette n°75″ à l’occasion de la reprise de l’ouvrage à l’Opéra de Metz :
« Le Second Empire cultive la parodie. Offenbach, dit-on, pourfend le grand opéra idéaliste et grandiloquent, Hervé s’en prendrait à Gounod, Wagner… C’est sans doute aller vite. Pourquoi citer si longuement ce qu’on tient pour indigent et dont les clichés, les formes stéréotypées finiraient par rejaillir sur sa propre création. Nos deux compositeurs plus d’une fois s’amusent des fioritures du chant italien ou de l’aigu tenu jusqu’ à plus de souffle, mais la citation exacte a un autre rôle. Elle est mise au service de l’intention du compositeur qui voit derrière les grands mythes ou l’esthétique dominante des pulsions beaucoup plus terre-à-terre : ainsi procèdent Offenbach dans La Belle Hélène et Hervé dans Le Petit Faust ; mais ce dernier systématise le principe – et avec quel art ! – recréant tout l’univers de Gounod, mais en s’en démarquant, réalisant exactement ce que disaient de l’œuvre Noël et Stoullig lors de la reprise de 1876 : « ce n’est ni une servile copie – ce qui serait absurde -, ni un caricature de Faust – ce qui serait peu respectueux pour Gounod -, ce sont de nouvelles idées musicales appliquées à des passages dont la forme est analogue « .

La création a lieu le 23 avril 1869 ; « Dès l’ouverture, on eut l’impression d’assister à l’éclosion d’une des plus belles pages de la musique gaie », affirme Louis Schneider dans son livre sur Hervé et Lecocq (Librairie Perrin, 1923). La presse, dans son ensemble, s’enthousiasme pour la partition qui est jugée « vive, élégante, originale, ailée d’un bout à l’autre (Banville dans « L’Eclipse ») ».

Dans  » Opérette n° 52 « , Guy Lafarge écrit :
« Le Petit Faust fut représenté pendant 200 soirées consécutives ». Hervé jouait lui-même le rôle de Faust ; Valentin, c’était le comique Milher, la ravissante Blanche d’Antigny jouait Marguerite ; quant à Méphisto, rôle travesti, il mettait en valeur les formes très fin de siècle de Mlle Van Ghell ! »

L’ouvrage sera souvent repris : aux Folies-Dramatiques en 1876 et 1907 ; à la Porte Saint-Martin en 1882 et 1891 (avec Jeanne Granier), en 1897 aux Variétés.

Fanély Revoli

Fanély Revoli

En 1935, Maurice Lehmann monte l’ouvrage à la Porte Saint-Martin avec une distribution particulièrement talentueuse : Dranem (Valentin), Fanély Revoil (Méphisto), Simone Lencret (Marguerite) et Boucot (Faust). La reprise ne reçoit qu’un succès d’estime et Le Petit Faust disparaîtra des scènes parisiennes et de province. Pendant longtemps, seule Mam’zelle Nitouche, opérette d’un autre style, permettra encore longtemps au  » ompositeur toqué » de se maintenir à l’affiche des théâtres. Mam’zelle Nitouche se fera rare à son tour mais, on constate aujourd’hui un retour en grâce, encore modeste, d’Hervé, avec la reprise à Metz, déjà citée du Petit Faust (1990) et plus récemment avec les nouvelles productions du Petit Faust par la compagnie des Folies-Concertantes (1997) et de V’lan dans l’œil par la Péniche Opéra (notamment salle Favart, 1998).

L’ARGUMENT :


Acte I : L’école du docteur Faust
Dans une salle de classe aux écolières gentiment libertines, le vieux docteur Faust, professeur de son état, a le plus grand mal à canaliser les réponses impertinentes de Siébel, Aglaé et Clorinde. Des soldats font irruption. À leur tête se trouve Valentin, sur le point de partir à la guerre et qui vient confier à Faust sa sœur Marguerite. Contraint et forcé, le vénérable docteur accepte cette pensionnaire qui a pourtant quelque peu dépassé l’âge requis.
Une dispute ne tarde pas à opposer Marguerite à ses nouveaux camarades. La punition ne se fait pas attendre. Resté seul avec la jeune fille, Faust brandit le fouet, mais, troublé, ne peut achever son geste. Alors que Marguerite désigne certaines parties de son corps que la brutalité de ses camarades ont tuméfiées, Faust se sent envahi par un sentiment jusqu’alors inconnu de lui. L’idée coquine qu’il ne peut chasser provoque la matérialisation du diable. Méphisto apparaît et engage Faust, auquel il donne la jeunesse et la beauté, à connaître les plaisirs, n’accordant guère d’importance à l’idée d’amour unique à laquelle aspire le docteur.

Acte II : La closerie des Vergeiss-mein-nicht
Dans ce bal, sosie du Bal Mabille, cocottes, viveurs et étudiants proclamentPetit Faust 2 quadrille respectivement leur philosophie de l’existence. Faust y paraît, fatigué des plaisirs de la vie et à la recherche de Marguerite. Méphisto lui ménage une rencontre avec des Marguerite venues du monde entier. Faust n’y trouve pas sa bien-aimée et se désespère. De retour de Londres, où elle a « exporté » le cancan, Marguerite fait son entrée et Faust reconnaît en elle son unique amour. Au moment où le docteur veut emmener sa conquête, Valentin, de retour de la guerre, reconnaît sa sœur, l’estime en de fort mauvaises mains et provoque en duel l’ancien professeur. Aidé de Méphisto, Faust, lors d’un duel quelque peu faussé, se débarrasse du guerrier et enlève Marguerite.

Acte III : La chambre virginale
Dessin d'une ancienne représentation du Petit Faust
En attendant Faust, Marguerite ne peut refouler les souvenirs de sa vie galante et notamment celui d’un certain Adolphe. Marguerite fait admettre à Faust sa vie passée (ou du moins une version édulcorée) et se met en prière. Mais la tranquillité de Faust est de courte durée ; nous sommes bientôt en plein drame : le fantôme de Valentin apparaît dans la soupière, Faust avoue s’être débarrassé d’une fortune mal acquise ce qui entraîne la colère et le départ de Marguerite.
4e tableau : La Nuit de Va-te-Purgis
Méphisto, qui mène le bal, condamne Faust et Marguerite à ne plus se quitter et à « danser ensemble pendant l’éternité », tandis que Valentin dont la malédiction a opéré remonte au Ciel.

LA PARTITION :


Petit Faust 1Ouverture-valse
Acte I
Ronde des écolières « Saute ! saute ! coup’ ta tête » (les écolières); Couplets du mannequin « Et pour me braver, quel moment » (Faust) ; Couplets du guerrier « Vaillants guerriers, sur la terre étrangère » (Valentin) ; Air « Fleur de candeur » (Marguerite) ;  Morceau d’ensemble « Il nous faut un exemple » et duo du martinet « Relève-toi, je te pardonne » (Faust, Marguerite) ; Rondo »Je suis Méphisto, serviteur fidèle » (Méphisto) ; Musique de scène (métamorphose de Faust) : Finale « Vive la joie, vive l’amour » (tous).

Acte II
Polka-entr’acte ; Les trois choeurs des cocottes, des vieillards et des étudiants « Cocottes de tous les pays » ; Le satrape et la puce « Un prince des plus vaillants » ((Méphisto) ; Air « Ah ! je suis un joyeux viveur » (Faust) ; Valse des Nations « Troupe joyeuse et belle » (Méphisto, Faust, les Marguerites); Couplets de Marguerite la blanchisseuse « Place, place à la voyageuse » (Marguerite) ; Rondeau des quatre saisons « Dans l’ombre d’un rêve » (Méphisto) ; Trio du Vaterland « Ne permettrez-vous pas » (Faust, Marguerite, Méphisto) ; Musique de scène (le duel) ; Finale « O Ciel, qui donc est tombé là » (Marguerite, tous)

Acte III
Introduction ; Chœur de la noce « Séparons-nous ! » ; Complainte du Roi de Thuné  » Il était un Roi de Thuné » (Marguerite) ; Chœur des vierges et des jeunes garçons « Nous venons, jeunes vestales » ; Couplets du bouquet d’Adolphe « Les jeunes gens du village » ; Trio « Pour les beaux yeux d’un rêveur » (Faust, Marguerite, Valentin) ; Final  : Hymne à Satan « Riez, chantez, ô cher troupeau maudit » (Méphisto).

FICHE TECHNIQUE :


Le Petit Faust

Opéra bouffe en 3 actes de Hector Crémieux et Adolphe Jaime fils, musique de Hervé. Création à Paris, théâtre des Folies-Dramatiques le 23 avril 1869 avec :

Mlles Van Ghell (Méphisto) , Blanche d’Antigny (Marguerite), Amélie Latour (Lisette), Blanche Mury (Aglaé), Gouvion (Clorinde), Hervé (Faust), Milher (Valentin), Gautier (Siébel), Vavasseur (le cocher). Direction musicale, Thibault

Editions Heugel-Leduc

DISCOGRAPHIE :


Intégrale CD

Lina Dachary, Janine Capderou, Michel Hamel, Bernard Demigny, Aimé Doniat. Orchestre, direction Jean Doussard
RRE 176/7 (2 disques 30cm) (vraisemblablement « piratés » lors de la diffusion ORTF du 23 mars 1969 et gravés à l’étranger)

Intégrale vidéo

Airs de France : Bernard Plantey, Raymond Amade, Michel Ferrand, Georges Montigny, Maria Murano, Irène Gromova, Jacques Tourain ; dir. Georges Dervaux
1959  INA VIDEO Le petit Faust

© Académie Nationale de l’Opérette août 2016