Revue n°182

Couverture du numéro 182 du magazine musical Opérette

REVUE N°182

Articles associés

OEUVRES ASSOCIÉES
42nd Street
Un violon sur le toit
Giroflé Girofla
Le Chanteur de Mexico
La Chauve souris
La Belle Hélène
Dédé

Candide
Violettes Impériales
Hello Dolly !
Valses de Vienne
Une Nuit à Venise
Orphée aux Enfers
Le Pays du sourire
Sweeney Tod

ARTISTES ASSOCIÉS
Julien Dran
Jérôme Pradon
Prune Chabridon

ARTICLES DE FOND
Anna Judic
La V euve joyeuse en France
Maurice Yvain : 2 opérettes

 NUMERO N° 182 de Février 2017

SOMMAIRE  DETAILLE

Ce nouveau numéro d’Opérette théâtre-musical reflète toute la richesse et la diversité des programmes, tant à Paris et sa banlieue qu’en régions, d’une saison hivernale marquée aussi bien par les reprises du répertoire d’opérette que par la création en France, ou leur reprise, de célèbres comédies musicales américaines.

LES SPECTACLES A PARIS

La capitale et sa banlieue ont toujours une diversité de représentations très fournie. Notre revue vous en présente un certain nombre :

42nd Street

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Avant sa fermeture pour travaux, le Châtelet a conclu sa saison avec une éblouissante comédie musicale dont les décors somptueux et les costumes sortis de l’imagination de Peter McKintosh, nous en mettent plein les yeux. Mais elle nous en met également plein les oreilles, car c’est la version révisée en 2001, encore plus musicale que la précédente, qui est ici interprétée par une trentaine de musiciens placés sous la direction de l’un des plus prestigieux chef d’orchestre du West End : Gareth Valentine. Elle est servie par une remarquable distribution. Côté féminin : la jeune Monique Young qui incarne une remarquable Peggy Sawyer, une jeune inconnue qui devient star, Ria Jones compose une savoureuse star, Dorothy Brock, tout aussi convaincante dans le comique que dans l’émotion ; la pétulante Jennie Dale est ici une Maggie Jones tout à fait succulente. Côté masculin, Alexander Hanson, joue un metteur en scène charismatique et Dan Burton interprète brillamment un Billy Lawlor tout à fait crédible. Mais tous seraient à citer,  jusqu’aux plus petits rôles de cette distribution regroupant quarante-six artistes pluridisciplinaires de haut niveau…

Un violon sur le toit

Violon sur le toit
La compagnie Ars Lyrica de Bruxelles a réalisé en 2014 une nouvelle production du Violon sur le toit en collaboration avec le Palais des Beaux-Arts de Charleroi. Ce spectacle, présenté dans de nombreuses villes de Belgique et de France, ci à Massy, excelle à la fois par une interprétation de qualité et une scénographie remarquable, faisant largement appel aux symboles de la culture juive et conçue par Mohamed Yamani assisté de Chloé Kégelart, mise en scène par Emmanuel Dell’Erba. La distribution est homogène et les artistes jouent, chantent et dansent avec un bel enthousiasme. Chris De Moor assure avec bonheur le rôle du laitier dynamisme, d’humour et aussi de mélancolie. Les trois filles Tzeitel, Hodel et Chava, respectivement France Renard, Julie Prayez et Maeva Mathon sont absolument charmantes de grâce et de fausse naïveté ; c’est peu dire que leurs jeunes talents sont prometteurs, tout comme le Motel très séduisant de Nicolas Dorian. …

L’Ile du rêve
le premier ouvrage lyrique de Reynaldo Hahn, composé à l’âge de 17 ans, était donné à l’Athénée Louis Jouvet, avec Enguerrand d’Hys, Marion Tassou, Eléonore Pancrazi, avec l’Ensemble Dyonisos et l’orchestre du « Festival Musiques au pays de Pierre Loti. »

Le Conte d’Hiver

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une « tragi-comédie féerique et musicale », d’après la pièce de Shakespeare, dans une adaptation de Philippe Car, Yves Fravega et Valérie Bournet, sur des musiques de Vincent Trouble. Six artistes protéiformes : Valérie Bournet, Francisco Cabello, Philippe Car, Nicolas Delorme, Susanna Martini ou Lucie Botiveau et Vincent Trouble, s’accompagnant d’instruments de musique les plus divers, interprètent tous les rôles de cette pièce écrite vers 1610. le parti pris de mise en scène de Philippe Car est de retrouver l’ambiance des théâtres de foire et certainement du théâtre Elisabéthain du Globe où fut créée la pièce de Shakespeare…

Le Cabaret Blanche,
installé du 10 janvier au 25 février 2017 sur la scène du Théâtre 14, cette pièce de théâtre musicale écrite et mise en scène par Cristos Mitropoulos et Léo Guillaume, autour de chansons écrites au tout début du XXe siècle est décrite comme « une épopée burlesque et poétique, touchée par la grâce du cinéma muet ».
La distribution regroupe : Camille Favre-Bulle, qui a réglé les chorégraphies du spectacle, Sylvain Deguillame, Pierre Babolat, Benjamin Falletto, Patrick Gavard-Bondet, Stéphane Bouba Lopez, Cristos Mitropoulos et Djamel Taouacht…

Le petit monde de Renaud
au Théâtre du Palais-Royal, du 4 février au 30 avril 2017. Spectacle musical de la Troupe du Phénix, sur un livret d’Elise Roche, Guillaume Cramoisan et Jean-François Fontanel (d’après une histoire de ce dernier), mettant en scène les personnages des chansons de Renaud (Séchan), à nouveau à Paris, entre deux tournées, avec Guillaume Cramoisan, Bruno Gare, Diane Dassigny, Gaëlle Voukissa, Patrice Rivet et Jean-Luc Muscat…

Parmi les spectacles à venir et qui seront chroniqués dans notre prochain numéro, nous vous présentons :

Jersey Boys

Jersey boys
Adaptation française, au Palace, de Jersey Boys, créé le 6 novembre 2005 à l’August Wilson Theatre, sur un livret de Marshall Brickman et Rick Elice. Le spectacle reprend les plus grands succès que Bob Gaudio composa pour le groupe américain (d’origine italienne) qu’il avait créé avec le chanteur Frankie Valli : les « Four Seasons ». Le spectacle vient seulement de quitter l’affiche de Broadway, le 15 janvier dernier, après près de 4650 représentations. Son livret retrace l’ascension et le déclin de ce groupe mythique qui, entre 1962 et la fin des années 70, a vendu plus de 175 millions de disques de par le monde et dont la plupart des succès ont été depuis repris par les plus grands artistes (Diana Ross and The Supremes, Gloria Gaynor, The Temptation, Mina…)…

La Fièvre du samedi soir
La création française, réalisée à l’occasion des quarante ans du film culte éponyme, Saturday Night Fever (La Fièvre du Samedi Soir) s’installera au Dôme de Paris (Palais des Sports) du 9 février au 30 avril 2017. On y retrouvera en tête d’affiche Fauve Hautot et Nicolas Archambault, dans une mise en scène et des chorégraphies de Stéphane Jarny…

Priscilla, folle du désert
Cette comédie musicale anglo-saxonne s’installera sur la scène du Casino de Paris, du 25 février au 6 mai 2017 . Elle est adaptée du célèbre film australien éponyme écrit et réalisé par Stephan Elliot. Rassemblant vingt-sept des plus grands titres Disco, ce véritable « Juke-Box » musical, créé au Palace Theatre de Londres en 2009, sur un livret de Stephan Elliott (d’après son propre scénario) et Allan Scott, avant de s’installer à Broadway, sera présenté dans une adaptation française du livret (chansons en version originales) signée par son metteur en scène, Philippe Hersen. On retrouvera au milieu d’une troupe de trente artistes, deux pointures du théâtre musical : Laurent Bàn dans le rôle de Dick (Mitzi Del Bra) et David Alexis qui composera celui du transsexuel Bernadette Bassenger. 500 costumes excentriques, 200 perruques délirantes et un autobus totalement robotisé…

Gosse de riche  et  Le Petit Duc
Les Frivolités parisiennes reprendront :
Gosse riche Gosse de riche, opérette de Maurice Yvain, sur un livret d’Henri Falk et Jacques Bousquet, créée le 2 mai 1924 au théâtre Daunou, sera recréé à Saint-Dizier le 9 avril 2017, accompagnée par un orchestre de trente musiciens (distribution en cours). Le spectacle s’arrêtera dans la capitale, au Théâtre Trévise les 12 et 19 avril 2017…

– Le Petit Duc
, de Charles Lecocq, qui passera cette année au Théâtre Le Trianon, le 19 février à 16h (après sa création au Théâtre de Dreux le 9 février). Dans une mise en scène d’Edouard Signolet, la distribution réunira : Sandrine Buendia (Raoul de Parthenay), Marion Tassou (Blanche de Cambry), Jean-Baptiste Dumora (Montlandry), Rémy Poulakis (Nicolas Frimousse), Mathieu Dubroca (Diane de Château-Lansac), le choeur et l’orchestre des « Frivolités Parisiennes », sous la direction musicale de Nicolas Simon.

SUR LES SCENES DES REGIONS

L’Heure espagnole
L’Opéra de Bordeaux a opté pour une version de concert, mais la spatialisation permet de suivre les entrées et sorties, les réactions des personnages rendant très vivante l’exécution concertante. Le dispositif met en évidence le caractère très musical de l’œuvre, donnant toute sa place à l’orchestre. C’est une distribution de haut vol qui défend l’ouvrage. Karine Deshayes, au sommet de son art, est l’une des plus indiscutables Concepción qui soit. Le chant se calque sur chaque mot, tout en trouvant la puissance, la longueur, la couleur propres aqx inflexions du discours ravélien. Florian Cempey compose un muletier très vécu. Il en épouse la respiration, le sentiment, voire la drôlerie au second degré. La voix dst large, l’impeccable phrasé traduisant les accents et affects particuliers du rôle. Un digne descendant de Robert Massard ! Les trois autres interprètes sont simplement parfaits…

Candide

Candide
Au Capitole de Toulouse, l’actuelle reprise de Candide de Léonard Bernstein, est due à une coproduction avec le Festival de Glimmerglass et l’Opéra de Bordeaux où Candide a été représenté en janvier. Dans ce spectacle, l’esprit de Broadway cohabite avec toutes les garanties données à l’exécution musicale. Il n’est pas possible d’énumérer les quelque trente interprètes du spectacle, mais citons : Christial Bowers (très belle voix de baryton clair), Matthew Scollin ou Andrew Maugham excellents respectivement en Maximilian, Martin ou Cacambo, la Paquette raffinée de Christen Choi, la Duègne de Marietta Simpson ou Venderdendur alias Cynthia Cook. Ashley Emerson est une Cunégonde tour à tour joliment lyrique ou électrisante. Andrew Stenson, dans Candide, est un partenaire parfait. En Voltaire/ Pangloss le comédien Wynn Harmon ne manque ni de présence ni de voix. Le chef James Lowe ne doit pas avoir été déçu par l’orchestre du Capitole resplendissant de mille feux dans un répertoire qui ne lui est pas habituel…

Une nuit à Venise

Venise
L’Opéra de Lyon a donné pour les fêtes de fin d’année, cette opérette de Johann Strauss, rarement programmée en France. Après une analyse longue et précise de cet ouvrage, le compte rendu des représentations. On retrouve, avec cette version originale, toutes les qualités des productions germaniques d’opérette. La version donnée est celle de Korngold et Marischka de 1923, dont les dialogues ont été adaptés et réécrits par le metteur en scène danois Peter Langdal. La mise en scène évite le premier degré pour entraîner le spectateur dans un univers où Venise est réduite à son essence onirique. La transposition, vers les années vingt, assez convenue, fait remonter des relents de République de Weimar, qui ne sont pas sans échos aujourd’ hui. Le Caramello de Matthias Klink   se présente, dans cette optique politique, plus comme un homme de main que comme un serviteur, tandis que le Pappacoda de Jeffrey Traganza se situe plus dans la tradition des Scapin et des Pierrot que des Arlequins. Le trio féminin s’inscrit tout à fait dans la stratification sociale avec une sénatrice très mondaine et distante, une Annina maîtresse-femme et une Ciboletta débrouillarde. Caroline MacPhie, Evelin Novak et Jasmina Sakr caractérisent très efficacement les personnages…

La Chauve-souris

Chauve souris
L’Opéra de Marseille a également terminé l’année avec une opérette de Strauss, la plus célèbre. Le bal costumé chez le prince Orlofsky à Paris est le point culminant de la pièce. On y retrouve un monde foisonnant et bigarré fait de bourgeois qui s’encanaillent, de faux nobles, d’artistes, de grisettes, de cocottes et de danseuses. Les décors sont tout le temps en mouvement. A l’issue d’une beuverie sans limite, on se retrouve dans la prison dirigée par Tourillon, avant un éblouissant final où les décors s’envolent et virevoltent en une cadence virtuose. Tout cela est spectaculaire. C’est bien dans une maison d’Opéra qu’il faut jouer cette opérette car la musique de Johann Strauss n’est jamais aussi bien servie que par un orchestre en grande formation, ce qui est ici le cas avec l’excellente phalange de l’Opéra de Marseille sous la direction pleine de fougue de Jacques Lacombe…

Sweeney Todd

Sweeney ToddL’Opéra de Toulon, qui s’était déjà fait remarquer par l’excellente mise en scène de Follies, retrouve son compositeur, Stephen Sondheim, avec cette fois l’un des plus emblématiques de ses titres : Sweeney Todd, qui fit l’objet, en 2007, d’un film de Tim Burton avec Johnny Depp. Une fois de plus tout était réuni pour faire de ce chef d’oeuvre du « musical » (proposé en langue originale et dans sa version pour grand orchestre symphonique) un énorme succès à marquer d’une pierre blanche dans les annales de l’Opéra de Toulon. On sort bouleversé de ce spectacle passionnant, fort, intelligent, troublant, sombre et drôle à la fois. Outre les qualités intrinsèques du livret fascinant de Hugh Wheller et de la musique sublime de Stephen Sondheim on le doit également à la mise en scène d’Oliver Bénézech qui maîtrise à la perfection sa direction d’acteurs tout en sachant installer et maintenir une atmosphère particulièrement envoûtante qui tient le spectateur en haleine de la première à la dernière note

Le Pays du sourire
a été donné à la fois :
– à l’Opéra de Tours : une représentation de haut niveau ; l’accueil réservé par le public ne laisse d’ailleurs aucun doute à ce sujet. Comme ce spectacle sera repris à l’Opéra d’Avignon en 2018, il convient d’ores et déjà de penser à ne pas manquer le rendez-vous !
– au Pin Galant, à Mérignac : la prise de rôle dans Sou-Chong de Xafier Mauconduit est une parfaite réussite. Caroline Géa, souvent vue dans les opérettes, élargit sa voix et trouve des accents justes, voire poignants, pour donner tout son éclat au rôle de Lisa écrit dans certaines tournures pour un soprano dramatique…

 Orphée aux Enfers
A Angers Nantes Opéra. Le point fort de cette production réside dans la distribution concoctée à Nantes. L’équilibre des voix est essentiel dans l’ouvrage d’Offenbach. La sûreté des aigus et coloratures et la superbe ligne de chant donnent à l’Eurydice de Sarah Aristidou un relief vocal rarement atteint dans ce rôle. Les interprètes masculins viennent de plusieurs horizons : Mathias Vidal joue un Pluton déchaîné et projette chaque phrase avec beaucoup d’élégance, et on a rarement mieux interprété l’air en prose…

Giroflé Girofla

Girofle
Une nouvelle fois, l’Atelier Lyrique Angevin a proposé un ouvrage « rare » Giroflé Girofla de Charles Lecocq, avec son équipe de 9 solistes, 33 choristes, 23 musiciens, au total une centaine de personnes se consacrant à la production du spectacle. Cette compagnie s’est donné les moyens d’apporter à cet ouvrage tout ce qu’il fallait en termes de qualité d’interprétation, tant musicale et vocale que scénique. La mise en scène de Jocelyn Riche est à la fois dynamique et précise, elle impose le rythme soutenu indispensable à cet ouvrage. Sous la direction musicale parfaitement équilibrée de Rémi Corbier, rôles et chœurs font merveille. Pour Amélie Robins, le double rôle de Giroflé et Girofla est une performance qui ne lui fait guère quitter la scène ; cette soprano colorature semble se jouer des écueils de la partition et se révèle excellente comédienne…

La Belle Hélène  et  Dédé
Deux époques mais deux grands succès sur la scène de l’Odéon de Marseille avec :
La Belle Hélène : Découverte pour nous que celle du Pâris de Kevin Amiel. Ce jeune ténor, lauréat de nombreux concours régionaux et révélation de l’ADAMI en Dédé2011, est l’interprète qui convient pour un rôle truffé de notes périlleuses mais qui doit éviter d’être distribué à une voix trop légère… Pour Laurence Janot, il s’agissait d’une prise de rôle dans laquelle cette belle interprète trouve parfaitement son univers, celui d’une voix qui n’éprouve aucune difficulté dans les graves d’un personnage souvent confié à un mezzo-soprano ni dans le brillant de vocalises, en particulier aux finals des actes I et II…
– Dédé est mené de main de maître par un Jacques Duparc, à la fois interprète et meneur de revue : son incarnation de Robert est brillante de verve, de gouaille, d’esprit canaille et de ce je ne sais quoi de parisien qui, sans jamais singer Chevalier, sait en conserver tout le suc et l’intelligence. A ses côtés, on apprécie beaucoup la manière dont Grégory Benchenafi sait rendre moderne le rôle-titre. Il y a ici une volonté de donner un véritable coup de jeune dans la manière d’aborder le personnage tout en respectant les codes d’une tradition.

Signalons également les belles réussites du Chanteur de Mexico à l’Opéra d’Avignon, avec Florian Laconi, et à Thouars, avec Juan-Carlos Echeverry, de Hello Dolly ! à l’Opéra de Nice avec Laurence Janot,  de Valse de Vienne à Lagny, avec Lionel Delbruyère que l’on retrouve également à Castres dans Violettes Impériales.

NOUS AVONS RENCONTRE

Dran

Pradon

Chabridon

Julien Dran : ce ténor lyrique d’opéra était Alfred dans La Chauve-souris de Marseille

Jérôme Pradon : Il subjugue par sa présence magnétique dans le rôle-titre de Swenney Todd à Toulon

 

Prune Chabridon : elle a fait ses débuts à la scène avec Eva du Chanteur de Mexico à Thouars

 

ARTICLES DE FOND

Maurice Yvain
Une étude approfondie de son style à travers deux de ses ouvrages oubliés mais qui reviennent sur le devant de la scène :
Yvain– Gosse de riche, (1924) donné deux ans après le triomphe de Ta bouche. Fox-trots et one-steps signalent la décontraction des personnages, qu’il s’agisse de Colette (« Je suis une gosse de riche »), de Patarin son père (« Quand on est chic ») ou d’une baronne décavée (« Avez-vous compris »). La java est un marqueur elle aussi de la modernité (« Mortes les chansons à Mimi-Pinson ») ; Colette et André la dansent avec Madame Patarin pour qu’elle constate que les années 20 ont tiré un trait sur le passé ! Pour autant les numéros lyriques sont encore nombreux.
– Elle est à vous, (1929) se déroule dans une concession automobile, puis dans les parages d’un circuit automobile, ce qui inspire aux auteurs des rôles inédits dans l’opérette qui prend ainsi un coup de jeune : directeur de concession, mécano metteur au point, coureur automobile, détective privé, secrétaire, clientes modernes candidates au permis de conduire ou branchées courses automobiles…

La Veuve joyeuse
Drever
Après sa création en demi-teinte, le 30 décembre 1905 au Théâtre An der Wien de Vienne, Die Lustige Witwe, de Franz Lehár ne tarda pas à faire la conquête des scènes étrangères avant de triompher également à Paris. La version française est assez fidèle à l’originale, à quelques détails près. Ainsi, le petit état du Pontevedro (en fait le Monténégro) est rebaptisé Marsovie, contraction de Mazovie, une région de Pologne, et de Varsovie (sans doute en raison des liens sentimentaux unissant la France au peuple polonais alors sans patrie). Certains personnages changent également de patronyme : l’héroïne, Hanna, une jeune slave ayant épousé le banquier Glawari, devient Missia, jeune américaine veuve du banquier Palmieri, ce changement de nationalité étant destiné à justifier l’accent de la créatrice du rôle en France, Miss Constance Drever, une anglaise ayant interprété une centaine de fois le rôle à Londres. Parmi les autres changements de noms, signalons ceux de l’ambassadeur de Marsovie, le baron Mirko Zeta devenu le baron Popoff et de son épouse Valencienne, devenu Nadia…

Anna Judic
Judic
C’est à Semur-en-Auxois, petite commune de Côte-d’Or que naît, le 18 juillet 1849, Anne-Marie-Louise Damien, fille de François Damien, marchand, et de Marie-Pierrette Renard. Après de brillants débuts au music-hall comme diseuse et chanteuse, plus ou moins spécialisée dans les chansons aux sous-entendus grivois – la jeune femme se justifie avec cette maxime : « Tout peut se dire, seulement… il y a la manière… » – elle devient l’une des reines de l’opérette grâce à Vasseur (La Timbale d’argent) et Offenbach (Le roi Carotte, Madame l’Archiduc, La Créole, Le Docteur Ox), mais surtout avec Hervé, dont elle est l’égérie pour les opérettes-vaudevilles (La Roussotte, La Femme à Papa, Lilli, Mam’zelle Nitouche, La Cosaque), avant de se tourner progressivement vers le théâtre…

 

ET NOS RUBRIQUES HABITUELLES

Le magazine des régions
Un hommage à nos disparus :  Georges Prêtre (1924 – 2017)
Les programmes des scènes françaises et voisines, jusqu’ en mai 2017

 

 

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