Lopez Francis

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FRANCIS LOPEZ ET SON OEUVRE

02-LOPEZ jeuneFrancis Lopez est d’origine basque, même s’il est né par hasard à Montbéliard, le 15 juin 1916 (sa mère rejoignait son époux en garnison près de Belfort). Il passe ses jeunes années à Biarritz où sa mère tient un commerce, son père étant mort prématurément (Francis avait 5 ans). Etudes, rugby, musique occupent ses journées. Un peu plus tard il s’inscrit à l’école dentaire de Paris où il obtiendra son diplôme. Il découvre le Paris des années trente…

 Vincent et Francis

Pendant un demi-siècle, Francis Lopez n’aura cessé de composer et aura connu les plus grands succès. Lorsqu’on évoque sa carrière, on est tenté de faire le rapprochement avec celle de Vincent Scotto (1874-1952). Ni l’un ni l’autre n’ont fait de grandes études musicales. Mais tous les deux avaient un don mélodique exceptionnel, qui leur a permis de composer des chansons qui ont su résister au temps, du moins pour un certain nombre d’entre-elles. De 1906 (« La petite tonkinoise ») à son opérette posthume, Les amants de Venise (1953), Vincent Scotto a connu une célébrité ininterrompue.

La carrière de Francis Lopez s’est déroulée de 1943 à 1995. Commencée en fanfare dès 1943, elle a décliné petit à petit à partir de 1958 (malgré quelques sursauts), pénalisé il est vrai par l’arrivée des « yé-yés » lesquels ont monopolisé l’intérêt des nouvelles générations. Quoi qu’il en soit, dans le domaine de la chanson, de l’opérette ou du cinéma, ces deux compositeurs ont marqué de leur empreinte l’ensemble du XXe siècle.

Francis Lopez et la chanson

C’est au régiment que Francis Lopez compose sa première chanson. L’armistice signé, il est démobilisé. et s’installe comme chirurgien dentiste, mais n’exerce pas très longtemps…

On le retrouve chaque soir dans les cabarets de la rive gauche comme pianiste ou guitariste, suivant les besoins… Il côtoie ainsi les gloires de l’époque : MauriceRobin des bois Chevalier, Tino Rossi, Georges Guétary, André Dassary qui lui fait rencontrer le chef d’orchestre Raymond Legrand (père de Michel). Raymond Legrand orchestre quatre de ses compositions dont « Le rat des villes et le rat des champs » (1943) et « Jim, c’est moi Jim ». Guétary emmènera au succès « Robin des Bois », Suzy Delair triomphe avec « Danse avec moi » et surtout « Avec son tralala » qu’elle interprète dans le film Quai des Orfèvres (1947). On citera encore Jacques Pills (« Cheveux dans le vent »), Maurice Chevalier (« Folies-Bergère »), Joséphine Baker (« Dans mon village »), Lucienne Delyle (« Marie des anges »), André Claveau (« Le coffre aux souvenirs »).

Francis Lopez a composé la musique de moult films musicaux qui chacun comportait plusieurs chansons, souvent des tubes, pour le ténor de service : Tino Rossi, Georges Guétary, Rudy Hirigoyen, et surtout Luis Mariano. Quelques titres : « Je n’aime que toi », « Musique de la pluie », « Illusion », « Fandango du pays basque », « Angelica Sérénade », « L’amour est un bouquet de violettes »… (Mariano), « Sérénade aux nuages », « Marlène » (Tino Rossi), « Chic à Chiquito » (Guétary)…

La supériorité de Lopez par rapport à ses homologues, c’est d’avoir su, au cours de sa grande période, composer, pour un même ouvrage, de nombreux tubes (une dizaine dans Le Chanteur de Mexico), qui se relayaient sans cesse sur les ondes.

Francis Lopez et le cinéma

Pour connaître la célébrité jusque dans les chaumières les plus reculées, la radio et le cinéma ont été, avec l’appui de la presse spécialisée, les seuls médias fiables jusqu’au développement de la télévision. Au cours de la période que nous évoquons, Lopez et ses interprètes préférés, Mariano, Guétary et Tino Rossi en ont été les grands bénéficiaires, grâce au film musical ou à l’opérette filmée.

Au cinéma, Francis Lopez est intervenu dans quatre domaines :

Belle Cadix-filmL’opérette filmée : essentiellement pour Luis Mariano. Auront les honneurs du grand écran : La Belle de Cadix, Andalousie, Le chanteur de Mexico créés sur scène par le ténor. La notoriété de ce dernier était telle, qu’on fit appel à lui pour deux autres ouvrages dont il n’était pas le créateur : Quatre jours à Paris et A la Jamaïque.

Même si certains, surtout les premiers ont été des réussites commerciales, nombre de ses films laissent souvent à désirer sur le plan artistique. Certes Mariano reste égal à lui-même : chanteur incomparable mais acteur peu convaincant surtout dans ses débuts.

Pour tenir compte des critères cinématographiques (durée entre 1h30 et 1h45), les partitions sont réduites, le livret simplifié ou modifié, la mise en scène sans inspiration et la chorégraphie absente ou insuffisante. Quand on pense aux superbes ballets que présentaient le Châtelet ou Mogador ! Quand on songe aux films américains de la même période !

Le film musical : Francis Lopez débute en 1943 avec Mon amour est près de toi interprété par Tino Rossi. Pour le ténor corse, il compose également Destin et Marlène. Guétary sera le héros du Cavalier Noir et de Trente et Quarante. Mariano,Cavaler noir en dehors des opérettes filmées, interprètera Fandango (1948), Je n’aime que toi (1949), Rendez-vous à Grenade (1951), Violettes Impériales (1952) vu par plus de 8 millions de spectateurs, L’aventurier de Séville et Sérénade au Texas (1958). Pour Rudy Hirigoyen, il signera la musique du Collège en folie (1954). En 1958, Tabarin, de Richard Pottier, réunira Annie Cordy, Maria Lopez, Sonia Ziemann et Michel Piccoli.

 . Les films « non musicaux » : on en dénombre une trentaine toujours au cours de la grande période Lopez. Citons le plus célèbre, Quai des Orfèvres (1947, en collaboration avec Albert Lasry) mais aussi La Dame aux Camélias (1952) et Leur dernière nuit (1953). A l’affiche, des noms prestigieux : Louis Jouvet, Bernard Blier, Suzy Delair, Micheline Presle, Madeleine Robinson, Gino Cervi, Jean Gabin…

 . Francis Lopez producteur : Francis Lopez a aussi été producteur de films dont il n’a pas composé la musique : Le jeu de la vérité de Robert Hossein (1961).

La courbe de popularité cinématographique du compositeur de La Belle de Cadix suit celle de ses opérettes et de ses chansons. Un succès qui s’amplifie à partir de la Libération pour culminer au début des années cinquante. Par contre, à partir de 1958, si Lopez continue à créer pour le théâtre, on ne fait plus guère appel à lui dans le domaine du septième art.

Francis Lopez et l’opérette

Une réussite éclatante (1945-1958)

 Francis Lopez n’a pas trente ans lors de la création de La Belle de Cadix (1945). C’est un triomphe imprévu qui va s’amplifier au cours des dix années à venir. Il est de fait que le compositeur a le don de composer des mélodies que le spectateur fredonne en sortant du théâtre.

La Belle de Cadix, montée au départ à l’économie, deviendra en 1949 au théâtre de l’Empire une production à grand spectacle, mise en scène par Maurice Lehmann.

Mariano-Blanche-Lopez-Vincy

Suivront Andalousie (Luis Mariano, Gaîté-Lyrique, 1947), Quatre jours à Paris (Andrex, Bobino, 1948), Monsieur Bourgogne (Henri Genès, Claude Robin, Bobino, 1949), Pour Don Carlos (Georges Guétary, Châtelet, 1950), Le chanteur de Mexico (Luis Mariano puis Rudy Hirigoyen, Lilo, Châtelet, 1951), La route fleurie (Georges Guétary, Bourvil, Annie Cordy, ABC après Lyon, 1952), Le soleil de Paris (Félix Paquet, Andrex, Bobino, 1953), A la Jamaïque (Jane Sourza, Jacques Morel, Porte Saint-Martin après Lyon, 1953), La Toison d’Or (André Dassary, Colette Riedinger, Châtelet, 1954), Méditerranée (Tino Rossi, Châtelet, 1955), Tête de Linotte (Annie Cordy, Jean Richard, ABC, 1957). En dehors du Soleil de Paris et de Monsieur Bourgogne, que l’on considérera comme des ouvrages mineurs même s’ils ont eu leur petit succès à la création, que de triomphes pour le compositeur à la mode au cours de ces douze années !

Pour l’Espagne, Francis Lopez a composé trois opérettes. Deux d’entre-elles ont été créées par la vedette espagnole Celia Gámez, la troisième par Luis Mariano.

Une période plus nuancée (1959-1970)

 Le changement est là. La situation politique, avec ses soubresauts consécutifs à la guerre d’Algérie, le développement de la voiture, l’intérêt des jeunes générations pour de nouveaux styles de musique, modifient les comportements, et, dans ce contexte, contrairement au passé, l’opérette ne réussit pas à s’adapter, c’est-à-dire à attirer les nouvelles générations. Les prémices d’un déclin qui sera sensible après 1970 sont perceptibles pour l’observateur avisé dès 1960. Maurice Lehmann fut l’un de ceux-là.

Le secret de Marco-Polo (1959) est le dernier ouvrage monté avec le faste qui faisait la réputation du Châtelet depuis plusieurs décennies. On remarquera que les 368 représentations de l’ouvrage restent en deçà des productions précédentes de Lopez dans cette salle : Pour Don Carlos (420), Le chanteur de Mexico (905), La Toison d’Or (419), Méditerranée (572).

Au cours de la décennie soixante, Francis Lopez ne compose plus guère que pour les théâtres d’opérettes. Le succès est toujours au rendez-vous, même si les séries de représentations sont souvent moins longues. Passons sur Dix millions cash !, resucée de Monsieur Bourgogne et Cristobal de Magnifique qui ne présentent guère d’intérêt.

Cordy-Mariano-Lopez-Vincy

Dans Visa pour l’amour le tandem Mariano-Cordy (Gaîté Lyrique, 1961) chante et danse un twist endiablé et dans Le temps des guitares, Tino Rossi a pour partenaire Josy Andrieu, une jeune interprète de variétés à l’avenir prometteur (ABC, 1963). Malgré ces tentatives de renouvellement, du moins de la partie musicale, ce sera le public traditionnel qui assurera les recettes.

Maurice Lehmann quitte le Châtelet et avec lui ses tentatives d’adaptation du genre. Son successeur, Maurice Lamy, revient à des créations traditionnelles et fait appel à Francis Lopez qui concocte pour Mariano Le Prince de Madrid (1967). Quoique monté luxueusement, cet ouvrage ne peut rivaliser avec les fastes de la décennie précédente. Son succès est pourtant indiscutable : il se joue 553 fois. On ne reviendra pas sur La Caravelle d’Or (1969) entachée par la maladie et la disparition de Luis Mariano puis de Maurice Lamy.

Pour le Sébastopol de Lille, Francis Lopez compose deux opérettes : Viva Napoli ! taillée sur mesure pour Rudy Hirigoyen (fin 1969) qui se jouera 100 fois à Mogador l’année suivante et Gipsy pour le jeune José Todaro (1971).

 Un déclin progressif (1971-1979)

Au cours de la décennie 70, Francis Lopez pourra disposer un temps du Châtelet ou de Mogador, mais il devient de moins en moins aisé de rentabiliser les spectacles : les coûts de production augmentent et les salles ne se remplissent plus aussi bien qu’à l’époque du Chanteur, où l’attente au guichet de location était souvent longue. Le public se fait de plus en plus rare en semaine et il faut compter sur les recettes du week-end pour amortir les ouvrages. Donc, il y a lieu de faire des économies et la qualité des spectacles s’en ressent…

Qui plus est, en dehors de José Todaro, Lopez peine à imposer une nouvelle tête d’affiche. La musique du compositeur est toujours agréable à écouter, mais elle « n’envahit » plus les médias comme autrefois et la banalité des livrets n’est plus masquée par la somptuosité des mises en scènes.

Les débuts sont pourtant prometteurs. Le Châtelet venant de subir une seconde faillite, on fait appel en catastrophe à Francis Lopez : le rideau peut se lever grâce à Gipsy. Si l’on est loin des fastes d’antan, la jeunesse, les qualités vocales, l’aura qui se dégage de la personnalité de José Todaro, par ailleurs entouré d’une belle distribution (dont Maurice Baquet), attirent le public traditionnel pendant deux ans. Par contre, Les trois mousquetaires (Châtelet, 23 février 1974) ne se jouent que 265 fois. Lopez est ensuite accueilli à Mogador où son opérette Fiesta (1974) n’atteint pas les 250 représentations. José Todaro fait sa rentrée au Châtelet dans Volga le 26 novembre 1976. Ce sera l’ultime création dans cette salle avant la « récupération » du théâtre par la Ville de Paris. Volga se joue jusqu’en juin 1978, Todaro étant remplacé par André Jobin à partir de janvier.

Les années maussades (1979-1995)

Au seuil de la décennie 80, il n’existe plus de grandes salles à Paris pour l’opérette. La Gaîté-Lyrique a fait faillite une quinzaine d’années auparavant, Mogador et le Châtelet voguent vers de nouvelles aventures.

Lopez doit se réfugier dans de petites salles : Renaissance, Elysée-Montmartre ou Eldorado. Au lieu de monter des opérettes dans le style de Quatre jours à Paris ou de La route fleurie, que l’on peut considérer comme des vaudevilles-opérettes voire des comédies musicales, dont les livrets ne sont pas sans intérêt, il s’obstine à présenter des ouvrages baptisés à grand spectacle, dont les textes sont d’une indigence rare, trop souvent vulgaires et où l’on cherche en vain le grand spectacle annoncé.

L’orchestre est réduit à sa plus simple expression quand il n’est pas remplacé par une bande magnétique et les interprètes chantent trop souvent en play-back. Dommage, car certaines compositions de Francis Lopez ne sont pas sans mérites.

De La Perle des Antilles à Les Belles et le gitan, une vingtaine d’ouvrages se succèdent au cours de cette période, la mise en scène étant assurée par Francis Lopez lui-même.

Si Marcel Merkès et Paulette Merval ou José Todaro se sont bien gardés de participer à de telles aventures, on regrettera que Georges Guétary et à un degré moindre Rudy Hirigoyen aient en quelque sorte cautionné par leur présence plusieurs de ces spectacles qui ont nui à leur réputation, à celle de Francis Lopez et à l’opérette en général.

En guise de conclusion

Cette dernière partie de la carrière de Francis Lopez est heureusement tombée totalement dans l’oubli. Et aujourd’hui, pour en revenir au début de notre propos, il faut se rappeler que pendant une longue période, à l’instar de Vincent Scotto, il aura été un compositeur populaire d’un grand talent.
Et c’est de ce Lopez-là qu’il faut se souvenir.
Francis Lopez est décédé à Paris le 5 janvier 1995.

Nous conclurons avec Gérard Calvi qui écrivait dans notre revue, lors de la disparition du compositeur :
« …Comme Vincent Scotto avant lui, Francis Lopez a sa place au Panthéon des musiciens qui ont apporté quelque chose au XXe siècle et certaines de ses œuvres vivront encore très longtemps… »

Jean-Claude Fournier

 

LES OPERETTES DE FRANCIS LOPEZ


La Belle de Cadix

Comme en 1918, l’opérette cherche un nouveau souffle à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. C’est Phi-Phi, qui donna le départ à l’opérette nouvelle au seuil des années folles, près de quarante ans plus tard La Belle de Cadix marque le début de l’âge d’or de l’opérette d’après 1945.

belle_10En réalité, l’histoire de cette « Belle » commence en 1938…
Raymond Vincy, collaborateur d’Alibert et de Sarvil pour ses opérettes et ses revues marseillaises, écrit alors le livret d’un ouvrage dont l’histoire se passe du côté de Marseille. Les vedettes prévues sont la chanteuse Rina Ketty et le comique marseillais Gorlett. Titre envisagé : Mariage à l’essai.

Les événements ne permettant pas au projet de se concrétiser, la pièce s’en va dormir dans quelque tiroir… Enfin les hostilités prennent fin… Dans tous les domaines artistiques de nouvelles vedettes apparaissent. Francis Lopez commence à être connu. Son « Robin des Bois », interprété vaillamment par Georges Guétary est sur toutes les lèvres. Luis Mariano se fait remarquer à la radio et au music-hall…

Dans son livre de souvenirs, Francis Lopez raconte que le directeur du Casino Montparnasse lui demande un spectacle à peine deux mois avant les fêtes de fin d’année 1945. Il faut faire vite. Marc Cab pense à Raymond Vincy qui ressort son Mariage à l’essai. Pourquoi pas ? Mais Marc Cab préfèrerait que l’action se déroule en Hongrie. Alors, La Belle de Budapest ? Francis Lopez penche plutôt pour l’Espagne. Mariage Gitan ? L’accord se fait sur l’Espagne. Lopez propose Luis Mariano comme tête d’affiche et que vogue la galère ! Le titre définitif est choisi : ce sera La Belle de Cadix.

L’ouvrage est monté à l’économie, mais avec enthousiasme par une troupe de jeunes. Le 22 décembre 1945, les trois coups sont frappés… On ne pensait pas dépasser les 50 représentations : l’ouvrage est joué près de deux ans et est repris en 1949 dans une version à grand spectacle par Maurice Lehmann au théâtre de l’Empire. La Belle de Cadix sera encore programmée à Paris en 1958 (Gaîté-Lyrique), en 1977 (Mogador), en 1979 et en 1991 (Renaissance).

Dire que le livret renouvelle le genre serait un peu excessif. Mais l’ouvrage est bien équilibré et le compositeur a su mêler dans sa partition, le sentiment, l’exotisme et le dynamisme qui ne pouvaient que plaire à un public venu chercher un dépaysement qu’il n’était pas encore en mesure de s’offrir « pour de vrai ». La plupart des airs de La Belle ont été des succès : « La Belle de Cadix », « La Fiesta Bohémienne », « Maria-Luisa », « Le clocher du village », « Rendez-vous sous la Lune »…

Parmi tous ceux qui chantèrent Carlos, donnons une mention particulière à Rudy Hirigoyen qui termina la première série de représentations à Paris (1947) et sut toujours reprendre les grands rôles créés par Mariano en y apportant sa touche personnelle.

Le livret

Carlos Medina, grande vedette de cinéma, quitte la Côte d’Azur pour aller tourner un film au sud de l’Espagne parmi les dernières tribus gitanes qui gardent encore leurs traditions, leurs chants et leurs danses.
Maria-Luisa, la plus belle des gitanes, est jalouse. Son fiancé Ramirez s’est fait engager comme guitariste dans la troupe. Jalouse et peut-être déjà attirée par Carlos, elle accepte de tenir le rôle de la Belle de Cadix dans le film en préparation. Une de scènes les plus importantes du film est la cérémonie du mariage. Le figurant choisi étant un véritable roi gitan, Carlos et Maria-Luisa se retrouvent officiellement mariés.

Les deux jeunes gens s’accusent mutuellement d’être responsable de la situation. Ils se disputent allègrement mais doivent pourtant jouer la comédie du grand amour devant leurs admirateurs attendris… Ils passeront la nuit ensemble… mais chacun dans une pièce séparée. Le lendemain, les prises de vues continuent. La jalousie de Ramirez et de Miss Hampton, fiancée de Carlos, contribue à semer la confusion la plus totale. On apprend alors que le roi gitan n’était qu’un imposteur. Le mariage est donc nul…
Carlos part pour Cannes, Maria-Luisa reste à Cadix. Miss Hampton a compris que Carlos et Maria-Luisa s’aimaient d’amour tendre ; elle joue les bons offices et cette belle histoire peut se terminer par le happy end espéré.

Fiche technique

Opérette en 2 actes et 10 tableaux. Musique de Francis Lopez, livret de Marc Cab et Raymond Vincy ; lyrics de Maurice Vandair; orchestration de Jacques-Henri Rys ; mise en scène de Maurice Poggi ; affiche, décors et costumes dessinés par Luis Mariano réalisés par Pelegry, Landrin et Couallier ; danses réglées par Miss Baron.

Création à Paris, au Casino Montparnasse le 22 décembre 1945 avec France Aubert (Maria-Luisa), Simone Chobillon (Pépa), Jacky Flint (Miss Hampton), Luis Mariano (Carlos), Roger Lacoste (Manillon), Fabrezy (Ramirez), Henri Niel (Dany Clair) ; orchestre, direction Jacques-Henri Rys;

Reprise à au théâtre de l’Empire dans une version nouvelle à grand spectacle (2 actes et 15 tableaux) le 17 décembre 1949 avec Lina Dachary (Maria-Luisa), Edith Georges (Pépa), Daisy Daix (Coecilia), Luis Mariano (Carlos), Hennery (Dany Clair), Lucien Lelong (Ramirès), Lucien Frébert (Manillon) ; direction musicale, Manuel Infante.

ANDALOUSIE

La Belle de Cadix pouvait être considérée comme un essai réussi… qu’il y avait naturellement lieu de transformer. C’est ainsi que l’on retrouve bientôt Francis Lopez, Raymond Vincy et Luis Mariano, auxquels s’est joint Albert Willemetz, au théâtre de la Gaîté-Lyrique où viennent de s’achever les représentations de Chanson Gitane de Maurice Yvain avec André Dassary en vedette.

La nouvelle opérette, Andalousie, est créée le 25 octobre 1947.

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Aux côtés de Luis Mariano en pleine possession de ses moyens vocaux, Maurice Baquet est déjà le fantaisiste accompli que nous avons connu. Marina Hotine chante et joue Dolorès avec beaucoup de charme tandis que Gise Mey campe une Pilar très appréciée. Et le reste de la distribution rivalise d’entrain !

Les principaux airs du ténor, « Andalousie », « Je veux t’aimer », « Santa Maria », « La Fête à Séville », « Ole Torero », son duo avec Dolores, « Dans ce château », l’air de Fanny, La Valse Viennoise et celui de Dolores, « Cà fait tourner la tête » » deviennent rapidement très populaires.

Andalousie se joue une année entière à la Gaîté-Lyrique et est reprise sur cette même scène en 1954 avec Rudy Hirigoyen.

Le livret

Le livret développe essentiellement le thème de la jalousie et de l’amour bafoué ou supposé tel, mais nous restons dans le domaine de la comédie et tout finira par le happy end espéré.

Dans le petit village andalou de Toblada, Juanito, le marchand d’alcarazas est la coqueluche de toutes les filles, mais son cœur ne bat que pour Dolorès, la fille de l’aubergiste. Pour offrir à sa belle le château qui se dresse, là-haut sur la colline, Juanito décide de faire fortune en devenant un célèbre torero.
Après de brillants débuts aux arènes de Grenade, il accepte, malgré les réticences de Dolorès, un contrat pour le Vénézuela. Et bientôt la célébrité est au rendez-vous…

Juanito fait la connaissance d’une belle cantatrice, Fanny Miller, qui s’enflamme aussitôt pour notre torero à la voix d’or. Fanny ici, la mère de Dolorès au pays, ont la même idée : elles subtilisent les lettres d’amour éternel que s’échangent les tourtereaux. Ceux-ci se croient mutuellement trahis… Par déception et aussi par provocation, Dolores décide à son tour de devenir célèbre. Effectivement, elle deviendra bientôt une étoile de la danse, « La Estrellita ».

Et c’est dans une maison de danse de Séville que Juanito, revenu au pays, la retrouve. Colère, dispute, accusation mutuelle de trahison… Mais rassurez-vous, revenue à la raison et aidée par Valiente, un proscrit politique amoureux d’elle, Fanny réconciliera les amoureux. Et voilà ! Les grilles du château en Espagne peuvent enfin se refermer sur le bonheur de Juanito et de Dolorès.

Fiche technique

Opérette à grand spectacle en 2 actes et 22 tableaux. Musique de Francis Lopez, livret d’ Albert Willemetz et Raymond Vincy;

Création à Paris, théâtre de la Gaîté Lyrique le 25 octobre 1947 avec Marina Hotine (Dolorès), Gise Mey (Pilar), Sophia Boteny (Fanny), Jacqueline Lejeune (Greta), Andrée Moreau (Dona Vittoria), Luis Mariano (Juanito), Maurice Baquet (Pepe), Pierre Faure (Valiente), Frédéric O’Brady (Baedeker), Métairie (Caratcho) ; direction musicale, Jef de Murel ; mise en scène d’Henri Montjoie ; décors et costumes de Raymond Fost.

03-4joursaParis-Andrex-KervineQUATRE JOURS A PARIS

La notoriété de Francis Lopez est maintenant bien établie. Il traverse la Seine en 1948 pour donner à Bobino, l’un des temples du music-hall d’alors, sa troisième opérette, Quatre Jours à Paris.

Avec cette oeuvre, Francis Lopez et Raymond Vincy abordent un genre différent, qui se rattache plus à la comédie musicale. Le livret, avec ses quiproquos, ses rebondissements incessants, prend plus d’importance que la partition ici moins fournie même si elle a enfantée la fameuse « Samba Brésilienne ».

Raymond Vincy, l’auteur de théâtre à succès à qui l’on doit notamment J’y suis, j’y reste, peut ici s’en donner à cœur joie. La pièce a été écrite pour le fantaisiste Andrex. Auprès de lui, Nelly Wick, Ginette Catriens, Jeannette Batti, Henri Genès, Orbal, René Bourbon et Duvaleix.

Quatre Jours à Paris se joue une année entière à Bobino et est repris en 1960 à l’ABC.

Livret

Ferdinand est la coqueluche des clientes de l’institut de beauté « Hyacinthe de Paris ». La plus empressée, Amparita, est la femme d’un riche brésilien, Bolivar. Avec la complicité de Hyacinthe, qu’elle a promis de commanditer, elle tente d’attirer le jeune homme… dans son lit. Pour l’heure, Ferdinand, qui ignore ce petit complot, fait visiter la capitale à Gabrielle, une petite provinciale venue passer « Quatre jours à Paris ».
A l’institut, rien ne va plus. Amparita, qui a attendu en vain sa proie, est furieuse ; de même que Simone, la maîtresse en titre de Ferdinand. Elle repousse les avances de Nicolas, employé de la maison, qui aimerait bien remplacer son ami dans le coeur de la belle. De retour, Ferdinand se moque bien des reproches qui lui sont adressés. Il cherche surtout le moyen de rejoindre Gabrielle repartie à la Palisse, dans l’Allier. Pour égarer les soupçons, il déclare qu’il est appelé d’urgence au chevet de sa vieille grand-mère. Seul Nicolas est au courant de la vérité…

Bien entendu Nicolas ne saura pas tenir sa langue et nous retrouverons bientôt tous nos héros à La Palisse dans l’auberge du papa de Gabrielle. Ferdinand se fait passer pour un professeur d’aviculture ; Simone se fait embaucher comme femme de chambre… Arrivée ensuite de Bolivar qui – heureux hasard ! – vient poursuivre avec l’aubergiste une partie d’échecs commencée par correspondance ; Amparita est du voyage ainsi que Hyacinthe qui court toujours après sa commandite. Enfin Nicolas complète la troupe…

Avec trois femmes amoureuses de lui, Ferdinand, malgré son imagination, ne peut accumuler les mensonges bien longtemps… et Gabrielle met bientôt tout ce beau monde à la porte. Retour à Paris. Sincèrement amoureux de Gabrielle, Ferdinand refuse de reprendre le travail. La brave Simone se dévoue… Elle fait venir Gabrielle à Paris et, après une ultime dispute, les amoureux se réconcilient juste avant que ne tombe le rideau !

Fiche technique

Opérette en 2 actes. Musique de Francis Lopez, livret de Raymond Vincy et Albert Willemetz. Orchestration de Jacques-Henri Rys.

Création à Paris, théâtre Bobino le 28 février 1948 avec Nelly Wick (Amparita), Ginette Catriens (Gabrielle), Jeannette Batti (Zénaïde), Marguerite Willy (Simone), Wally Winck (Clémentine), Andrex (Ferdinand), Henri Genès (Nicolas), Orbal (Hyacinthe), René Bourbon (Bolivar), Duvaleix (Montaron); mise en scène de Maurice Catriens, ballets et danses réglés par Georges de Trébert ; direction musicale, Maurice Boulais.

MONSIEUR BOURGOGNE

A l’aube des années cinquante, les jeux radiophoniques faisaient la joie de millions d’auditeurs. Plusieurs d’entre-eux étaient présentés par Jean-Jacques Vital avec la participation de l’incollable Monsieur Champagne. D’où l’idée d’une opérette exploitant cette notoriété. L’incontournable Monsieur Champagne s’appelle pour l’occasion Monsieur Bourgogne. La pièce est créée sur la scène de Bobino le 12 mars 1949. Elle tiendra l’affiche jusqu’à la fin de l’année.

Bien entendu, Jean-Jacques Vital est associé au tandem Lopez-Vincy. La distribution réunit Alice Tissot, Janine Gaudin, Jeannette Batti, Marguerite Willy, Dréan, Henri Genès, Claude Robin et Henri Niel. Les airs de la partition sont oubliés aujourd’hui. A l’époque, « Marikita » interprétée par Claude Robin, a obtenu sont petit succès.

En 1956, un film, Cinq millions comptant, s’inspire de l’opérette avec Jean Bretonnière, Geneviève Kervine et Jane Sourza. Malgré la présence de Jean Bretonnière, la partie musicale est malheureusement bien mince.
Le 23 septembre 1958, on note la création au Casino d’Enghien d’une version de l’oeuvre également intitulée Cinq millions comptant.

Monsieur Bourgogne réapparaît une fois encore sur les scènes parisiennes en 1960 sous le titre de Dix millions cash !

Livret

Au conservatoire de musique de Chatenay-sous-Cloche, madame Gerbois, la directrice, fait répéter à ses élèves un choeur de bienvenue à l’intention de son neveu Philémon qui, par un heureux hasard, vient de sortir major de Polytechnique.
Madame Gerbois serait heureuse de le marier à sa fille Arlette. Mais celle-ci, amoureuse le la vedette de la chanson André Dargent, n’est pas du tout de cet avis. Ajoutons que Céleste, professeur au Conservatoire, est secrètement amoureuse du neveu, et que monsieur Gerbois anime chaque semaine en cachette une émission de jeux sous le pseudonyme de « Monsieur Bourgogne ». Pour couronner le tout, Monsieur Gerbois fait la cour à une jeune et jolie speakerine elle même fort jalouse d’André.
Tous les ingrédients sont maintenant en place. Ce petit monde peut donc se retrouver à Paris où un dénouement heureux nous attend après maintes péripéties.

Fiche technique

Opérette en 2 actes et 6 tableaux. Musique de Francis Lopez, livret et lyrics de Raymond Vincy et Jean-Jacques Vital. Orchestration de Jacques-Henri Rys.

Création à Paris, théâtre Bobino le 12 mars 1949 avec Alice Tissot (Madame Gerbois), Janine Gaudin (Arlette), Jeannette Batti (Céleste), Marguerite Willy (Loulou), Dréan (Monsieur Gerbois), Henri Genès (Philémon), Claude Robin (André Dargent), Henri Niel (le directeur de la radio). Direction musicale, Maurice Boulais ; mise en scène de Maurice Poggi.

POUR DON CARLOS

Au théâtre du Châtelet, la guerre terminée, Maurice Lehmann savait qu’il lui fallait lui aussi s’adapter :
« …André Baugé, Bach, c’est déjà le passé. Les opérettes à grand spectacle subsisteront si la formule évolue… » (1).

Aussi, dès 1950, il fait appel au tandem Lopez-Vincy et à Georges Guétary tout auréolé de ses succès à Londres et New York où il a interprété sur scène plusieurs comédies musicales. L’ouvrage, Pour Don Carlos, est créé le 17 décembre 1950. Maurice Lehmann (1) ne cache pas sa satisfaction :
« Cette fois-ci, nous pressentons le succès. La pièce part en trombe. la musique est pimpante, agréable. Lopez est absolument à son affaire dans ce genre d’ouvrage, et le livret a été habilement adapté par Raymond Vincy. Tout cela doit marcher, c’est sûr. Georges Guétary et Maria Lopez, une nouvelle venue arrachée à l’Opéra où elle a passé une année après trois premiers prix de Conservatoire, forment un couple idéal. Ils accaparent la première page des journaux… »

Pour Don Carlos se joue une année entière. Georges Guétary fait triompher « Bergerette », « Je suis un bohémien » et « La fête en montagne », Maria Lopez l’air-titre et « Veux-tu savoir ».

Livret

En cette année 1875, la lutte qui oppose les troupes du Roi d’Espagne Alphonse XII04-PourdonCarlos-Lopez-Guetary aux partisans de Don Carlos se poursuit près de Cauterets où se presse une clientèle de snobs. En tentant de rejoindre le gros de son armée, Carlos tombe dans une embuscade. Il est sauvé par une jeune femme, Allegria qui avoue son dévouement à la cause du Roi. Furieux, le jeune homme est tout à fait désagréable avec elle. Allegria disparaît…
A Cauterets, nous retrouvons Carlos, devenu duc d’Agadir, qui, après avoir rasé sa barbe, est méconnaissable. Sa présence inspire les soupçons de Molinard, un espion français. Grâce à la présence d’esprit d’Allegria qui se fait passer pour la sœur du duc d’Agadir, Molinard est d’abord dupe. Une indiscrétion lui apprend la vérité et Carlos doit fuir accusant encore une fois injustement Allegria d’être responsable de la situation.

Carlos et ses compagnons décident d’enlever Alphonse XII. Une troupe de gitans, emmenée par le jeune homme et dont la danseuse étoile est Allegria se présente devant le Roi. Sensible à la beauté de la jeune fille, celui-ci lui demande un rendez-vous qu’elle accepte, à condition qu’il vienne seul. Carlos a tout entendu. Comme il est devenu – vous l’aviez sans doute deviné – amoureux de la belle, il fait un esclandre et doit s’enfuir. Allegria est arrêtée. Carlos propose de se livrer en échange de la liberté de la jeune fille. Il est dupé et est emprisonné sans qu’Allegria soit relâchée. Les deux jeunes gens seront exécutés le lendemain et ont juste le temps de se déclarer enfin leur amour.
Mais le Dieu des amoureux veille et il seront libérés grâce à un faux ordre d’élargissement. Nous les retrouverons à Bordeaux où ils s’embarquent ensemble pour l’exil…

(1) « Trompe l’œil » par Maurice Lehmann (Editions de la Pensée Moderne, 1971).

Fiche technique

Opérette en 2 actes et 16 tableaux inspirée du roman de Pierre Benoît. Musique de Francis Lopez, livret d’André Mouézy-Eon et Raymond Vincy ; couplets de Raymond Vincy ; mise en scène de Maurice Lehmann ; arrangements musicaux, Albert Lasry ; chorégraphie de Lensky ; maquettes des décors et costumes de Raymond Fost.

Création à Paris, théâtre du Châtelet le 17 décembre 1950 avec Maria Lopez (Allegria), Colette Hérent (Camille), Georges Guétary (Don Carlos), Fernand Sardou (Pommier), Jack Claret (Molinard/ Antonio), Jacques de Mersan (Alphonse XII) ; direction musicale, Félix Nuvolone.

LE CHANTEUR DE MEXICO

05-Chanteur Mexico

Le Chanteur de Mexico, créé le 15 décembre 1951, marque l’apogée de la notoriété de Francis Lopez et de Luis Mariano et de ce modèle d’opérette à grand spectacle qui a fait la renommée du théâtre du Châtelet et de son directeur Maurice Lehmann. La critique, qui n’est pas toujours tendre pour ce type de spectacle, ne s’y est pas trompée. L’approbation est quasi générale à la création :
« …Le Châtelet s’est dépassé lui-même. Ce miracle s’est réalisé. C’est proprement prodigieux et je ne crois pas faire preuve d’un puéril chauvinisme en affirmant qu’il ne saurait y avoir quelque part dans le monde, même dans l’opulente Amérique, des réalisations d’une telle qualité, à la fois par l’ampleur, le charme et le goût.
La mise en scène de Maurice Lehmann est une des plus magnifiques réussites de ce merveilleux animateur.
Voilà un spectacle qui honore Paris ». (André Ransan, Le Matin)

De fait, les deux millions cinq cent mille spectateurs qui ont applaudi Le Chanteur à sa création se souviennent des vingt tableaux tous plus somptueux les uns que les autres, et surtout, parmi eux « Paris d’en haut », exploit technique rendu possible par l’équipement en ascenseurs de la scène. D’abord les toits de Paris la nuit suscitent un ballet de chats époustouflant. Puis apparaît progressivement la mansarde de Cri-Cri. Enfin, les trois étages de l’immeuble se dévoilent au spectateur :
« …les décors et les costumes établis sur des maquettes de Raymond Fost sont un enchantement : le paysage de Saint-Jean de Luz avec la Rhune au loin, Paris vu des toits de Montmartre, le « Moulin de la Galette », la baie d’Acapulco, le temple aztèque, et enfin le marché aux fleurs de Mexico ». (René Dumesnil, Le Monde).

Francis Lopez a composé pour Le Chanteur de Mexico l’une de ses meilleures partitions dont les airs s’intègrent bien à l’atmosphère de l’action, des airs qui ont été rapidement sur toutes les lèvres : « Mexico », « Rossignol », « Acapulco », « Il est un coin de France », « Maïtechu », « Quant on voit Paris d’en haut », « Quant on est deux amis ».
« …La musique de Francis Lopez est chaude, colorée, brûlante même, quand il s’agit de danses mexicaines, mais aussi avec des chansons légères et douces… » (André Warnod, Le Figaro).

Et puis, il y avait Luis Mariano « avec son sourire large et blanc » (Combat), Luis Mariano qui, comme toujours « chante à ravir, pousse la note jusqu’à faire pâmer les spectatrices » (Le Figaro), Luis Mariano qui « est le roi de la soirée. Tantôt juché sur un échafaudage et tantôt attaché au poteau du supplice, il domine les pires situations » (Le Parisien).

Il y a lieu d’associer à ce succès la fantaisiste Lilo qui devait bientôt s’en aller faire carrière aux Etats-Unis où elle créa Can-Can de Cole Porter, Pierjac, le comique maison et Jacqueline Chambard. Il ne faut cependant pas oublier que Luis Mariano ne chanta pas les 905 représentations. La seconde année, Rudy Hirigoyen lui succéda et obtint également un beau succès dans le rôle de Vincent.

Mexico

Livret

Saint-Jean de Luz, 1912. Vincent Etchebar, chanteur et danseur de fandangos, coqueluche des filles de la région, rêve de devenir une vedette de l’opérette et de la chanson. Mais pour l’heure, il poursuit une intrigue amoureuse avec Eva, la célèbre divette parisienne. Le départ de la jeune femme, qui doit chanter une opérette à Mexico et l’insistance de son ami Bilou le décident : il montera à Paris tenter sa chance.
A Montmartre, Vincent et Bilou font la connaissance de Cri-Cri, une adorable « petite poulbote » dont l’élégance n’est pas le point fort. Bilou tombe amoureux de Cri-Cri qui, elle, a le coup de foudre pour Vincent. Evidemment, ce dernier ne se rend compte de rien. La jeune fille inscrit Vincent au concours de chant du Moulin de la Galette. Et, notre héros remporte le premier prix…

Pendant ce temps Eva remet en cause son départ pour Mexico. En effet, son contrat précise que son partenaire doit être le chanteur mexicain Miguelito. Or ce dernier refuse, sans raison apparente, de se rendre au Mexique. Que faire ? Evidemment faire appel à Vincent qui passera pour Miguelito ; comme ce dernier a quitté son pays très jeune, personne ne remarquera la supercherie. Et que vogue la galère ! Ainsi, accompagnés de Bilou et de Cri-Cri, Vincent et Eva, dont l’idylle peut se renouer, s’embarquent pour le Mexique.

Sur place tout serait parfait si l’ombre du révolutionnaire Zapata ne planait dans les parages. Après un mois de triomphe, nos héros prennent quelques jours de repos à Acapulco. Cri-Cri, pour séduire Vincent est devenue coquette, élégamment habillée, en un mot ravissante. Peu après Vincent/ Miguelito est fait prisonnier par Zapata. Il est soupçonné d’être un agent secret hostile à la cause des révolutionnaires. Mais les carabiniers arriveront à temps avec, à leur tête Miguelito, qui s’excuse auprès de Vincent des dangers qu’il lui a fait courir. Mais c’était pour le bien de la patrie ! Vincent pardonne et comme nous approchons du final, il se rend compte de l’amour que lui voue Cri-Cri.
Ainsi donc, Vincent et Cri-Cri s’uniront tout comme Eva et Miguelito tandis que Bilou filera le parfait amour avec Tornada, une tumultueuse Mexicaine. Et tout se terminera à la fête des fleurs de Mexico !

Fiche technique

Opérette à grand spectacle en 2 actes. et 20 tableaux Musique de Francis Lopez, livret de Félix Gandéra et Raymond Vincy ; lyrics de Raymond Vincy et Henri Wernert. Arrangements musicaux de Paul Bonneau. Mise en scène de Maurice Lehmann ; chorégraphie de Georges Gué ; maquette des décors et costumes de Raymond Fost ; direction musicale, Félix Nuvolone.

Création à Paris, théâtre du Châtelet le 15 décembre 1950 avec Lilo (Cri-Cri), Jacqueline Chambard (Eva), Monique Bert (Tornada), Luis Mariano (Vincent), Pierjac (Bilou), Jack Claret (Cartoni), Robert Jysor (Zapata), Dario Moreno (Atchi), Albert Estève (Miguelito), Sam Max (Guanich Aguiro).

LA ROUTE FLEURIE

06-Route Fleurie-Bourvil-GuetaryEn 1952 tout chantait à Francis Lopez. Au Châtelet, triomphait Le Chanteur de Mexico ; sur les écrans, le film Violettes Impériales battait des records de recettes et le 19 décembre, après quelques représentations prometteuses aux Célestins de Lyon, La Route Fleurie faisait une entrée fracassante sur la scène de l’ABC où elle devait s’installer pour quatre années consécutives.

Georges Guétary raconte qu’au cours de son séjour aux Etats-Unis, il avait été impressionné par la réussite du tandem Bing Crosby-Bob Hope (1), le chanteur de charme et le comique au même niveau sur l’affiche. Lorsque Lopez et Vincy lui proposèrent de créer leur nouvelle opérette, il leur suggéra donc d’engager Bourvil. On se fit un peu prier, car notre comique paysan d’alors était en sérieuse perte de vitesse. Guétary insista, affirme-t-il, et Bourvil fut accepté (2). Comme partenaires, les deux vedettes auront Annie Cordy, une jeune fantaisiste belge qui passe modestement en numéro trois à Bobino et Claude Arvelle récemment élue « Miss Cinémonde ».

Peut-on expliquer un tel succès ?

Francis Lopez, en complète harmonie avec le public des années cinquante, compose une fois encore une partition agréable dont les principaux airs seront des succès populaires. Raymond Vincy, habile homme de théâtre rompu aux ficelles du vaudeville, sait écrire une pièce drôle aux multiples rebondissements. Les deux auteurs, bien servis par la distribution que l’on sait, complétée par des professionnels comme O’Brady ou Annie Dumas, n’avaient plus qu’à laisser aller leur plume…

Livret

A Montmartre, Jean-Pierre, compositeur de musique et Raphaël, peintre au talent méconnu, amoureux sans espoir de Lorette, son modèle favori, mettent en commun leur manque de ressources. Les trois amis survivent grâce au chèque mensuel dû à la générosité de la tante de Jean-Pierre. Survient Mimi, un jeune mannequin amie d’enfance de Lorette et de Raphaël. Elle est présentée à Jean-Pierre : coup de foudre immédiat et réciproque ! Mais Mimi hésite à se laisser aller au penchant qui l’entraîne vers Jean-Pierre car elle a reçu une demande en mariage de Bonnardel, un producteur de cinéma. D’un côté l’aventure, de l’autre la sécurité. Elle se décidera après les vacances…

C’est alors que la tante coupe les vivres à son neveu, mais, dans un dernier geste de générosité, lui permet d’utiliser pendant les vacances sa villa de la Côte d’Azur.  Jean-Pierre décide ses amis et Mimi à l’accompagner au bord de la grande bleue… Pour se faire un peu d’argent de poche, le jeune homme se rend chez Bonnardel qui semble intéressé par l’opérette qu’il est en train de composer. Bonnardel refuse d’accorder une avance mais accepte de louer la villa de la tante pour sa maîtresse, la capiteuse Rita Florida.

Sur la Côte, le majordome Gustave a lui aussi loué la villa à un certain professeur Popoutzoff. Une fois encore le vaudeville va être riche en quiproquos, situations drôles, bouderies et réconciliations d’amoureux. En définitive, pas de surprise. Jean-Pierre épouse Mimi, Lorette se laisse attendrir par Raphaël et Bonnardel, qui commandite l’opérette inspirée de l’histoire qui nous est contée, convole en justes noces avec Rita.

(1) En réalité, Georges Guétary oublie qu’avant guerre, au Châtelet, le tandem André Baugé-Bach associait déjà chanteur et fantaisiste célèbres.

(2) Dans ses mémoires Francis Lopez prétend que c’est lui qui est à l’origine de l’engagement de Bourvil. Allez-donc savoir !

Fiche technique

Opérette en 2 actes et 12 tableaux. Musique de Francis Lopez, livret de Raymond Vincy ; mise en scène de Max Revol ; orchestration de Jacques-Henri Rys ; danses réglées par Rykoff ; décors de Pellegry et Deshays.

Création à Lyon le 9 décembre 1952 et à Paris, théâtre de l’ABC le 19 décembre 1952 avec Annie Cordy (Lorette), Claude Arvelle (Mimi), Annie Dumas (Rita Florida), Georges Guétary (Jean-Pierre), Bourvil (Raphaël), O’Brady (Poupoutzoff), Hennery (Gustave), Jean-Louis Allibert (Bonnardel). Direction musicale, René Mercier.

LE SOLEIL DE PARIS

Le Soleil de Paris, nouvelle opérette de Francis Lopez et Raymond Vincy est donnée à Bobino le 7 mars 1953. Nous n’avons guère retrouvé de trace de cet ouvrage créé par Claude Daltys, Jacqueline Ricard, Félix Paquet, Fernand Sardou, Andrex et Jean Gaven.

Francis Lopez raconte dans son livre « Flamenco » qu’il avait pris le pseudonyme de Jean Vaillant pour cet ouvrage et Raymond Vincy celui de Henri Villard. Mais la petite supercherie a été vite découverte….

A LA JAMAIQUE

 A la Jamaïque a été écrit pour Jane Sourza. La fantaisiste avait déjà interprété quelques œuvrettes musicales de Georges Matis et Raymond Souplex, ainsi que Mam’zelle Printemps (1946), la première opérette d’Henri Betti. En 1954, elle venait d’obtenir un triomphe dans J’y suis j’y reste, une comédie de Raymond Vincy et Jean Valmy. C’est alors qu’elle accepte le rôle d’Annie Krushen, la reine du snack-bar dans A la Jamaïque.
Auprès de Jane Sourza, on pouvait applaudir interprètes confirmés et nouveaux talents. Parmi les premiers, Jacques Morel à qui devait succéder Jacques Mareuil, Rogers et Pasquali. Parmi les seconds Maria Candido (puis Janine Ervil), Jacques de Mersan (puis Jean Rafaëli et Bernard Alvi), Gisèle Robert, Nelly Nell (puis Ellen Guy) Le spectacle tient l’affiche au théâtre de la Porte Saint-Martin de janvier 1954 à juin 1956 après avoir été créé aux Célestins de Lyon le mois précédent.

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Livret

Annie Krushen, ancienne charcutière du Faubourg Saint-Antoine, a hérité aux Etats-Unis d’ une chaîne de 50 snack-bars en pleine prospérité. Il ne lui reste plus qu’à rencontrer l’homme de sa vie pour être parfaitement heureuse. En 3 ans, elle s’est fiancée 18 fois et a rompu 18 fois, à cause des œuvres du célèbre romancier Maxime de Saint-Maxent, le grand explorateur de l’âme féminine, celui qui, depuis 10 ans, a décidé de renoncer aux plaisirs de la chair pour garder pure son inspiration !

Annie, qui identifie l’homme de sa vie aux héros de Maxime, a décidé d’épouser quelqu’un qui leur ressemble. A chaque déception amoureuse elle fait cadeau d’un snack-bar au fiancé évincé, et son fondé de pouvoir, Siméon Legrand s’inquiète de la diminution du patrimoine de sa patronne et, par voie de conséquence, n’est pas rassuré sur son propre avenir. Il a donc décidé d’épouser lui-même Annie. Ne pouvant compter sur ses talents de séducteur, il fait appel à Maxime pour l’aider à obtenir la main de la milliardaire. La promesse d’un chèque conséquent enlève tout scrupule au romancier.

Au Touquet, dans la demeure de Maxime, nous faisons connaissance avec Manoël Martinez, un séduisant planteur de la Jamaïque, qui est tombé amoureux d’Olivia, la nièce du romancier. Siméon s’arrange pour présenter Annie à Maxime. La milliardaire fait semblant d’être attirée par Manoël alors qu’elle est en fait amoureuse de Maxime. Ce flirt d’Annie et de Manoël déplaît évidemment à Siméon qui charge alors Peter Noster, sorte d’ersatz de Lemmy Caution flanqué d’une capiteuse secrétaire, d’évincer le planteur.

Manoël invite toute la compagnie dans sa plantation de la Jamaïque. Tous les ingrédients étant en place, le quiproquo devient roi et n’épargne personne. L’ambition des uns, la jalousie des autres, suscitent moult rebondissements jusqu’au moment du dénouement. Maxime abandonnera sa chasteté au profit d’Annie tandis que Manoël et Olivia fileront le parfait amour…

Fiche technique

Opérette en 2 actes et huit tableaux. Musique de Francis Lopez, livret de Raymond Vincy ; arrangements musicaux de Paul Bonneau ; mise en scène de Pasquali ; chorégraphie des Frères Cardo.

Création à Lyon, théâtre des Célestins, le 23 décembre 1953 et à Paris, théâtre de la Porte Saint-Martin, le 24 janvier 1954.

Jane Sourza (Annie), Gisèle Robert (Gilda), Maria Candido puis Janine Ervil (Olivia), Nelly Nell puis Ellen Guy (Nathalie), Jacques Morel puis Jacques Mareuil (Maxime), Jacques de Mersan puis Jean Rafaëli et Bernard Alvi (Manoël), Rogers (Peter Noster), Pasquali (Siméon), Andreas (Vladimir). Direction musicale, Pol Mule.

LA TOISON D’OR

Après le triomphe du Chanteur de Mexico, le théâtre du Châtelet fait une reprise particulièrement réussie de L’Auberge du Cheval Blanc avec Luc Barney et Colette Riedinger en tête de la distribution. Après 424 représentations, la bonne Auberge cède la place à La Toison d’Or, la nouvelle opérette du tandem Francis Lopez/ Raymond Vincy dont la première représentation a lieu le 18 décembre 1954. On lit dans « L’Histoire de l’opérette en France » (1) :
« …La partition du jeune compositeur faisait preuve d’une variété d’invention et d 08-Toison dor-Riedinger-Dassary-2‘une diversité de moyens très évidentes. Les romances de Stanislas, que ce soit « L’Etoile Bleue », « Même si vous partiez à l’autre bout du monde » ou « Jamais je n’aurai d’autre amour », sans être d’une originalité excessive, s’insinuaient facilement dans la mémoire des auditeurs et les airs de Brigitte, comme la Berceuse ou « Au jardin du Luxembourg » chanté devant un décor très réussi représentant la fontaine Médicis, mettaient en valeur la jolie voix de l’interprète Colette Riedinger… »
Le baryton Lucien Lupi est chaque soir très applaudi dans l’air-titre « Toison d’or »

La Toison d’Or est la seule opérette de Francis Lopez créée par André Dassary.

Livret

En Suisse, en cette année 1895, Stanislas Monestier et Brigitte Holtzer sont tombés amoureux l’un de l’autre. Apprenant qu’il est ruiné, le jeune homme décide de renoncer à la belle et rejoint Paris. Là, Stanislas est contacté par deux riches banquiers qui veulent lui acheter une concession de terrains qu’il possède en Perse dans la principauté d’Astérabad.  Il ignore bien sûr que le terrain renferme du pétrole et, malgré les conseils de Valentine, fille de l’un des hommes d’affaires, il accepte un prix inférieur à la valeur réelle de la propriété.
En apprenant l’histoire, Brigitte estime que Stanislas s’est fait voler. Apparemment bien au courant de la situation en Perse, elle l’engage à aller sur place faire valoir ses droits. Et tous nos héros prennent bientôt le chemin d’Astérabad à la conquête du pétrole, cette nouvelle Toison d’Or.

Dans la Principauté, la souveraine se nomme Atalide, mais la régence est exercée par le Prince Xipharès. Le pétrole attire d’autres convoitises, notamment celles du Grand Prêtre Khaled-al-Mansour. Dès son arrivée, Brigitte annonce qu’il lui faut retourner en Suisse ; elle part en remettant à Stanislas une lettre de recommandation pour Atalide qui est, paraît-il, une de ses anciennes amies de pension. Pendant ce temps, Khaled et Xipharès complotent. Ils sont furieux d’apprendre qu’ Atalide a accordé un rendez-vous à Stanislas…

Le jeune homme est introduit auprès de la souveraine. Quelle n’est pas sa surprise de reconnaître Brigitte ! Celle-ci est prête à abandonner sa couronne pour suivre celui qu’elle aime, mais Stanislas refuse… La révolte gronde. Le peuple exige qu’ Atalide prenne réellement le pouvoir. Furieux, Khaled et Xipharès décident de mettre le feu aux puits de pétrole. Stanislas, au péril de sa vie, empêche le désastre…
Sous les acclamations du peuple, il épousera Atalide…. Ils auront beaucoup de petits puits de pétrole…

(1) Histoire de l’opérette en France par Florian Bruyas (Emmanuel Vitte, 1974)

Fiche technique

Opérette à grand spectacle en 2 actes et 20 tableaux, musique de Francis Lopez, livret de Raymond Vincy d’après le roman de Pierre Benoit. Arrangements musicaux de Paul Bonneau ; chorégraphie de Louis Orlandi ; corps du ballet du Châtelet avec Wladimir Ignatow ; mise en scène de Emile Couvelaire.

Création à Paris, théâtre du Châtelet, le 18 décembre 1954 avec Colette Riedinger (Brigitte), Jacqueline Cadet (Valentine), Hermine (Hermine de Saint-Quévremont), André Dassary (Stanislas), Pierjac (Ernest), Lucien Lupi (Khaled-al-Mansour), Guy Derlan (Fassilinidès), Berki (Van Brook), Sam-Max (le proviseur, Xipharès). Direction musicale, Félix Nuvolone.

MEDITERRANEE

Tino Rossi a 48 ans lorsqu’il interprète sa première opérette. Pourquoi avoir attendu si longtemps ? Gérard Trimbach, collaborateur et ami du chanteur corse, en donne l’explication (1) :
«  …Tino se trouvait d’autre part, avec ses 45 ans, à un âge où il était trop vieux pour continuer à jouer des rôles de jeune homme et trop jeune pour interpréter les « pères nobles ». Mais son goût de la comédie ne s’était pas émoussé pour autant. L’opérette se trouvait être la forme artistique qui conciliait le mieux ses désirs et les exigences de sa carrière… »

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Lehmann (2) de son côté raconte :
« …Il y a déjà longtemps que j’avais pensé faire appel au Corse aux yeux de velours. Autour de moi, on avait poussé les hauts cris : Tino au Châtelet ! On ne l’entendrait pas ! Je suis donc en train de fignoler une mise en scène tout à son usage pour prouver le contraire… Francis Lopez est, à l’heure actuelle, le seul compositeur capable de fournir pour ce grand théâtre populaire qu’est le Châtelet une bonne partition… »

Méditerranée fut créée le 17 décembre 1955. Son succès se prolongea 572 fois pour la première série. Lehmann s’empressa de remonter l’ouvrage en juillet 1964 à la suite de l’échec d’Eugène le Mystérieux. 181 représentations avec Rudy Hirigoyen s’ajoutèrent ainsi à celles de la première série.

Livret

Juliette Germont, lauréate de l’émission publicitaire parrainée par « La Lessive Bleue », a gagné une croisière en Méditerranée à laquelle participe Mario Franchi, la célèbre vedette de la chanson. Sont du voyage, Mr Dubleu (créateur de la lessive), Mimile, un copain de Juliette et Conchita Cortez, une riche sud-américaine qui poursuit Mario de ses assiduités. Profitant de l’escale corse, Mario rend visite à sa famille et à ses amis. Il retrouve ainsi sa mère, son frère Mattéo, Paola la fiancée de ce dernier, sans oublier le père Padovani, le sympathique curé du village.

Paola reproche à Mattéo ses fréquentations et rompt avec lui. De fait, le jeune homme, qui croit participer à un petit trafic de contrebande, trempe dans une mauvaise affaire de ventes d’armes et, après une fusillade qui voit la mort d’un douanier, est soupçonné de meurtre. Il prend le maquis tandis que Mario est bien décidé à retrouver le vrai coupable. Les prévenances de Mario ont troublé Paola ; de son côté, le chanteur n’est pas insensible au charme de la jeune fille… tandis que l’enquête suit son cours… Mario finit par découvrir que le responsable est le capitaine du yacht sur lequel se déroule la croisière… Mattéo est lavé de tout soupçon.

Le père Padovani aidera Mario à comprendre où est son devoir. Paola, de son côté, se rend compte que sa vie est au village, près de Mattéo qu’elle épousera. Tandis que Juliette convolera avec Mimile, Mario repartira vers la gloire, accompagné de Conchita…

(1) « Tino Rossi » par Gérard Trimbach. Editions Delville, 1978.

(2) « Trompe L’œil » par Maurice Lehmann (Editions de la Pensée Moderne, 1971).

 

Fiche technique

Opérette à grand spectacle en 2 actes et 20 tableaux, musique de Francis Lopez, livret de Raymond Vincy ; mise en scène de Maurice Lehmann; arrangements musicaux de Paul Bonneau ; chorégraphie de Louis Orlandi ; maquette des décors et costumes de Raymond Fost.

Création à Paris, théâtre du Châtelet, le 17 décembre 1955 avec Dominique Rika (Paola), Aglaé (Juliette), Danielle Lamar (Conchita), Mag-Avril (la mère), Tino Rossi (Mario), Fernand Sardou (père Padovani), Pierjac (Mimile), Sam-Max (Dubleu), Henri-Jacques Huet (Mattéo), Ardisson (Cardolacci). Direction musicale, Félix Nuvolone.

MARIA-FLORA

Citons pour mémoire l’opérette Maria-Flora, musique de Henri Betti, pour laquelle Francis Lopez a composé deux airs additionnels : « Montévidéo » et « Le Calypso », interprétés par Lilo.

Cette opérette, livret de Raymond Vincy, a été créée sur la scène du Châtelet le 19 décembre 1957 avec Lilo, Liliane Lanson, Lisa Conti, Rudy Hirigoyen, Fernand Sardou, Jean Vallin dans les principaux rôles.

TETE DE LINOTTE

10-Tete linotte-Richard-Cordy-PieriAprès La Route Fleurie, le théâtre de l’ABC monte La Quincaillière de Chicago puis, le 14 décembre 1957, Tête de Linotte, opérette nouvelle qui n’est pas restée au répertoire mais qui a eu son heure de succès puisqu’elle s’est jouée pendant plus de deux années consécutives. Il est vrai que l’histoire en est amusante et la distribution de la création particulièrement bien venue avec Annie Cordy, Jean Richard, Pierre Miguel (Micaël Pieri), Maria Lopez, René Novan.

Livret

Monette, que ses amis ont surnommé Tête de Linotte, est la secrétaire particulière d’un important assureur-conseil. Miguel, le séduisant barman du snack où elle prend ses repas, a réussi à faire sa conquête. Paulo, également attiré par Monette accepte de céder la place à Miguel mais à la condition qu’il conduise la belle devant Monsieur le Maire. Le jeune homme est d’accord mais Monette refuse de se marier tant qu’ils n’auront pas trouvé un logement, problème difficile à régler en ces années cinquante.  Afin de gagner de quoi acheter ce nid d’amour, les trois amis se lancent dans des aventures qui les conduiront jusqu’au Brésil et les mèneront à l’Amour et à la Fortune !

Fiche technique

Opérette en 2 actes. Musique de Francis Lopez ; livret de Raymond Vincy ; arrangements musicaux de Paul Bonneau et Jacques-Henri Rys ; mise en scène de Léon Ledoux ; chorégraphie de Fernando Rego ; maquettes de décors et costumes de Maud-Lydia Ledoux.

Création à Paris, théâtre de l’ABC le 14 décembre 1957 avec Annie Cordy (Monette), Maria Lopez (Rosita), Jean Richard (Paulo), Pierre Miguel (Miguel), Robert Destain (Nicolas), René Novan (Loubignon). Direction musicale, Emile Noblot.

LA CARRIERE ESPAGNOLE DE FRANCIS LOPEZ

On connaît assez mal la carrière espagnole de Francis Lopez, les biographies du compositeur étant assez discrètes dans ce domaine et surtout d’une objectivité toute relative. Nous avons cependant retrouvé la trace de trois opérettes créées à Madrid.

La première, El Aguila de Fuego (livret de Arturo Rigel), a été créée à Madrid le 19 janvier 1956 par Celia Gamez (1) et aurait été, paraît-il, représentée plus de mille fois.

En décembre 1957, Luis Mariano est à Madrid pour répéter La cancion del amor mio (La chanson de mon amour) de Francis Lopez et Juan Quintero pour la musique, livret et lyrics de Antonio Quintero et Jésus-Maria de Arozamena. Nous avons peu de renseignements sur cet ouvrage qui ne fit pas une grande carrière. La création a eu lieu au théâtre de la Zarzuela, le 25 janvier 1958. Les représentations s’achevèrent le 24 février de la même année.
Luis Mariano a enregistré en espagnol 4 airs de La cancion del amor mio.

L’intrigue se déroule durant la première guerre carliste (1833-1840) sous le règne de Marie-Christine de Bourbon, régente de la couronne d’Espagne. Mariano y tient le rôle de Juan le Basque, un officier carliste. Cet officier tombe amoureux d’une jeune comédienne issue d’une troupe de spectacles.

SE EmbajadoraLe 21 novembre 1958, Celia Gamez est la vedette d’une nouvelle oeuvre, S. E. La Embajadora donnée à l’Alcázar de Madrid.

Livret

L’action de la pièce commence dans un pays imaginaire où le nouveau Président est un homme d’origine populaire, aussi rempli de bonnes intentions que dépourvu de culture et de diplomatie. Le pays est pauvre… L’ambassadeur du pays le plus puissant du monde annonce son arrivée… Taripania – nom de la république où se situe l’opérette – compte sur cet ambassadeur pour sortir de ses difficultés. Espoir et crainte… Mais l’ambassadeur est une ambassadrice. Dès son arrivée, la beauté et la ruse féminine s’affrontent à l’astuce et à la bonhomie du Président qui cherche à atteindre ses objectifs. Mais Taripania a également sa petite histoire, ses petites traditions et ses petites intrigues, toutes conduisant à la restauration de son ancienne principauté. Et le Prince existe, cachant sa véritable identité sous l’habit de capitaine de la garde présidentielle…
Comme dans toute opérette qui se respecte, l’Amour, joue un rôle important ; mais, avant de vaincre, il devra affronter la trahison, les déceptions, les craintes et les moqueries. Les auteurs, dans cet ouvrage, en utilisant la caricature et l’humour, parodient l’actualité politique de nombreux pays de cette fin de décennie cinquante.

 Fiche technique

Opérette en 2 actes, musique de Francis Lopez, arrangements musicaux de Greg Segura. Livret de Arturo Rigel et Jesus Ma de Arozamena.

La distribution : Celia Gamez (Agatha), Carmen Olmedo (Viveca), Juan Barbara (Sergio), Pepe Barcenas (Lucilo). Direction musicale, Greg Segura.

(1) En 1958, Celia Gamez (1905-1992) est une interprète très populaire en Espagne. Originaire de Buenos Aires, elle est devenue une vedette de tout premier plan. Elle a créé des revues et des opérettes espagnoles qui ont connu un grand succès. Citons Las Leandras, El baile del Savoy, La Cenicienta del Palace, Yola, La hechicera en Palacio et El Aguila de Guego

Sources :

Pochette du disque Hispa Vox S. E. La Embajadora
Luis Mariano par Joëlle Monserrat (PAC, 1984)

LE SECRET DE MARCO POLO

Le Secret de Marco Polo marque la rentrée de Luis Mariano sur la scène du Châtelet. Créé le 13 décembre 1959, l’ouvrage se joue jusqu’en octobre 1960. Ce n’est pas un succès comparable à celui du Chanteur de Mexico, mais Maurice Lehmann n’est-il pas un peu sévère lorsqu’il affirme que Marco Polo, pour lequel il a engagé des frais importants, est une déception ? Quoiqu’il en soit, le directeur en tirera des leçons pour l’avenir. C’est à ce moment qu’il se décide à faire évoluer le genre en montant des comédies musicales comme La Polka des Lampions ou Monsieur Carnaval.

Livret

Sur les bords du Fleuve Jaune, en 1287. Marco Polo se présente au Palais de11-Marco Polo Khoubilaï Khan auquel il apporte de splendides diamants. Il reçoit une terre en récompense, mais notre héros souhaite revoir l’Italie, son pays natal. Le Khan l’oblige au préalable à effectuer une dernière mission : ramener la Princesse Mitsouti qui se trouve dans la province de Cathay. La belle est promise au roi Arghoun…  mais coup de foudre réciproque entre Mitsouti et le Vénitien… De retour au Palais, le Khan donne comme suivante à Mitsouti une prisonnière récalcitrante, la Princesse Lou-Kou-Song…
La situation se complique… Khaïdou, l’ennemi juré, a franchi la frontière… Mitsouti, Lou-Kou-Song et quelques autres sont faits prisonniers… Marco Polo, chevalier sans peur et sans reproche, les délivre… Marco Polo et Mitsouti tentent une première fois de s’enfuir en Italie. Sans succès… Furieux, le Khan intime l’ordre au jeune homme de conduire lui-même la Princesse à son futur époux…
Tout est perdu ? Que nenni ! Marco Polo imagine un nouveau stratagème. Lou-Kou-Song prendra la place de Mitsouti, deviendra Reine et les amoureux pourront s’embarquer pour la liberté. Vous connaissez maintenant le secret de Marco Polo.

Fiche technique

Opérette à grand spectacle en 2 actes et 17 tableaux. Musique de Francis Lopez, livret de Raymond Vincy ; arrangements musicaux de Paul Bonneau ; direction musicale de Félix Nuvolone ; chorégraphie de Louis Orlandi, maquettes des décors et costumes de Raymond Fost, mise en scène de Maurice Lehmann.

Création à Paris, théâtre du Châtelet, le 13 décembre 1959. Avec Janine Ervil (Mitsouti), Rosine Brédy (Lou-Kou-Song), Claude Daltys (Boulargou), Luis Mariano (Marco Polo), Pierjac (Pepino), Serge Clin (Sing-Nan-Sing), René Novan (Pah-Si-Fou), Robert Pizani (Koubilaï Khan), Sam Max (Baron Coga), Félix Esteban (le Prince Kachan).

DIX MILLIONS CASH !

Dix millions cash ! est une nouvelle mouture de Monsieur Bourgogne, créé en 1949 à Bobino

Fiche technique

Opérette en deux actes ; musique de Francis Lopez ; livret de Raymond Vincy ; mise en scène de Jacques Mauclair ; décors et costumes de François Ganeau.

Création, Paris, théâtre de la Porte Saint-Martin, le 10 décembre 1960 avec Claude Daltys (Mme Garbois), Brigitte Mars (Arlette), Lona Rita (Céleste), Dominique Chantel (Sophie), Ded Rysel (Mr Gerbois), Jean Carmet (Philémon), Jean Philippe (André Dargent), Bob du Pac (Vermifu) ; direction musicale, Georges Alloo ; ballet de Jean Guélis.

VISA POUR L’AMOUR

Pour sa rentrée parisienne (1961) dans Visa pour l’Amour à la Gaîté-Lyrique, Luis Mariano tient un rôle résolument plus moderne. Fait assez rare – mais que nous avions cependant déjà rencontré dans Le Chanteur de Mexico – la partenaire du ténor est une fantaisiste. Et dans le cas présent Annie Cordy… Nos deux grandes vedettes s’entendront à merveille et après un succès parisien qui se prolongera jusqu’ au début 1963, ils partiront pour une longue tournée qu’ils compléteront par des récitals communs.
« Avec le compositeur Francis Lopez, on sait également que les airs passent la rampe pour être bientôt fredonnés dans les rues… », peut-on lire dans « La Croix ». S’intégrant dans l’actualité du moment le compositeur a écrit un twist chanté et dansé avec un entrain endiablé par Luis et Annie.

13-Visa amourLivret

A Paris, Michel, un jeune architecte sans situation et aux idées originales mène la vie de bohème. A Rome, Marina, fille unique d’un grand diplomate italien, fait parler d’elle dans le milieu de la jeunesse romaine dite « évoluée ». Ils se rencontrent à l’occasion d’une réunion sportive. Double coup de foudre, mais un obstacle majeur : leur rang dans la société. Bravant l’opposition de son père, Marina rejoint Michel et les amoureux s’enfuient. Le scandale éclate, s’amplifie… La presse s’empare de l’événement… La police est aux trousses des fugitifs….
Mais, comme il se doit, ces modernes « Roméo et Juliette » parviendront à triompher de tous les obstacles!

Fiche technique

Opérette en 2 actes et 18 tableaux d’après une idée originale de Louis Sapin. Musique de Francis Lopez. Livret et lyrics de Raymond Vincy. Mise en scène de René Dupuy ; chorégraphie de Jean Guélis ; maquette des décors et costumes de Mick Bernard.

Création à Paris, théâtre de la Gaîté-Lyrique le 22 décembre 1961 avec Annie Cordy (Marina), Luis Mariano (Michel), Rellys (Mimile), Jacky Piervil (Théo), Jacques Mareuil (Luigi), Roger Bontemps (Monsieur de Simoni) et le ballet de Jean Guélis ; direction musicale, Maurice Darnell.

LE TEMPS DES GUITARES

Le 28 octobre 1963 à l’ABC, Tino Rossi qui, après Méditerranée, a triomphé à Mogador dans Naples au Baiser de feu, crée sa troisième opérette, Le temps des guitares.

12-Temps guitares

« Cette opérette, conçue dans le style facile de l’époque, écrite spécialement pour le chanteur Tino Rossi, arrivait au bon moment. La guitare (électrique ou non) détrônait le saxophone et envahissait peu à peu les orchestres après avoir servi d’accompagnement aux chanteurs de charme… » (1).

(1) Histoire de l’opérette en France par Floran Bruyas (Emmanuel Vitte, 1974)

Fiche technique

Opérette en 2 actes et 20 tableaux. Musique de Francis Lopez ; évocation des succès de Vincent Scotto. Livret de Raymond Vincy et Marc Cab ; mise en scène de Guy Lauzin ; décors et costumes de Rémy Hétreau ; chorégraphie de Jean Guélis.

Création à Paris, théâtre de l’ABC, le 28 octobre 1963 avec Josy Andrieu (Patricia), Rita Cadillac (Arlène), Arlette Patrick (Jolie Gelly), Tino Rossi (Tino Rossi), Pierre Doris (Monsieur Fred), Maurice Baquet (Momo) ; direction musicale, Robert Chauvigny.

CRISTOBAL LE MAGNIFIQUE

Toujours en 1963, le tandem Francis Lopez- Raymond Vincy nous propose, sur la scène de l’Européen, une nouvelle œuvre, Cristobal le Magnifique, qui ne laissera guère de trace dans l’histoire de l’opérette malgré la présence à la création d’Henri Genès et Fernand Sardou.

Livret

Charlie Figg, un joyeux marseillais ayant fait fortune aux Etats-Unis dans l’élevage des bovidés, retrouve par hasard son filleul Mario qu’il n’a pas revu depuis… 25 ans. Ce dernier tombe évidemment amoureux de Daisy, la fille de son parrain. Pour faire une situation à Mario, Charlie l’intéresse à un projet de construction d’une autoroute privée à péage qui doit aboutir à Mexico. Il faut naturellement acheter des terrains et c’est à cette occasion que les deux hommes font la connaissance de Cristobal.

Cristobal est un philosophe qui travaille le moins souvent possible mais qui a hérité quelques hectares de terres incultes où nos héros aimeraient faire passer leur autoroute. Vous l’avez deviné, Cristobal aura des exigences difficilement réalisables avant d’accepter de céder son terrain. Mais, comme d’habitude, tout finira par s’arranger après maintes et maintes péripéties.

Fiche technique

Opérette de Francis Lopez (musique) et Raymond Vincy (livret et lyrics); mise en scène de Guy Lauzin; effets chorégraphiques de Jean Guélis ; décors et costumes de Rémy Hetreau.

Création à Paris théâtre de L’Européen, le 21 décembre 1963 avec Nina Landa (Lolita), Josyane Lonzac (Daisy), Doris Marnier (Coco), Henri Genès (Cristobal), Fernand Sardou (Charlie), Robert Ripa (Mario); direction musicale, Charly Oleg.

 LE PRINCE DE MADRID

En prenant la succession de Maurice Lehmann, Maurice Lamy, le nouveau directeur du Châtelet, revient à une programmation plus traditionnelle en faisant appel à Francis Lopez et Luis Mariano.

14-Prince MadridLe Prince de Madrid, créé le 14 mars 1967, a bien des atouts pour plaire : un Luis Mariano chantant et ferraillant à souhait, entouré d’une distribution de fort belle allure, comprenant Janine Ervil, Maria Murano, Eliane Varon, Maurice Baquet, Lucien Lupi et Jean-Louis Simon. L’ensemble, avec ses décors et ses costumes somptueux, obtint les applaudissements d’un nombreux public.

On ne trouvait peut-être pas dans la partition de Francis Lopez l’inspiration qui caractérisait la plupart de ses ouvrages précédents, mais certains airs et duos étaient fort bien venus. D’autant que, pour une fois, ils s’intégraient assez bien à une histoire fertile en rebondissements due au talent de Raymond Vincy, qui signait là son dernier livret d’opérette. Il devait en effet disparaître l’année suivante…
Le Prince de Madrid se joua 553 fois sur la scène du Châtelet.

Livret

Un soir de 1787, une maison de danse des environs de Madrid. Parmi la clientèle, le peintre Francisco Goya et le fameux matador Costillares qui ne s’aiment guère, des rivalités amoureuses les opposant souvent. La jolie Florecita, accompagnée de sa tante, vient à la maison de danse rejoindre Costillares auquel elle a été – un peu malgré elle – fiancée. Elle a apporté quelques petits tableaux qu’elle s’est amusée à peindre tandis que Paquito, un sympathique coquin, se fait passer pour Goya. Découvrant la supercherie, ce dernier garde l’incognito et promet à la jeune fille de montrer ses œuvres à Goya. Il lui donne rendez-vous dans l’atelier du peintre.

Nous faisons connaissance de la duchesse d’Albe qui, ayant remarqué Goya, l’invite, bien qu’il soit roturier, à un grand bal. C’est là, en ouvrant le bal avec lui, qu’elle le nommera pour un soir « Prince de Madrid ». Quelques jours plus tard, à l’atelier de Goya, Florecita comprend sa méprise. Elle est bientôt rejointe par Costillares : dispute, rupture des fiançailles et promesse de vengeance… Florecita et Goya se sentent très attirés l’un par l’autre…

Pendant ce temps, une conspiration se trame contre Goya. Attaqué par des sbires, le peintre finit par être fait prisonnier, malgré l’aide du matador, dans le fond pas si mauvais diable que ça. Le prisonnier est conduit devant l’Inquisition et accusé d’avoir peint la duchesse dans une tenue plus que légère… Florecita supplie la duchesse d’intervenir ; celle-ci, jalouse, refuse tout d’abord mais finit par accepter. Goya est libéré et pourra filer le parfait amour avec Florecita.

Fiche technique

Opérette à grand spectacle en 2 actes et 28 tableaux. Musique de Francis Lopez; arrangements musicaux de Paul Bonneau ; livret de Raymond Vincy ; lyrics de Jacques Plante ; mise en scène de Marcel Lamy ; chorégraphie de Pilar de Oro et Alfredo Gil ; maquette des décors et costumes de Emilio Burgos.

Création à Paris, théâtre du Châtelet, le 4 mars 1967 avec Maria Murano (Duchesse d’Albe), Janine Ervil (Florecita), Eliane Varon (Paquita), Simone Sylmia (Dona Inez), Suzanne Baugé (Léocadia), Luis Mariano (Goya), Maurice Baquet (Paquito), Lucien Lupi (Costillares), Jean-Louis Simon (Horatio), René Novan (Esteban), Jean Chesnel (Godoy), Jacques Villa (Alfonso) ; direction musicale, Jean-Claude Casadesus.

LA CARAVELLE D’OR

Lorsque débutent les répétitions de La Caravelle d’Or, Luis Mariano est très fatigué. Lui, d’habitude si gai, reste à l’écart de ses camarades… Au prix d’un grand effort, il apparaîtra brillant et souriant au cours des premières représentations mais, bien vite ses amis s’inquiéteront : « … Luis se sentait de plus en plus souvent fatigué. Lui si prodigue de notes ensoleillées, il se dérobait parfois aux bis, les remplaçait par des baisers au public enthousiaste… » (1). Il se fait remplacer de plus en plus souvent et, le dimanche 10 mai 1970, il chante La Caravelle pour la dernière fois.

Livret

En 1666, Louis XIV décide de donner en mariage sa cousine Marie-Françoise de15-Caravelle Nemours à Alphonse VI, roi du Portugal. C’est son frère cadet, Don Pedro de Bragance, qui est chargé d’aller chercher la Française. Don Pedro et Marie-Françoise se plaisent beaucoup… Pendant le bal, organisé pour ses noces, la jeune mariée se rendra compte de la véritable personnalité d’Alphonse, grand amateur de cabarets et de filles de joie. Il passe d’ailleurs sa nuit de noces avec la gitane Yara… Marie-Françoise se réfugie alors auprès de Pedro et lui déclare son amour. Ce dernier s’oppose ouvertement aux exactions de son frère… Déclaré rebelle, il doit s’exiler au Brésil…

Au Portugal, la révolte gronde contre Alphonse mal conseillé par Yara. Revenu secrètement, Don Pedro prend la tête des conjurés ; les troupe royales sont battues. Pedro retrouve sa bien-aimée et devient roi du Portugal. Il pourra même épouser Marie-Françoise, l’église ayant déclaré nul le mariage car il n’a pas été consommé.

(1) Jean Valmy dans Opérette n°35 et 75.

 Fiche technique

Opérette à grand spectacle en 2 actes et 38 tableaux. Musique de Francis Lopez; arrangements musicaux de Bernard Gérard ; livret de Jean Valmy ; lyrics de Jacques Plante ; mise en scène de Marcel Lamy ; chorégraphie de Pilar de Oro et Alfredo Gil ; maquette des décors et costumes de Emilio Burgos.

Création à Paris, théâtre du Châtelet, le 19 décembre 1969, avec Danielle Castaing (Marie-Françoise), Franca Duval (Yara), Marina Hotine (Toinette), Simone Sylmia (Donna Catarina), Luis Mariano puis Juan Pereniguez (Don Pedro), Jacques Doucet (Alphonse VI), Maurice Baquet (Guillot l’Anguille), Jean-Louis Simon (Vasco de Ribeira); direction musicale, Jack Ledru.

VIVA NAPOLI !

Rudy Hirigoyen, on le sait, a été un brillant interprète des oeuvres de Francis Lopez. Au Châtelet, il chanta un an Le Chanteur de Mexico et en régions, en Belgique ou au Canada, la plupart des œuvres de Lopez créées par Mariano, Tino Rossi, Guétary ou Dassary. Enfin, en 1969, Francis Lopez compose pour lui une partition originale, Viva Napoli !, dont le livret met en scène Bonaparte. Rudy Hirigoyen fait une composition très convaincante du rôle qui lui est ainsi offert.

17-Viva Napoli-Cristi-Hirigoyen

La création eut lieu à Lille le 20 décembre 1969, début d’une belle carrière de l’ouvrage en tournée. En attendant de monter une reprise de Rose-Marie, Noël Marcellin, directeur de Mogador depuis la disparition d’Henri Varna, accueille Viva Napoli ! pour une série de 100 représentations (4 septembre 1970).

Livret

En 1796, les premières victoires de Bonaparte inquiètent les souverains de Naples qui chargent Maria, camériste de la Reine, de trouver un spadassin qui accepterait de supprimer le général français. La jeune fille propose l’affaire au joyeux Beppo qui s’adjoint Gino, le porteur d’eau. Payés d’avance, les deux drôles sont bien décidés à faire semblant de tuer Bonaparte. Arrêtés par une patrouille, les deux hommes sont conduits au camp français où l’on s’aperçoit – stupeur – que Gino est le parfait sosie de Bonaparte.

Ce dernier décide donc d’aller à Naples en prenant l’identité de Gino. Il rencontre Maria et lui affirme que le général français est mort ; la jeune fille avertit les souverains et au cours d’une grande réception au Palais le pseudo Gino est fait comte de Napoli. Pendant la réception, Bonaparte apprend l’arrivée de deux navires anglais remplis de trésors.
Bien entendu Maria et le faux Gino sont tombés amoureux l’un de l’autre… A la tête de partisans napolitains, notre héros réussit à couler les navires anglais. Il est temps pour lui de rejoindre son armée…  C’est Pepina, la femme de Beppo, qui apprend à Maria la véritable identité de son amoureux.
Cette belle histoire à la conclusion un peu triste se terminera à Milan où les deux amoureux se verront une dernière fois en se jurant un amour éternel…

Fiche technique

Opérette à grand spectacle en 2 actes et 12 tableaux. Musique de Francis Lopez ; airs additionnels d’Anja Lopez ; arrangements musicaux de Paul Bonneau ; dialogues de René Jolivet ; lyrics de Francis Lopez et Daniel Ringold.

Création à Lille, théâtre Sébastopol, le 20 décembre 1969 avec Angelina Cristi (Maria), Arta Verlen (Pepina), Jacky Selma (la reine Caroline), Rudy Hirigoyen (Bonaparte / Gino), Henri Genès (Beppo), Edgar Duvivier (Berthier), Jean-Claude Delhumeau (Mario) ; direction musicale, Alexandre Vanderdonckt et Paul Woestyn.

Création parisienne, théâtre Mogador, le 4 septembre 1970 avec Angelina Cristi (Maria), Arta Verlen (Pepina), Janine Callens (la reine Caroline), Rudy Hirigoyen (Bonaparte / Gino), Jean-Louis Bleze (Beppo), Jean-Claude Barbier (Berthier), Patrick Ponzio (Mario); direction musicale, direction musicale, André Martial.

GIPSY

Au printemps 1971, Madame Lamy, qui a pris la succession à la tête du Châtelet de son mari décédé, est contrainte de déposer le bilan de la Société d’Exploitation qu’elle dirige à la suite de graves difficultés financières accumulées depuis plusieurs années. Le théâtre est fermé quelques mois puis sa gestion est confiée provisoirement à Monsieur Huet qui propose Double V, une comédie musicale de Jean-Jacques Debout dont le public se désintéresse complètement. Nommé directeur artistique, Francis Lopez monte en catastrophe début 1972 sa dernière œuvre, Gipsy, créée au Sébastopol de Lille le 18 décembre 1971.

La présentation de l’ouvrage, monté avec des moyens modestes, ne peut se16-Gipsy comparer au faste des productions du Châtelet des années cinquante. Et pourtant, malgré le scepticisme de beaucoup d’observateurs, Gipsy est restée à l’affiche pendant 603 représentations. Il est vrai que la distribution, à la tête de laquelle le jeune ténor José Todaro se montrait le digne successeur de Mariano, était particulièrement bien venue. Et comme d’habitude, les spectateurs se surprenaient à fredonner à la sortie du théâtre la musique populaire de Francis Lopez.

Livret

Nous sommes en 1888 dans l’Empire d’Autriche-Hongrie aux destinées duquel préside François-Joseph, nullement enclin à supporter quelque forme de séparatisme que ce soit. La Bohème a son chantre et son porte-parole, Vano Ballestra, le Tzigane Rouge ; ce dernier, chef d’une tribu de Tziganes bohémiens, a été chargé d’assassiner l’Archiduc héritier, Rodolf qui, aux yeux de son peuple, incarne la rigueur du pouvoir autrichien. Le chef de la police de Karlsbad, Conrad, s’intéresse à lui ; mais le plus embarrassé est Brunner, le directeur du Palace ; c’est dans son établissement que doivent se dérouler les fêtes du quarantième anniversaire de l’accession de François-Joseph au trône et le grand Johann Strauss compte sur Ballestra en personne comme violon solo de l’orchestre qu’il dirigera.

Pour l’heure, Vano est introuvable : en compagnie de Joschka, il a pris le maquis pour échapper au commissaire venu de Vienne qui va, pense-t-il, l’arrêter. La belle Liane de Pougy s’est éprise de Vano, tout comme Flora de Joschka. Mais Vano a une maîtresse, Mariana, une révolutionnaire passionnée acquise à sa cause. Mariana épouserait bien Vano mais ce dernier fait passer le dévouement à son peuple avant son amour.

Le jour est venu d’assassiner Rodolf. En venant chercher Vano pour jouer au Palace, Liane provoque la jalousie de Mariana qui est vite rassurée en apprenant que la démarche de la belle française sert les projets de son ami. Pourtant le complot avorte ; l’Archiduc donne la preuve qu’il est favorable à la cause bohémienne ; Joschka et Mariana se rendent eux aussi à l’évidence. Les trois conspirateurs sont protégés par l’Archiduc et les festivités officielles du faste impérial peuvent se dérouler…

Coup de théâtre : le commissaire viennois arrête Vano que Mathias, par jalousie amoureuse, a dénoncé. Rodolf part à Vienne solliciter la grâce du Tzigane. Mais c’est à l’intervention du prince de Galles qu’il doit sont salut ; épris de Liane, il accède à la supplique de cette dernière. Libéré, Vano retrouve Mariana ; Flora se fera bohémienne pour rester auprès de Joschka.

Fiche technique

Opérette tzigane en 2 actes et 12 tableaux. Musique de Francis Lopez; airs additionnels de Anja Lopez ; adaptation musicale, Paul Bonneau ; livret de Claude Dufresne ; lyrics de Daniel Ringold. Décors et costumes, Nick Varlan ; maquettes, Mick Bernard.

Création à Lille, théâtre Sébastopol, le 18 décembre 1971 avec Nicole Briard (Liane de Pougy), Dominique Rika (Mariana), Sylvia Paule (Flora), José Todaro (Vano), Maurice Baquet (Joschka), Bernard Gontcharenko (Rodolf), Edgar Duvivier (Strauss), Fernand Kindt (Brenner); direction musicale, Paul Woestyn.

Création à Paris, théâtre du Châtelet, le 19 février 1972 avec Nicole Briard (Liane de Pougy),  Jeanine Roux (Mariana), Sylvia Paule (Flora),  José Todaro (Vano), Maurice Baquet (Joschka), Cyril Tcharenko (Rodolf), Jacques Villa (Strauss), Jean-Marie Proslier (Brenner) ; direction musicale, André Martial. Mise en scène de Francis Lopez assisté d’Alain Baugé ; divertissement réglé par Jacques Chazot ; chorégraphie de Pilar de Oro et Alfredo Gil.

RESTONS FRANCAISES

Nous ne nous attarderons pas sur une oeuvrette proposée par le théâtre des Capucines le 24 décembre 1971 interprétée par Georgette Lemaire et Gérard Barray. Restons Françaises, musique de Francis et Anja Lopez, livret de R. Barbe, ne devait pas garder l’affiche bien longtemps. Qui plus est, Francis Lopez ne tenait pas à ce qu’elle apparaisse dans la liste de ses créations.

LES TROIS MOUSQUETAIRES

Au Châtelet, Francis Lopez succède à Francis Lopez, Les Trois Mousquetaires à Gipsy. Les mânes d’Alexandre Dumas sont habitués à ce que ses célèbres Trois Mousquetaires soient assaisonnés à toutes les sauces. Avec la version « opérette 3 mousquetaireswestern » proposée à partir du 23 février 1974, ils ne seront pas déçus. Déjà le mot western associé à une page de l’histoire de France annonce la couleur. Entre autres, les auteurs ont même eu l’idée de mettre en scène un D’Artagnan amoureux d’Anne d’Autriche !

L’opérette se joue 265 fois avec le ténor Mario Brunini dans d’Artagnan, entouré de Maria Candido, Maurice Baquet et Jacques Chazot en duc de Buckingham !

Livret

 Un jeune gentilhomme gascon, d’Artagnan, prend fait et cause pour Athos, Porthos et Aramis lors d’une bataille rangée qui oppose les Mousquetaires du Roi aux Gardes du Cardinal de Richelieu. Les gardes sont mis en fuite et les quatre amis adoptent la devise « Un pour tous, tous pour un ».
La Reine Anne d’Autriche a remis au Duc de Buckingham, Premier Ministre du Roi d’Angleterre, des ferrets de diamant que lui a offert son époux Louis XIII. Ce que n’ignore pas Richelieu… Contrainte de paraître au bal de l’Hôtel de Ville revêtue de cette parure, elle confie à la dévouée Madame Bonacieux ses inquiétudes. Celle-ci met tous ses espoirs en d’Artagnan dont elle est amoureuse, pour courir en Angleterre avec ses amis et ramener les diamants.

Malgré Richelieu et son âme damnée Rochefort, malgré la belle et perverse Milady, les Mousquetaires rempliront leur mission. D’Artagnan, qui aime en secret Anne d’Autriche, remet à sa Reine les bijoux qui confondront, dans l’esprit de Louis XIII, la fourberie du Cardinal. Pour le prix de sa victoire, d’Artagnan obtiendra un dernier regard de la Reine, ultime message d’un amour impossible !

Fiche technique

Opérette western à grand spectacle de Francis Lopez ; chansons d’Anja Lopez ; adaptation musical de Paul Bonneau ; dialogues de René Jolivet, paroles de Daniel Ringold ; mise en scène de Francis Lopez, assisté de Alain Baugé ; divertissement réglé par Jacques Chazot, chorégraphie de Pilar de Oro et Alfredo Gil ; maquette des décors, Emmanuel Bellini ; maquette des costumes, Loris Azzaro.

Création à Paris, théâtre du Châtelet, le 23 février 1974 avec Maria Candido (Anne d’Autriche), Jacqueline Guy (Constance Bonacieux), Nicky Nancel (Milady de Winter), Mario Brunini (D’Artagnan), Maurice Baquet (Planchet), Jean-Marie Proslier (Rochefort), Gines Sirera (Louis XIII), Jacques Chazot (Buckingham), Max Montavon (Richelieu) ; danseurs étoiles,  Jacques Chazot et Danièle Fugère ; direction musicale, André Martial.

FIESTA

Un différend oppose, fin 1974, Francis Lopez à la société concessionnaire du théâtre du Châtelet. La création suivante du compositeur, Fiesta, a donc lieu à Mogador où, après Douchka, le théâtre a donné une série de représentations de La Révolution Française.

fiestaA signaler dans cet ouvrage, la venue d’un nouveau ténor, Frank Villano, qui chante vaillamment la musique du compositeur. Le livret – et nous retrouverons régulièrement ce défaut par la suite dans les oeuvres de Lopez – utilise fréquemment la vulgarité comme source du rire. Fiesta se joue jusqu’au 2 novembre 1975.

Livret

Nous sommes au Mexique en 1910. Pancho Villa et Zapatta se sont dressés contre les oppresseurs, le président Huerta et son fantaisiste gouverneur Trocadero. La belle Paloma, qui a embrassé la cause de la Révolution, est remarquée par Huerta qui la courtise sans succès. Entre elle et Pancho s’ébauche une idylle qui sera troublée par bien des péripéties : l’attaque du train blindé, l’assaut de la forteresse, la captivité de Pancho, la prise de l’ambassade d’Argentine, et finalement la victoire et l’amour…

Fiche technique

Opérette mexicaine en 2 actes de Francis Lopez. Musique, Anja Lopez ; livret, Claude Dufresne ; parole des chansons, Jacques Plante ; adaptation musicale, Paul Piot. Décors d’Emmanuel Bellini peints par André Pellegry ; costumes d’Anja Lopez réalisés sous la direction de Roberte Jan ; mise en scène de Francis Lopez assisté de Jean Degrave ; chorégraphie de Pilar de Oro et Alfredo Gil.

Création à Paris, théâtre Mogador, le 26 février 1975 avec Maria Candido (Paloma), Katia Tchenko (Kiki), Sophie Baquet (Léa), Frank Villano (Pancho Villa), Pierre Doris (Trocadéro), Maurice Baquet (Coco), Max Montavon (Gordino), Ginès Sirera (Zapatta), Jean-Claude Brisson (Huerta); direction musicale, Jean Darnez.

VOLGA

Jean Bauchet obtient la concession du théâtre du Châtelet. Après une première tranche de travaux, le nouveau directeur, décidé à frapper un grand coup, se souvenant du succès de Gipsy, fait appel à Francis Lopez et José Todaro pour la nouvelle opérette Volga, dont les représentations débutent le 26 novembre 1976. Cet ouvrage, monté dans la grande tradition du Châtelet, se joue jusqu’en juin 1978. Ce sera la dernière grande création de ce théâtre dont la Ville de Paris reprendra directement l’exploitation dès 1979.

Notons que le couple vedette, José Todaro et Maria Candido sera remplacé, début 1978, par André Jobin et Michèle Claverie. De même, Ouliana Tchaïkovski succèdera à Lena Oliveira.

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L’action débute à Volga-Maya (Russie) en 1905 où les paysans se sont révoltés tant la misère est grande. Nous faisons connaissance avec Annia, la patronne de l’auberge, de ses amoureux, le cruel Vassiliev qui traite les paysans comme des esclaves et le pope Patapoff débonnaire géant grand amateur de vodka.
Le Tzar charge le colonel Boris de capturer le mystérieux chef des révoltés ; déguisé en chanteur ambulant, l’envoyé du Tzar arrive à l’auberge où il corrige bientôt Vassiliev qui voulait embrasser de force la belle aubergiste. Entre Annia et Boris c’est aussitôt le coup de foudre réciproque…

Boris se fait connaître du Gouverneur. Il ne tarde pas à se rendre compte que la misère est la seule responsable de la révolte… et que le mystérieux chef n’est autre qu’ Annia ! Arrivée de la Tzarine. Son carrosse est entouré par Annia et ses amis ; la jeune femme se fait l’avocate des paysans ; émue de leur détresse, la souveraine promet d’alerter le Tzar. Pendant que Boris rejoint le Tzar pour plaider la cause des rebelles, Annia est arrêtée par le Gouverneur. Mal informé, le Tzar croit que Boris a trahi ; il sera donc exécuté en même temps que celle qu’il aime. Mais la Tzarine veille… Aussi efficace que Sissi dans moult autres ouvrages, elle apprendra la vérité au Souverain et le convaincra d’accorder l’amnistie générale.
Nommé Gouverneur de Volga-Maya, Boris épousera Annia…

Fiche technique

Opérette à grand spectacle. Musique de Francis Lopez, airs additionnels d’Anja Lopez ; adaptation musicale de Paul Bonneau ; livret de Claude Dufresne, lyrics de Jacques Plante ; réalisation scénique de Jean Bauchet assisté de Fred Pasquali et Stanislas Zmarzlik ; décors de Pierre Sionini ; costumes de Bronislaw Raïkowski ; chorégraphie de Stanislas Zmarzlik.

Création à Paris, théâtre du Châtelet, le 26 novembre 1976 avec Maria Candido puis Michèle Claverie (Annia), Lena Oliveira puis Ouliana Tchaïkovski (la Tzarine), Sophie Baquet (Natacha), Roberte Jan (Nina), José Todaro puis André Jobin (Boris), Maurice Baquet (Kosako), Claude Calès (Vassiliev), Gérard Chapuis (Patapoff) ; direction musicale, Jean Darnez.

LA PERLE DES ANTILLES

Nous sommes en 1979. Le Châtelet et Mogador semblent perdus pour l’opérette… Il n’existe plus de scène parisienne pour accueillir les ouvrages à grand spectacle. Aussi, au cours de la période qui commence, Francis Lopez, pour être joué à Paris, devra se contenter de petites scènes sans fosse d’orchestre : la Renaissance , l’Elysée-Montmartre ou l’Eldorado. On peut regretter les conditions artistiques qui ont prévalu pour monter les ouvrages de cette période : troupe et orchestre réduits, utilisation d’un play-back partiel ou total et de bandes musicales.

Francis Lopez nous avait pourtant montré dans le passé avec Quatre Jours à Paris ou La Route Fleurie qu’on pouvait, dans de petits théâtres, présenter des ouvrages de qualité au succès durable, comme Christiné ou Yvain l’avaient fait avant lui. Mais pour cela, il fallait apporter un plus grand soin au livret, raconter une véritable histoire, vaudeville, pièce policière ou autre… C’est sans doute à ce moment que la disparition de Raymond Vincy s’est faite le plus sentir…

perle des antilles

Pour le choix de ses chanteurs, Francis Lopez a voulu à la fois faire confiance à ses « fidèles », Maria Candido, Georges Guétary, Rudy Hirigoyen ou donner leur chance à de nouveaux interprètes tels Chris Keller, Frédérique Barbier, José Villamor, Iouri (Youri) ou Tony Gama.La première opérette de cette nouvelle série, La Perle des Antilles, est créée au théâtre de la Renaissance par José Villamor le 17 février 1979.

Livret

C’est le chanteur tzigane Youri qui, grâce à son impresario Bibi, a gagné le grand prix de la Chanson du Club Méditerranée, assorti d’un séjour gratuit aux Antilles. là, nous faisons la connaissance de José Montana, jeune et riche planteur. Arrive en même temps que Bibi et son poulain, la provençale Magali qui vient passer quinze jours de vacances dans l’île.

Magali tombe amoureuse de José qui n’a d’yeux que pour Cannelle, une jolie danseuse aussi capricieuse que séduisante. Les péripéties ne manqueront pas grâce à l’imagination de Bibi. Ce qui nous conduira au final, moment ou José s’apercevra que c’est avec Magali qu’il connaîtra le bonheur.

Fiche technique

Opérette en 2 actes de Francis Lopez ; chansons d’Anja Lopez, airs additionnels de Rodrigo Lopez ; arrangements musicaux de Jean Claudric. Dialogues de Claude Dufresne, lyrics de Jacques Plante ; mise en scène de Francis Lopez ; décors de Mick Bernard ; costumes d’Anja Lopez.

Création à Paris, théâtre de la Renaissance, le 17 février 1979 avec Julie Land (Magali), Marion Game (Bambi), Cannelle (Cannelle), José Villamor (José), Jean-Jacques (Bibi), Max Montavon (Moreno), Youri (Youri), Claude Juan (le commandant) ; direction musicale, Frank Bacri.

VIVA MEXICO !

La deuxième opérette de Francis Lopez montée à la Renaissance le 23 février 1980, Viva Mexico !, se présente comme une nouvelle version de Fiesta, créée cinq ans auparavant à Mogador. La partition a été partiellement remaniée, le livret adapté, la distribution renouvelée.

Fiche technique

Opérette à grand spectacle en 2 actes. Musique de Francis Lopez, airs additionnels de Anja et Rodrigo Lopez ; orchestration de Paul Piot et Charly Oleg ; livret de Claude Dufresne ; lyrics de Jacques Plante et Daniel Ringold ; Décors d’Emmanuel Bellini ; costumes d’Anja Lopez ; mise en scène de Francis Lopez ; ballet de Jean Guélis.

Création à Paris, théâtre de la Renaissance, le 23 février 1980 avec Martine Noël (Maria), Nadine Capri (Kiki), Lucette Raillat (Lolo), José Villamor (Pancho Villa), Michel Mayou (Carbonaro), Georges Blanès (Coco), Max Montavon (le commandant), Claude Juan (Zapatta); direction musicale, Charly Oleg.

AVENTURE A MONTE-CARLO

Georges Guétary n’avait pas créé d’opérette de Francis Lopez depuis La Route Fleurie. Il est la vedette de ce nouveau spectacle et on le retrouvera dans plusieurs autres productions de cette décennie.

Livret

Georges Terry est un chanteur célèbre qui vit à Monte-Carlo. Ce séducteur patenté ne compte plus ses bonnes fortunes qui défilent à une cadence accélérée dans sa luxueuse villa. Ses belles admiratrices ignorent que 20 ans auparavant, leur idole était un brillant officier des services secrets. Et voilà que son ancien chef le contacte : Georges doit reprendre du service et obtenir par tous les moyens la signature d’un contrat pétrolier important entre la France et un émir arabe hésitant.
L’agent secret doit affronter des ravissantes et astucieuses espionnes. Il tombe amoureux de Bélinda, l’une d’entre elles. Après bien des péripéties, il découvrira qu’elle est en réalité la fille de l’Emir.
Le contrat est signé et nos deux héros pourront filer le parfait amour.

Fiche technique

Opérette en 2 actes ; musique de Francis Lopez, airs additionnels de Rodrigo Lopez ; livret de Claude Dufresne, lyrics de Daniel Ringold ; mise en scène de Francis Lopez ; chorégraphie de Jean Guélis.

Création à Paris, théâtre de la Renaissance, le 14 mars 1981 avec Georges Guétary (Georges), Julie Land (Bélinda) et Michèle Mellory, Josie Gradel, Jacques Filh, André Dupon, Paul Mercey. Direction musicale, Charly Oleg.

SOLEIL D’ESPAGNE

Maria Candido, qui avait chanté A la Jamaïque, puis au cours des années soixante-dix, Les Trois Mousquetaires, Fiesta et Volga, est également associée à la création de plusieurs opérettes de Francis Lopez de ces années quatre-vingt, Soleil d’Espagne étant la première.

Livret

Venue essayer des robes destinées à son prochain show télévisé « Soleil d’Espagne », la chanteuse Manola rencontre le modéliste Paco. Coup de foudre réciproque. Nous faisons également la connaissance de Maguy Jules, couturier aux allures équivoques, de l’impresario Bob très épris de Manola et de son assistant Lulu, de Daphné, le mannequin vedette… Tout ce petit monde se retrouve à Biarritz dans la villa de Bob.
Bob est jaloux de Paco. Aussi Lulu entreprend de discréditer le jeune homme aux yeux de Manola. Il y réussira pleinement… pour un temps. Car la vérité éclatera pour que triomphent les amours de Paco et de Manola.

Fiche technique

Opérette en 2 actes ; musique de Francis Lopez ; livret de Claude Dufresne, lyrics de Daniel Ringold ; mise en scène de Francis Lopez ; chorégraphie de Jean Guélis, assisté de Alain Le Bihan ; décors d’André Pellegry, costumes d’Anja Lopez.

Création à Paris, théâtre de la Renaissance, le 3 octobre 1981 avec Maria Candido (Manola), Josie Gradel (Daphné), José Villamor (Paco), Jacques Filh (Lulu), Paul Mercey (Bob), Michel Mayou (Maguy Jules), Alain Boulmé (Julio); direction musicale, Charly Oleg.

LA FETE EN CAMARGUE

Nous quittons pour un temps la capitale – et le play-back ambiant – pour rejoindre le théâtre de Saint-Etienne où le directeur Etienne Ducarme propose un nouvel ouvrage de Francis Lopez : La Fête en Camargue. La création a lieu le 11 décembre 1981 avec le ténor Ricardo Garcia en tête de la distribution.

Livret

Dans les environs d’Arles, Adélaïde de Merviel, qui exploite un grand domaine familial, a été bien imprudente. Des placements maladroits l’ont obligé à hypothéquer le domaine en faveur d’un riche voisin, Richard Campana. Pendant ce temps, les gardians et parmi eux le jeune et intrépide Vincent, s’apprêtent à disputer le « rodéo du soleil », une grande épreuve internationale. Adélaïde place tous ses espoirs dans la victoire du jeune homme, ce qui lui faciliterait le remboursement de sa première échéance.

Arrive Magali, la jeune soeur d’Adélaïde. Que croyez-vous qu’il advient ? Vincent tombe amoureux de Magali. Magali tombe amoureuse de Vincent. De son côté, Richard Campana, séduit par la jeune fille, demande sa main. Repoussé, il menace de faire saisir la propriété. Rebondissement. On apprend qu’un réseau de drogue est installé dans la région. Qui est le mystérieux truand ? Vincent est d’abord soupçonné… Il saura prouver son innocence en découvrant le vrai coupable : Richard Campana.
Il empoche une prime de 100 000 dollars, gagne le rodéo du soleil et épouse Magali.

Fiche technique

Opérette en 2 actes. Musique de Francis Lopez; orchestration de Guy Motta ; livret de Claude Dufresne, lyrics de Daniel Ringold ; mise en scène de Francis Lopez et Francis Joffo ; chorégraphie de Bertrand Brésil.

Création au Grand Théâtre de Saint-Etienne, le 11 décembre 1981 avec Arta Verlen (Adélaïde), Nadia Wroblewska (Magali), Valentine Ducray (Victorine), Ricardo Garcia (Vincent), Guy Pierauld (Battistelli), Jacques Filh (Loulou), Pierre Allarty (Campana) ; direction musicale, Franz Despontin.

LE VAGABOND TZIGANE

Première apparition de Christine Boisselier / Chris Keller qui sera régulièrement engagée par Francis Lopez au cours des années suivantes. Youri (Iouri désormais), déjà rencontré dans La Perle des Antilles, tient ici le rôle principal masculin.

Livret

Réfugié en Russie, le Tzigane Youri, surnommé « Le vagabond tzigane » va de village en village, guitare sur l’épaule, accompagné de Popof, son fidèle ami. Invités pour animer la fête à l’occasion des fiançailles de Kathia, Youri et la jeune promise tombent amoureux l’un de l’autre. Le Tzigane décide d’enlever sa belle malgré la surveillance de la Mamouska. Opération réussie avec l’aide de Popof et de son amoureuse Kouka. Les quatre amis se retrouveront sur les rivages de la Mer Noir où le parrain de Kathia, Ivan Baronine, leur donnera asile. Ivan tient un luxueux cabaret où Youri chantera avec un beau succès. Tout finira bien avec, en définitive, la bénédiction de la Mamouska.

Fiche technique

Opérette en 2 actes de Francis Lopez. Musiques de Rodrigo Lopez ; livret de Fernand Cayol et Claude Dufresne ; lyrics de Daniel Ringold ; décors de Raymond Pellegry ; costumes d’Anja Lopez ; chorégraphie de Jean Guélis.

Création à Paris, théâtre de la Renaissance, le 2 octobre 1982 avec Christine Boisselier (Chris Keller) (Kathia), Irène Hilda (Mamouska), Sophie Baquet (Kouka), Youri (Youri), Francis Linel (Popof), Max Montavon (Ivan), Alain Carcy (Igor), Alain Boulmé (Tarass Konov/ Johan/ Feodor); direction musicale, Guy Motta.

VACANCES AU SOLEIL

(ou « Et Boum Saint-Tropez »)

Nouvelle création de Francis Lopez en province, dont l’idée de départ n’est pas sans rappeler celle de La Route Fleurie. Alain Merkès, Michel Dunand, Anne-Marie Lyonnaz et Sophie Baquet sont les têtes d’affiche de cette oeuvre présentée par le théâtre de Besançon.

Livret

A Paris, au Quartier Latin, deux soeurs, Patricia et Sophie font des photos de mode. Elles rencontrent Michel, preneur de son au chômage et Alain, étudiant plutôt « fauché ». Ce n’est qu’une brève rencontre, car les deux jeunes filles partent le soir même pour Saint-Tropez. Les deux amis promettent de les rejoindre dès que l’état de leurs finances le permettra.
Effectivement, les quatre jeunes gens se retrouvent bientôt sur la Côte d’Azur où ils découvrent un poste émetteur, ce qui leur donne l’idée de créer une radio-libre, « Radio-Paradis ». Après moult difficultés « Radio-Paradis » saura s’imposer et contribuera à rendre agréables et joyeuses les vacances au soleil de Patricia, Sophie, Alain et Michel.

Fiche technique

Opérette en 2 actes de Francis Lopez ; musique de Rodrigo Lopez, Anja Lopez et Guy Motta ; livret de Claude Dufresne et Fernand Cayol, lyrics de Daniel Ringold. Chorégraphie de Jean Guélis.

Création au théâtre de Besançon, le 4 décembre 1982 avec Anne-Marie Lyonnaz (Patricia), Sophie Baquet (Sophie), Michèle Mellory (Bella), Armande Goetz (Olive), Alain Merkès (Alain), Michel Dunand (Michel), Robert Ponty (Marius), Serge Clin (Alfonso), Vincent Vittoz (Amédée); direction musicale, Jean-Pierre Burtin.

L’AMOUR A TAHITI

Francis Lopez et son équipe quittent la Renaissance et présentent désormais leurs spectacles à l’Elysée-Montmartre.

Livret

A Tahiti, le riche planteur Georges Chevalier n’a qu’un bon souvenir de ses cinq mariages : sa fille Tina. Et voilà qu’à la suite d’une panne d’avion, débarque dans l’île Nancy Tockfeller, milliardaire américaine, accompagnée de Franck, le pilote de son « jet » privé. Les hôtels étant complets, Georges accueille bien volontiers la jeune femme.
Bien qu’attirée par le planteur, Nancy se prépare à rejoindre l’Australie où doit être célébré son… sixième mariage. Pour attiser sa jalousie, Georges laisse croire que Tina est sa petite amie à la grande fureur de Franck, tombé amoureux de la jeune fille. Mais rassurez-vous, Nancy restera auprès de Georges, tandis que Franck enlèvera Tina…

Fiche technique

Opérette en 2 actes ; musique de Francis Lopez, airs additionnels de Rodrigo Lopez ; livret de Claude Dufresne, lyrics de Daniel Ringold. Chorégraphie de Roberto Hernandez.

Création à Paris, théâtre de l’Elysée-Montmartre, le 1er octobre 1983 avec Maria Candido (Nancy), Nadine Capri (Tina), Georges Guétary (Georges Chevalier), Francis Linel (Franck), Philippe Andrey (Emile).

 LES MILLE ET UNE NUITS

Mille une nuits-Candido-VillamorLivret

Haroun Al Rashid souhaite se marier. Il décide de choisir celle qui saura le séduire en lui contant un récit merveilleux. De la terrasse de son palais, Haroun aperçoit Shéhérazade. Coup de foudre. Pour être sûr d’être aimé pour lui-même, il se fait passer pour un dangereux bandit. Après mille et une péripéties, avec l’aide d’Aladin, d’Ali Baba et de Salomé, les deux amoureux se retrouveront sous le ciel étoilé de Bagdad.

Fiche technique

Opérette en 2 actes ; musique de Francis Lopez ; airs additionnels de Rodrigo Lopez ; livret de Claude Dufresne, lyrics de Daniel Ringold.

Création à Paris, théâtre de l’Elysée-Montmartre le 29 septembre 1984 avec Maria Candido (Shéhérazade), Nadine Capri (Salomé), José Villamor (Haroun Al Rashid), Francis Linel (Aladin), Philippe Andrey (Ali Baba).

CARNAVAL AUX CARAIBES

Livret

Georges Guétary, grande vedette de la chanson, passe quelques jours à Porto Rico pour le Carnaval. Il fait la connaissance de Katharina qui lui offre « l’escale d’un grand amour » ( !). En même temps que Georges, un aventurier américain, John Roberts dit J.R. ( !), débarque dans l’île. Il prétend avoir trouvé le trésor des Caraïbes. Y parviendra-t-il dans les bras de Liza ou avec les baisers de Ninon et en prenant pour assistant Brasero, un industriel en conserves de maquereaux, aux allures tant soit peu ambiguës ?

Fiche technique

Opérette en 2 actes de Francis Lopez ; musiques de Rodrigo Lopez ; livret de Claude Dufresne, lyrics de Daniel Ringold ; arrangements musicaux de Guy Motta ; mise en scène de Francis Lopez, décors et costumes d’Anja Lopez ; chorégraphie de Roberto Hernandez.

Création à Paris, théâtre de l’Elysée-Montmartre, le 25 septembre 1985 avec Chris Keller (Katharina), Nadine Capri (Liza), Georges Guétary (Georges Guétary), Philippe Andrey (J.R.), Alain Boulmé (Brasero) ; direction musicale, Guy Motta.

LE ROI DU PACIFIQUE

Livret

Dans une petite île de l’archipel d’Hawaï, la coutume veut que l’on élise chaque année « Le roi du Pacifique », qui règne pendant trois jours et trois nuits avec tous les pouvoirs. C’est le beau capitaine Richard, fraîchement débarqué, qui est élu. Il lui faut choisir sa reine. Est-ce que ce sera Marylin Van de Putte, excentrique milliardaire belge, qui veut louer le bateau et son capitaine ? Ou bien la ravissante Jessica, petite marchande de fleurs ?

Richard choisit Jessica et parvient à se faire aimer d’elle. Les difficultés viendrontRoi Pacifique-Guetary de Marylin qui a déjà versé un bel acompte au capitaine pour son voyage aux Etats-Unis et des services secrets qui arrêteront notre héros pour trafic d’armes. Bien entendu, l’innocence de Richard éclatera au grand jour et il pourra s’embarquer sur son « joli bateau » avec Jessica.

Fiche technique

Opérette en 2 actes de Francis Lopez; musiques de Rodrigo Lopez ; livret de Claude Dufresne, lyrics de Daniel Ringold. Mise en scène de Francis Lopez ; costumes et chorégraphie de Roberto Hernandez ; décors de Sergio.

Création, théâtre de l’Elysée-Montmartre, le 24 septembre 1986 avec Chris Keller (Jessica), Nadine Capri (Marylin Van de Putte), Jessie Hernandez (Hiro), Monique Lefebvre, Georges Guétary (Richard), Michel Mayou (Mulligan), Alain Boulmé (Boum-Boum) ; direction musicale, Guy Motta.

FANDANGO

Cinquième et dernière création de Francis Lopez à l’Elysée-Montmartre, le prochain spectacle ayant lieu au théâtre de l’Eldorado. C’est Rudy Hirigoyen qui en est la vedette.

Livret

De retour au Pays Basque après un drame dans sa vie privée, le ténor Rudy retrouve ses amis d’enfance, parmi lesquels Paco, le douanier contrebandier. Dans sa retraite, il est poursuivi par l’acharnement d’un impresario argentin, répondant au nom de Don Macho de la Mancha, accompagné de son épouse Eglantine.

Rudy fait la connaissance d’une jeune basque, Gachucha, qui lui rappelle une femme qu’il a jadis aimée… Et pour cause, car la belle est la fille de la fiancée qu’il a laissé au pays quand il est parti à la conquête de la capitale. L’amour de Gachucha parviendra évidemment à guérir Rudy de la blessure qu’il porte au coeur…

Fiche technique

Opérette en 2 actes ; musique de Francis et Rodrigo Lopez, arrangements musicaux de Guy Motta ; dialogues de Claude Dufresne, lyrics de Daniel Ringold ; mise en scène de Francis Lopez ; décors de Sergio.

Création à Paris, théâtre de l’Elysée-Montmartre, le 17 janvier 1987 avec Chris Keller (Gachucha), Nadine Capri (Eglantine), Monique Lefebvre (Anita), Rudy Hirigoyen (Rudy), Michel Mayou (Don Macho), Philippe Andrey (Paco) ; Le ballet Iberia de José Lopez.

AVENTURE A TAHITI

Maria Candido fait équipe, pour cette opérette, avec son époux à la ville, Jean-Baptiste Hirigoyen, ancien champion de France de pelote basque reconverti dans l’opérette.

Livret

L’histoire se déroule, comme on peut le penser, à Tahiti où nous nous trouvons bientôt au cœur d’une affaire d’espionnage inspirée (très très librement) de l’aventure du Rainbow Warrior. Or donc, à la veille du lancement d’une fusée dans l’atoll de Mururoa, cinq espions se retrouvent à Tahiti. Aucun d’eux ne se connaît ; chacun doit protéger l’explosion et pense que l’autre est un écologiste chargé de saboter le lancement. L’action nous entraîne dans un palace de Papetee, jusque sur l’île de Mururoa, en passant par les paysages polynésiens où de véritables ballets tahitiens assurent le dépaysement. Nous assistons même au départ de la fusée.
Tout cela dans une atmosphère de mystère et d’amour….

Fiche technique

Opérette en 2 actes ; musique de Francis Lopez, arrangements musicaux de Guy Motta ; livret de Claude Dufresne, lyrics de Daniel Ringold ; mise en scène de Francis Lopez ; décors de Sergio ; chorégraphie de Roberto Hernandez et Tiarè Taputu.

Création à Paris, théâtre de l’Eldorado, le 10 février 1988 avec Maria Candido (Maria), Murielle Deville (Tartine), Jean-Baptiste Hirigoyen (J.B.), Francis Linel (Jerry), Georges Blanès (Coco), André Delaunay (le général). Direction musicale, Guy Motta.

RÊVE DE VIENNE

Pour sa première opérette « viennoise » Francis Lopez a fait appel à Mathé Altéry, son partenaire étant Tony Gama, un nouveau venu dans l’opérette.

reve de vienne

Livret

En cette année 1887, certains membres du parlement hongrois fomentent un complot visant à obtenir l’indépendance de la Hongrie, la couronne devant être offerte à l’archiduc Rodolphe, le propre fils de l’Empereur François-Joseph. La belle baronne Maritza est chargée de convaincre l’archiduc d’adhérer au complot.
Pour la rencontrer, Rodolphe, sous l’identité du lieutenant Rudy Muller, part pour la Hongrie avec son ami Zeppi. Coup de foudre réciproque dès la première rencontre… tandis que Zeppi est attiré par Mitsy, cousine de la baronne.

Retour à Vienne après une embuscade qui se solde par un échec. Les amoureux se retrouvent… Rodolphe accepte d’embrasser la cause hongroise pour les beaux yeux de la baronne. Mais la conjuration échoue après que Maritza ait sauvé Rodolphe d’un attentat… Après avoir vécu un merveilleux « Rêve de Vienne », Maritza sait que la raison d’Etat s’opposera à leur amour…

Fiche technique

Opérette en 2 actes; musique de Francis Lopez ; livret de Claude Dufresne, lyrics de Daniel Ringold ; mise en scène de Francis Lopez ; chorégraphie d’Alain Wata.

Création à Paris, théâtre de l’Eldorado, le 2 octobre 1988 avec Mathé Altéry (Maritza), Josy Andrieu (Mitzy), Cécile Bugot (Marie Vestera), Tony Gama (Rodolphe), Michel Mayou (le commissaire Meyer), Francis Linel (Zeppi), Alain Boulmé (Borek); direction musicale, Guy Motta.

LA MARSEILLAISE

C’est sur la scène du théâtre de Rochefort dont Richard Finell est alors le directeur artistique du Mai Lyrique, qu’est donnée la première représentation de La Marseillaise, nouvelle opérette de Francis Lopez (6 mai 1989) ; l’ouvrage sera ensuite créé à Paris (Eldorado) le 8 juillet 1989 au moment du Bicentenaire de la Révolution.

Livret

Près de trois ans après la prise de la Bastille, l’on discute ferme de la situation à Paris, dans les salons de Frédéric Dietrich, maire de Strasbourg. Les invités sont bientôt rejoints par le capitaine Rouget de Lisle qui, justement, arrive de la capitale. A Strasbourg, il retrouve son secrétaire et confident, François Montbrun ainsi que Clara Dietrich qui lui présente une amie, la jeune et jolie Marianne Calvi, marseillaise bon teint. Coup de foudre réciproque…

Mais le peuple gronde et Danton rappelle Rouget de Lisle à Paris. Marianne rejoint son père à Marseille… Dans le cabriolet qui le conduit vers la capitale, le jeune homme ne cesse de penser à Marianne et il se met à composer… Et l’on entend alors naître, peu à peu, les premiers accords d’un chant nouveau : « Aux armes citoyens ! »

Fiche technique

Opérette historique en 2 actes et 10 tableaux. Musique de Francis Lopez, airs additionnels de Rodrigo Lopez, arrangements musicaux de Guy Motta ; livret de Claude Dufresne, lyrics de Daniel Ringold. Mise en scène de Richard Finell ; chorégraphie de Nathalie Piochaud.

Création à Rochefort (théâtre de la Coupe d’Or) le 6 mai 1989 avec Annie Galois (Marianne), Patricia Van Acker (Clara), Richard Finell (Rouget de Lisle), Philippe Béranger (Montbrun) ; direction musicale, Guy Motta.

Création à Paris, théâtre de l’Eldorado le 8 juillet 1989 avec Chris Keller (Marianne), Simone Langlois (Marie Liberté), Patricia Van Acker (Clara), Nathalie Piochaud (Désirée Clary), Richard Finell (Rouget de Lisle), Philippe Béranger (Montbrun), Luc David (Danton), Bernard Maltère (Dietrich) ; direction musicale, Guy Motta.

LA BELLE OTERO

Livret

Paris, 1900. Le Roi Manoël II du Portugal demande à Gustave, chasseur de Chez Maxim’s, de lui faire connaitre le Paris by night de La Belle Epoque, Montmartre, la vie de Bohème et les grands peintres. Que cela ne tienne ! Mais il faudra que sa Majesté se déplace incognito… C’est dans l’atelier de Toulouse-Lautrec que le souverain rencontrera la belle Otéro dont l’artiste est en train de figer les traits pour l’éternité. Et c’est le début d’un grand amour…

Elle croit qu’il est un jeune et riche portugais, il pense avoir auprès de lui Carolina, l’un des modèles du peintre. Soir de première au Moulin-Rouge. Entrée sur scène de la belle Otéro. Surprise et colère de Manoël qui provoque un scandale… Otéro apprend plus tard la véritable identité de Manoël. Ils se reverront une dernière fois chez Toulouse-Lautrec …

Fiche technique

Opérette en 2 actes de Francis Lopez, musiques de Rodrigo Lopez, arrangements musicaux de Guy Motta ; livret de Claude Dufresne, lyrics de Daniel Ringold ; mise en scène de Francis Lopez, costumes de Anja Lopez ; décors de Sergio Lopez ; chorégraphie d’Alain Wata.

Création à Paris, théâtre de l’Eldorado, le 30 septembre 1989 avec Maria Candido (Otéro), Josy Andrieu (La Goulue), Chris Keller (Pervenche), Tony Gama (Manoël), Richard Finell (Toulouse-Lautrec), Stéphane Chomont (Momo), Michel Mayou (Gustave), Alain Boulmé (Chouchou) ; direction musicale, Guy Motta

PORTORICO

Livret

Eric Morena, agent secret américain, est envoyé en mission à Porto-Rico où le riche planteur Bolivar de la Cruz s’est mis dans la tête de s’emparer du pouvoir. Là, il passera pour un peintre, fera la connaissance de la mystérieuse chanteuse de cabaret Alma Cortès, qui se découvrira à son tour agent secret, travaillant pour la même cause que lui. Ils s’aimeront, au moins le temps de leur mission car « l’amour est difficile à vivre dans leur métier ». Ce couple de choc saura démasquer Bolivar et sa bande.

Fiche technique

Opérette en 2 actes de Francis Lopez ; musiques de Rodrigo Lopez ; arrangements musicaux de Bernard Gérard ; livret de Claude Dufresne, lyrics de Daniel Ringold. Chorégraphie de Roberto Hernandez ; décors de Sergio Lopez ; Costumes de Roberto Hernandez et Yvonne Geisen. 

Création à Paris, théâtre de l’Eldorado, le 30 septembre 1990 avec Alma Cortez (Alma), Michèle Mellory (Encarnacion), Eric Morena (Eric), Renaud Sorel (Sammy), Robert Haburbe (Bolivar), Alain Boulmé (Professeur Cosinus), Roberto Hernandez (Roberto); direction musicale, Bernard Gérard. Roberto Hernandez et le Ballet de Portorico.

SISSI

Livret

En 1853 à Vienne. L’archiduchesse Sophie a choisi une fiancée pour son filsSissi l’Empereur François-Joseph. Ce sera la Princesse Hélène de Bavière. François-Joseph s’incline comme d’habitude, mais envoie son ami le Prince Otto en Bavière pour avoir son avis sur Hélène. En Bavière, nous découvrons Hélène mais également sa soeur cadette, la Princesse Elisabeth, dite Sissi. On connaît la suite…

Fiche technique

Opérette en 2 actes de Francis Lopez ; musiques de Rodrigo Lopez, arrangements musicaux de Guy Motta ; livret de Nadine de Rothschild ; lyrics de Daniel Ringold ; mise en scène de Catherine Lopez et Richard Finell ; chorégraphie de Bertrand Brésil.

Création à Paris, théâtre de l’Eldorado, le 28 septembre 1991 avec Chris Keller (Sissi), Isabelle Fleur (Margot), Annie Galois (Hélène), Nelly Wick (l’Archiduchesse), Richard Finell (François-Joseph), Philippe Béranger (Otto), Chris Morgan (Mathias). Direction musicale, Guy Motta

 MARIANE MES AMOURS

Nouvelle version de La Marseillaise.

1ère représentation à Paris théâtre de l’Eldorado, le 1er octobre 1992 avec Chris Keller, Eliane Varon, Sylvie Van Der Meulen, Richard Finell, Luc David, Philippe Béranger, Christian Blain ; direction musicale de Guy Motta.

LES BELLES ET LE GITAN

Les tribulations amoureuses d’un gitan (interprété par Roberto Galbes, nouvelle découverte de Francis Lopez), qui tourne un film sur Luis Mariano en Espagne.

Livret

Un joli coin du midi de la France. Margarine, ravissante aubergiste, a engagé le célèbre chanteur gitan Roberto et la chanteuse américaine Joy pour animer son établissement et les manifestations populaires des « Fêtes du vin ». Ce Roberto, enfant du pays, vient de terminer un long métrage musical sur les amours et la carrière de Luis Mariano. Une idylle s’ébauche entre lui et la jolie Sylvia Verdi…

Fiche technique

Opérette en 2 actes; musique de Francis Lopez, airs additionnels de Rodrigo Lopez, arrangements musicaux de Guy Motta ; mise en scène de Francis Lopez assisté de Renaud Sorel ; chorégraphie et costumes de Antonio Triana.

Création à Paris, théâtre de l’Eldorado le 9 octobre 1993, avec Sylvia (Frédérique) Barbier (Sylvia Verdi), Joy Casanova (Joy), Chris Keller (Margarine), Roberto Galbes Roberto), Georges Blanès ; ballet Andalucia de Antonio Triana.

Note

Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver pour citer avec exactitude les protagonistes des ouvrages de Francis Lopez à partir de 1974 et surtout de 1980 où le nom du musicien n’apparaît pas toujours comme compositeur de l’œuvre dans les programmes, alors que… On lit par exemple « La nouvelle opérette à grand spectacle de Francis Lopez, livret de Nadine de Rothschild « Sissi », lyrics de Daniel Ringold, musiques de Rodrigo Lopez… »

Autre exemple pour les textes : pour « Les Belles et le Gitan », pas d’indication sur le « générique »; mais on lit en légende aux photos : Daniel Ringold, a imaginé les lyrics ; Catherine Lopez, paroles et lyrics ; Claude Dufresne, a écrit les dialogues. Traduction difficile…

Sources

Histoire de l’opérette en France par Floran Bruyas (Emmanuel Vitte, 1974)
Bibliothèque SACD
SACEM
« Trompe l’œil » par Maurice Lehmann (Editions de la Pensée Moderne, 1971).
Tino Rossi par Gérard Trimbach. Editions Delville, 1978.
Luis Mariano par Joëlle Monserrat (PAC, 1984)
Luis Mariano par Jean-Louis Chardan (Ramsay Image, 1980)
Flamenco, la gloire et les larmes, par Francis Lopez (Presses de la Cité, 1987)
Pochette du disque Hispa Vox « S. E. La Embajadora »
Programmes des différents ouvrages
Documentation Anao
Plusieurs numéros de la revue « Opérette »

 

REFERENCES :


Fiches disponibles: A la JamaïqueAndalousieLa Belle de CadixLe Chanteur de MexicoGipsyMéditerranéePour Don CarlosLe Prince de MadridQuatre jours à ParisLa Route FleurieLe Secret de Marco PoloLa Toison d’OrViva Napoli !Volga
Vous retrouverez Francis Lopez dans  » Opérette  » n° 63, 95 (ce numéro 95 comprend également un grand dossier sur Francis Lopez et son œuvre), 120, 135 & 155.
Si vous ne possédez pas ces numéros, vous pouvez les commander à l’ANAO (voir la page Anciens numéros)
Un Grand Dossier consacré à Francis Lopez  peut être téléchargé en cliquant ici

 

OEUVRES LYRIQUES :

Légende : opé = opérette,  cm = comédie musicale, C: = création
Le chiffre indique le nombre d’actes

Création Titre Auteurs Nature Lieu de la création
1943
mai
Rien qu’un baiser [1] v f : Willemetz (Albert), Delance (Georges), Pothier (Charles-L.) cm 3 Nlle version : Paris, Théâtre Pigalle
vo: Budapestvf: Paris, Bouffes-Parisiens, 16 avril 1938,
1945
22 déc
Belle de Cadix (la) Marc-Cab, Vincy (Raymond), Vandair (Maurice) opé 2 Paris, Casino-Montparnasse
1947
25 oct
Andalousie Vincy (Raymond), Willemetz (Albert) opé 2 Paris, Gaîté-Lyrique
1948
22 ou 28 fév
Quatre jours à Paris Vincy (Raymond), Willemetz (Albert) opé 2 Paris, Bobino
1949
12 mars
Monsieur Bourgogne Vincy (Raymond), Vital (Jean-Jacques) opé 2 Paris, Bobino
1950
17 déc
Pour Don Carlos Vincy (Raymond), Mouézy-Eon (André) opé 2 Paris, Châtelet
1951
15 déc
Chanteur de Mexico (Le) Vincy (Raymond), Gandéra (Félix), Wernert (Henri) opé 2 Paris, Châtelet
1952
9 déc
Route fleurie (la) Vincy (Raymond) opé 2 Lyon, Célestins
Paris 1952
1952
19 déc
Route fleurie (la) Vincy (Raymond) opé 2 Paris, ABC
C: Lyon 1952
1953
7 mars
Soleil de Paris (le) Vincy (Raymond) opé 2 Paris, Bobino
1953
23 déc
A la Jamaïque Vincy (Raymond) opé 2 Lyon, Célestins
Paris: 1954
1954
24 janv
A la Jamaïque Vincy (Raymond) opé 2 Paris, Porte-St-Martin
C: Lyon 1953
1954
18 déc
Toison d’or (La) Vincy (Raymond) opé 2 Paris, Châtelet
1955
17 déc
Méditerranée Vincy (Raymond) opé 2 Paris, Châtelet
1956
19 janv
Aguila de fuego (El) Rigel (Arturo), Ramos de Castro (Francisco) opé 2 Espagne, Madrid, Teatro de Maravillas
1957
13 ou 14 déc
Tête de linotte Vincy (Raymond) opé 2 Paris, ABC
1957
18 déc
Maria-Flora [2] Vincy (Raymond) opé 2 Paris, Châtelet
1957
déc
Cancion del amor moi (La) Arozamena (Jesus M. de) opé 2 Espagne, Madrid, Teatro de la Zarzuela
1958
23 sept
Cinq millions comptant Vincy (Raymond) opé 2 Enghien
1958
21 nov
S. E. La Embajadora Rigel (Arturo), Arozamena (Jesus M. de) opé 2 Espagne,Madrid, Teatro Alcazar
1959
13 déc
Secret de Marco Polo (Le) Vincy (Raymond) opé 2 Paris, Châtelet
1960
10 déc
Dix millions cash Vincy (Raymond), Vital (Jean-Jacques) opé 2 Paris, Porte-St-Martin
1961
22 déc
Visa pour l’amour Vincy (Raymond) opé 2 Paris, Gaîté-Lyrique
1963
28 sept ou 28 oct
Temps des guitares (Le) Vincy (Raymond), Marc-Cab opé 2 Paris, ABC
1963
21 déc
Cristobal le Magnifique Vincy (Raymond) opé 2 Paris, Européen
1967
4 mars
Prince de Madrid (Le) Vincy (Raymond), Plante (Jacques) opé 2 Paris, Châtelet
1969
19 déc
Caravelle d ‘Or (La) Valmy (Jean), Plante (Jacques) opé 2 Paris, Châtelet
1969
20 déc
Viva Napoli ! Jolivet (René), Ringold (Daniel), Lopez (Francis) opé 2 Lille, Sébastopol
Paris 1970
1970
4 sept
Viva Napoli ! Jolivet (René), Ringold (Daniel), Lopez (Francis) opé 2 Paris, Mogador
C: Lille 1969
1971
18 déc
Gipsy Dufresne (Claude), Ringold (Daniel) opé 2 Lille, Sébastopol
Paris 1972
1971
24 déc
Restons françaises [3] Barbe (R.) opé 2 Paris, Capucines
1972
19 fév
Gipsy Dufresne (Claude), Ringold (Daniel) opé 2 Paris, Châtelet
C: Lille 1971
1974
23 fév
Trois mousquetaires (Les) [3] Ringold (Daniel), Jolivet (René) opé 2 Paris, Châtelet
1975
26 fév
Fiesta [3] Dufresne (Claude), Plante (Jacques) opé 2 Paris, Mogador
2°vers.: Paris 1980
1976
26 nov
Volga[3] Dufresne (Claude), Plante (Jacques) opé 2 Paris, Châtelet
1979
17 fév
Perle des Antilles (La) [4] Dufresne (Claude), Plante (Jacques) opé 2 Paris, Renaissance
1980
23 fév
Viva Mexico ! [4] Dufresne (Claude), Plante (Jacques), Ringold (Daniel) opé 2 Paris, Renaissance
1°vers.: Paris 1975
1981
14 mars
Aventure à Monte-Carlo [5] Dufresne (Claude), Ringold (Daniel) opé 2 Paris, Renaissance
1981
3 oct
Soleil d’Espagne Dufresne (Claude), Ringold (Daniel) opé 2 Paris, Renaissance
1981
11 déc
Fête en Camargue (La) Dufresne (Claude), Ringold (Daniel) opé 2 Saint-Etienne
1982
2 oct
Vagabond tzigane (Le) [5] Dufresne (Claude), Ringold (Daniel) opé 2 Paris, Renaissance
1982
4 déc
Vacances au soleil (Et boum St- Tropez) [6] Dufresne (Claude) opé 2 Besançon
1983
1° oct
Amour à Tahiti (L’) [5] Dufresne (Claude) opé 2 Paris, Elysée-Montmartre
1984
29 sept
Mille et une nuits (Les) [5] Dufresne (Claude) opé 2 Paris, Elysée-Montmartre
1985
25 sept
Carnaval aux Caraïbes [5] Dufresne (Claude) opé 2 Paris, Elysée-Montmartre
1986
24 sept
Roi du Pacifique (Le) [5] Dufresne (Claude) opé 2 Paris, Elysée-Montmartre
1987
17 janv
Fandango [5] Dufresne (Claude) opé 2 Paris, Elysée-Montmartre
1988
10 fév
Aventure à Tahiti Dufresne (Claude) opé 2 Paris, Eldorado
1988
2 oct
Rêve de Vienne Dufresne (Claude), Ringold (Daniel) opé 2 Paris, Eldorado
1989
6 mai
Marseillaise (La) [5] Dufresne (Claude), Ringold (Daniel) opé 2 Rochefort
Paris 1989
2°vers.: 1992
1989
8 juil
Marseillaise (La) [5] Dufresne (Claude), Ringold (Daniel) opé 2 Paris, Eldorado
C: Rochefort 1989
2°vers.: 1992
1989
30 sept
Belle Otéro (La) [5] Dufresne (Claude), Ringold (Daniel) opé 2 Paris, Eldorado
1990
30 sept
Portorico [5] Dufresne (Claude), Ringold (Daniel) opé 2 Paris, Eldorado
1991
28 sept
Sissi [5] Rotschild (Nadine de), Ringold (Daniel) opé 2 Paris, Eldorado
1992
1° oct
Marianne mes amours [5] Dufresne (Claude), Ringold (Daniel) opé 2 Paris, Eldorado
1°vers.: Rochefort 1989 [La Marseillaise]
1993
9 oct
Belles et le Gitan (Les) [5] Lopez (Catherine), Dufresne (Claude), Ringold (Daniel) opé 2 Paris, Eldorado
[1] reprise de la comédie musicale de Eisemann (Michel) (1938) avec airs nouveaux de Lopez
[2] musique de Betti (Henri), airs additionnels de Lopez (Francis)
[3] avec Lopez (Anja)
[4] avec Lopez (Anja), Lopez (Rodrigo)
[5] avec Lopez (Rodrigo)
[6] avec Lopez (Rodrigo), Lopez (Anja), Motta (Guy)