Gillette de Narbonne

Gilette de Narbonne

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Gillette de Narbonne

Edmond Audran
1842 – 1901

I. L’ARGUMENT
II. LA PARTITION
III. FICHE TECHNIQUE
IV. DISCOGRAPHIE
V. RÉFÉRENCES

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Edmond Audran

REVUES ASSOCIEES
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Gilette de Narbonne :


Paris,1880. Monsieur Cantin présidait avec beaucoup de réussite aux destinées du théâtre des Bouffes-Parisiens. Le 16 mars 1880, il avait accueilli Les Mousquetaires au Couvent, qui devaient atteindre 250 représentations consécutives, nombre important pour l’époque. Le succès de La Mascotte (29 décembre 1880) fut encore plus net. L’opérette d’Audran devait en effet tenir l’affiche pendant plus de 450 représentations. Après une petite erreur de parcours (Coquelicot de Varney ne put dépasser les 40 représentations), Cantin fit à nouveau appel à Audran.

Le compositeur s’assura la collaboration de Chivot et Duru. Les auteurs, comme Shakespeare en 1598 avec Tout est bien qui finit bien, s’inspirèrent du conte de Boccace La femme vaillante pour leur nouvel ouvrage qu’ils intitulèrent Gillette de Narbonne. Cantin fit confiance aux artistes qui avaient triomphé dans ses précédents spectacles. C’est ainsi que le baryton Morlet qui avait chanté Brissac avant de créer le rôle de Pippo, était Roger de Lignolles. Le ténor Charles Lamy, remarquable Fritellini, se tailla un vif succès dans le rôle d’Olivier. Les spectateurs de 1880 appréciaient les femmes « étoffées ». Mademoiselle Montbazon, qui avait été une mascotte bien en chair, sut faire apprécier dans le rôle de Gillette sa voix bien timbrée de mezzo.

Sans être comparable à celui de La Mascotte, le succès de Gillette de Narbonne fut réel. Si Paris n’a pas repris Gillette de Narbonne depuis 1935 (avec Fanély Revoil, André et Suzanne Baugé), l’ouvrage est resté très longtemps au répertoire des scènes de province. Puis il a été admis dans un purgatoire.
Cependant, heureuse initiative, l’Odéon de Marseille l’a remonté en 2005 avec Kathia Blas, Caroline Géa, Patrice Berger et Frédéric Mazzotta dans les rôles principaux, sous la direction de Bruno Conti.

L’ARGUMENT :


Acte I : La place d’un village provençal

L’action se déroule en Provence en 1440. Le bon Roi René est atteint d’une fièvre maligne. Gillette, la fille du célèbre médecin Gérard de Narbonne, apporte au souverain le remède qui lui redonne la santé. En récompense, le roi lui promet d’exaucer son premier souhait. Justement, son ami d’enfance, Roger de Lignolles, après avoir guerroyé en Italie, est de retour au pays. Roger, qui n’avait pas vu Gillette depuis plusieurs années, retrouve une belle jeune fille, et lui conte aussitôt fleurette, comme il conte fleurette à toutes les femmes qu’il rencontre. Gillette aime Roger depuis toujours. Elle se croit aimée en retour, et demande au roi de l’unir au jeune homme.
Le souverain accède à son désir, mais Roger est furieux. Il doit pourtant s’incliner. À peine la cérémonie terminée, il s’enfuit en Italie, non sans avertir Gillette, qu’il ne la considérera pas comme sa femme, tant qu’elle ne pourra lui présenter un enfant qu’elle aura eu de lui.

Acte II : Une hôtellerie aux environs de Naples.

Un mois plus tard, nous retrouvons Roger de Lignolles aux environs de Naples. Le jeune homme est accompagné d’Olivier, le séduisant fils du roi René, venu en Italie faire son apprentissage de la guerre, et si faire se peut, de la guerre en dentelles. Le précepteur d’Olivier, un barbon du nom de Griffardin, est également du voyage. Griffardin est l’époux de Rosita, qui, par un singulier hasard, est la nièce de l’aubergiste chez qui nos héros ont pris gîte. À la barbe du mari, Roger et Olivier se disputent le cœur de Rosita. Mais survient Gillette, travestie en cavalier. Elle se fait passer pour son propre frère jumeau.
Roger réussit à obtenir un rendez-vous de Rosita. À la faveur de l’obscurité, Gillette se substitue à la jeune femme. C’est ainsi que sans le savoir, Roger deviendra réellement l’époux de… son épouse. Il est tellement enchanté de sa compagne qu’il lui remet une bague de famille. Les effusions des nouveaux mariés sont interrompues par l’arrivée des ennemis. Roger est fait prisonnier.

Acte III : Le château des comtes de Lignolles, en Provence

Dix mois plus tard. Gillette est maintenant mère d’un vigoureux garçon. Roger rentre de captivité le jour même où la Cour du Roi René est en liesse pour célébrer le baptême de l’héritier des Lignolles. Roger est furieux, car il se figure qu’Olivier, promu parrain, est en réalité l’heureux père. Gillette le fait languir un bon moment, avant de lui montrer la bague, unique témoin de leurs amours. Roger tombe aux pieds de sa femme et lui jure un amour éternel.
Griffardin, rassuré sur la vertu de sa femme, ne prend pas ombrage de l’empressement d’Olivier pour elle. C’est donc dans l’allégresse générale que se terminera cette belle histoire.

LA PARTITION :


Ouverture
Acte I
 : Couplets « D’abord quel beau commencement » (Olivier) ; Choeur « Ah ! quel bonheur » et chanson provençale « Il est un pays où la terre » (Gillette) ; Air « A mes egards émus » (Roger) ; Duo « Rappelez-vous nos promenades » (Roger, Gillette) ;  Choeur « Qu’un gai carillon s’élance » ; Couplets « Quand on atteint un certain âge » (Gillette) ; Choeur « Sautons tous comme des fous » et ronde « Claudine dans notre village » (Rosita) ; Final « Le Comte et Gillette on téchangé »

Acte II : Entr’acte ; Ensemble « Ici nous trouvons un asile » ; Choeur de soldats « Pendant que l’on chemine » ; Romance « Elle a la figure mutine » (Roger) ; Trio « Voyez quelle tournure aimable » (Roger, Olivier, Rosita) ; Scène « Puisuqe notre couvert est mis » et Chanson du sergent Briquet « En avant Briquet » (Gillette) ; Couplets du Turlututu « Quand un luron me prend la taille » (Rosita) ; Sérénade « La lune blafarde (Olivier) ; Couplets-duetto « A votre doigt, que vois-je donc » (Gillette, Roger) ; Final « Ces clameurs lointaines »

Acte III : Entr’acte ; Choeur « Pour le fils de la Comtesse » et Terzetto « D’un bel enfant rose et charmant » (Rosita) ; Couplets du dodo « Quel plaisir, quel enivrement » (Rosita) ; Couplets du parrain « Permettez-moi ma commère » (Olivier) ; Ariette  » On m’avait dans une cage » (Gillette) ; Mélodie « Mon seul bien, désormais, c’est toi »  et Duetto « Ah ! fuyons au doux pays » (Gillette, Roger) ; Choeur et scène  » La cloche ici nous dit » ; Couplet final « C’est d’un fabliau de Boccace ».

FICHE TECHNIQUE :


Gillette de Narbonne

Opérette en 3 actes d’Alfred Duru et Henri Chivot, d’après le conte de Boccace La femme vaillante ; musique Edmond Audran. Création à Paris, théâtre des Bouffes-Parisiens, le 11 novembre 1882. Avec :
Madame Grisier-Montbazon (Gillette), Mademoiselle Gélabert (Rosita),  Morlet (Roger), Charles Lamy (Olivier), Maugé (Griffardin), Riga (le roi René).

Editions Choudens

DISCOGRAPHIE :


Intégrale CD

Freda Betti, Claudine Collart, Michel Dens, Joseph Peyron. Direction musicale, Pierre Tellier
2 CD Musidisc 202002, (le coffret comprend également des pages de
La Mascotte) (INA-AUDIO)

Intégrale vidéo

Airs de France : Madeleine Vernon, Andrée Grandjean, Christian Hasse, Henri Bedex, André Dran, dir. Georges Devaux
INA VIDEO Gillette

© Académie Nationale de l’Opérette août 2016