Grand Mogol (Le)
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Le Grand Mogol :
Edmond Audran a 19 ans (1861) lorsqu’il s’installe à Marseille où il devient maître de chapelle à Saint-Joseph. En marge de son travail d’organiste, il compose quelques ouvrages gais en 1 acte, représentés dans la cité phocéenne : L’Ours et le Pacha (1862), La Chercheuse d’Esprit (1864), La Nivernaise (1866) et Le Petit Poucet (1868).
Un peu découragé par le peu de succès de ces premiers essais, il compose mélodies et œuvres religieuses. Il aurait peut-être continué dans cette voie, si le librettiste Henri Chivot, ami de la famille, ne lui avait confié le livret du Grand Mogol. Audran compose la partition et l’ouvrage est accepté au Gymnase de Marseille. Il est créé le 24 février 1877. On remarqua dans le rôle principal la jeune Jane Hading, âgée de 18 ans, qui devait bientôt être engagée à Paris au Palais-Royal, puis à la Renaissance, où elle devint l’interprète privilégiée de Charles Lecocq. Le Grand Mogol atteint 60 représentations à Marseille, ce qui était inespéré à l’époque pour une ville de province.
Cette réussite décide Audran à s’installer à Paris. Son premier ouvrage parisien, Les noces d’Olivette (1879) créé sur la scène des Bouffes-Parisiens se joue 89 fois ; il marque les débuts de la collaboration Audran, Chivot et Duru. Un an plus tard sonne l’heure de la grande consécration parisienne : la carrière de La Mascotte débute le 30 décembre 1880 aux Bouffes-Parisiens, se joue toute l’année 1881 et plus de 150 fois en 1882.
Tout en composant de nouvelles partitions, Audran n’oublie pas ses premiers essais marseillais. C’est ainsi qu’une nouvelle version de La Chercheuse d’Esprit est donnée aux Bouffes-Parisiens (1882). Plus intéressant encore, Audran ressort de ses cartons Le Grand Mogol.
L’opérette, qui comportait primitivement 3 actes, est revue et complétée par Duru. La version définitive en 4 actes est créée sur la scène de la Gaîté à Paris. Elle obtint 248 représentations pour la 1° série. En 1949, le Grand Théâtre de Genève, puis la Gaîté-Lyrique présentent une nouvelle version en 2 actes, comportant un nombre important de tableaux (version de Fernand Rouvray)
Aujourd’hui Le Grand Mogol est absent du répertoire des scènes françaises. Il se ressource cependant au cours de la saison 2002/ 2003, puisque le théâtre de l’Odéon de Marseille en propose une reprise.
L’ARGUMENT :
Le royaume de Delhi en 1750.
Acte I : Une place publique à Almora, près de Delhi
À la cour des Grands Mogols, la coutume veut que les Princes héritiers restent chastes jusqu’à leur majorité, sous peine de perdre leurs droits au trône. Un collier blanc, qui vire au noir si les conditions ne sont plus remplies, est le témoin permanent de cette innocence.
L’action de notre histoire débute deux jours avant la majorité, c’est-à-dire avant l’avènement au trône du Prince Mïgnapour. Pour l’heure, ce dernier est à la recherche d’Irma, jeune française qu’il a rencontrée voici 2 mois et dont il est tombé amoureux. Irma et son frère Joquelet arrivent de France, où ils ont laissé quelques créanciers encombrants. Irma est devenue charmeuse de serpents et Joquelet dentiste. Mignapour retrouve Irma à Almora, lui déclare sa flamme et sans plus attendre la demande en mariage.
Acte II : Les jardins du Palais
Le capitaine Crakson, amoureux éconduit de la charmeuse de serpent, la Princesse Bengaline, qui veut épouser Mignapour, et le Grand Vizir Nicobar, qui craint de perdre ses fonctions, s’unissent pour empêcher le mariage d’Irma et du Prince. Pour ce faire, ils décident de faire obstacle à son avènement au trône en lui faisant perdre son innocence. On montre donc à Mignapour d’affriolantes bayadères, au milieu desquelles Bengaline s’est glissée pour recevoir son baiser. La ruse réussirait sans l’arrivée imprévue d’Irma et de Joquelet.
Le Prince et sa fiancée se retrouvent seuls. Encore émoustillé, Mignapour supplie Irma de lui accorder, un rendez-vous dans le bosquet des roses. Irma refuse : pas question avant le mariage ! Bengaline surprend la conversation des amoureux. Elle fait parvenir au Prince un billet de sa façon, signé « Irma », lui donnant rendez-vous. Fou de joie, Mignapour raconte son bonheur à Crakson. Ce dernier décide de se substituer au Prince. Il réussit à lui faire prendre un soporifique. Comme Bengaline, de son côté vient au rendez-vous en se faisant passer pour Irma, ce sont nos deux comploteurs qui se retrouvent amoureusement dans le bosquet.
Acte III : Une salle du Palais
Avant le mariage de sa soeur, Joquelet lui rappelle quels seront ses devoirs d’épouse. Après un ballet, le prince Mignapour paraît enfin mais, à la stupéfaction de tous, son collier est devenu noir. Scandale. Le Prince est chassé et exilé.
Acte IV : La grande salle d’un caravansérail
En réalité, le collier n’est pas magique. Les Grands Mogols ont imaginé ce subterfuge pour maintenir leurs héritiers sur le chemin de la vertu. Bengaline a découvert le secret dans une cassette et a fait la substitution pour rester maîtresse de la situation. Elle se débarrasse de la cassette, laquelle, par un heureux hasard, tombe dans les mains de Joquelet.
Nos personnages apparaissent les uns après les autres dans le caravansérail, et la supercherie de la Princesse est bientôt découverte. Mignapour deviendra donc Grand Mogol et pourra épouser sa petite parisienne. Pour toute vengeance, il obligera Bengaline à épouser Crakson.
LA PARTITION :
Ouverture
Acte I : Chœur « Allons et point de paresse » et Air « Mon nom est Joquelet » (Joquelet) ; Couplets « Je ne veux pas de vous pour époux » (Irma) ; Légende cu collier noir « Si le prince, m’a-t-on conté » (Irma) ; Choeur « Place à Bengaline » et Couplets « J’aime l’éclat des cours » (Bengaline) ; Duetto « Je voudrais révéler à la nature entière » (Mignapour-Bengaline) ; Romance « Si j’étais un petit serpent » (Mignapour) ; Final : « Pour voir Irma » et Chanson du Kirikiribi « Allons, petit serpent » (Irma, tous).
Acte II : Entr’acte ; Trio bouffe « Si le Prince se marie » (Crakson, Nicobar, Bengaline) ; Couplets « Qu’on me laisse agir à mon gré » (Bengaline) ; Duetto « Dans ce beau palais de Delhi » (Joquelet, Irma) ; Couplets du chou et de la rose « Un antique et fort vieil adage » (Mignapour) ; Chœur des bayadères « Nous sommes prêtresses d’Indra » et Chanson indoue « L’indolente panthère » (Bengaline) ; Chœur « Sur l’ordre de sa hautesse » et Couplets du vin de Suresnes « Dans nos guingettes de Paris » (Irma) ; Final « Le jour viens de finir » (tous).
Acte III : Chœur en coulisse de la ronde de nuit « Gardiens du palais » ; Choeur « O soleil, quand de tes feux » ; Couplets « Au moment de te marier » (Joquelet) ; Grand ballet des jongleurs « valse, final » ; Final : Choeur « Silence ! le voici qui s’avance » et Ensemble « Pardon, je ne suis éveillé qu’à demi » (tous).
Acte IV : Entr’acte ; Chœur des voyageurs « Après les pénibles voyages » ; Mélodie « Petite sœur, il faut sécher tes larmes » (Joquelet) ; Chanson « Par tout le pays, je chemine » (Mignapour) ; Duo « O ma maîtresse bien aimée » (Mignapour, Irma) ; Couplets « A la femme en naissant » (Bengaline) ; Quatuor « Ah ! pour moi quelle heureuse chance » (Irma, Mignapour, Crakson, Joquelet) ; Final « D’où vient un pareil tapage » (tous).
FICHE TECHNIQUE :
Le Grand Mogol
Opérette en 3 actes de Henri Chivot, musique d’Edmond Audran. Création à Marseille, théâtre du Gymnase, le 24 février 1877.
Nouvelle version en 4 actes de Henri Chivot et Alfred Duru, créée à Paris, théâtre de la Gaîté, le 19 septembre 1884 avec :
Mmes Thuillier-Leloir (Irma), Gélabert (Bengaline), Mrs Cooper (Mignapour), Mesmoecker (Nicobar), Alexandre (Joquelet), Scipion (Crakson) et Mlle Stichel (danseuse-étoile)
Éditions Choudens
DISCOGRAPHIE :
Intégrale CD
Annick Simon, Lina Dachary, Bernard Plantey, Aimé Doniat. Direction musicale, Marcel Cariven
CD Musidisc 201 702 (INA-AUDIO)
Intégrale vidéo
Airs de France : Denise Dupleix, Anne Thiebaud, Christian Asse, Raymond Amade, René Bourbon, Henri Beaulieu ; dir. Georges Dervaux
INA VIDEO Le Grand Mogol
© Académie Nationale de l’Opérette août 2016