Jour et la Nuit (Le)

Le Jour et la Nuit

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Le Jour et la Nuit

Charles Lecocq
1832 – 1918

I. L’ARGUMENT
II. LA PARTITION
III. FICHE TECHNIQUE
IV. DISCOGRAPHIE
V. RÉFÉRENCES

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Charles Lecocq

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Le Jour et la Nuit :


Lecocq,  depuis La Fille de Madame Angot (1972), avait triomphé pendant près de 10 ans avec des succès coulés très souvent dans le même moule gracieusement grivois, celui de la nuit de noces plus ou moins contrariée. Ensuite, le succès avait paru diminuer ; toutefois, avec deux pièces encore, Lecocq revenait en force : Le Jour et la Nuit (1881) et Le Cœur et la Main (1883). La première est écrite par deux librettistes attitrés du musicien Leterrier et Vanloo. Après, son étoile devait décliner…

Le Jour et la NuitBrouillé avec Koning, directeur de la Renaissance, Lecocq passa aux Nouveautés que dirigeait l’excellent acteur Brasseur. Le succès sera au rendez-vous avec Le Jour et la Nuit, dont Lecocq lui-même estimait que la partition était l’une de ses meilleures. Il l’avait écrite avec un soin tout spécial, quoi qu’en deux mois seulement, pour un théâtre nouveau à l’opérette et sans chœurs, ni orchestre expérimentés. La fatigue le rendit malade et l’empêcha d’assister à la triomphale première. Il faut dire que l’ouvrage était fort bien monté : beaux décors de Robecchi, superbes costumes de Draner.

Parmi les interprètes, il y avait la délicieuse fille de Mme Ugalde, Marguerite, en Manola, venant de l’Opéra-Comique (Nicklausse) ; c’étaient ses débuts dans un rôle de premier plan. Juliette Darcourt (Béatrice), depuis deux ans chez Brasseur, fit de brillants débuts de chant. Le directeur Brasseur était Calabazas, excellent évidemment. Berthelier était Braseiro (le Berthelier d’Offenbach) ; Montaubry fils, Miguel et don Dégomez, l’amusant Scipion.

La pièce, qui fit 193 représentations en suivant, ne fut que rarement reprise à Paris (1897, 1920, 1923) mais continua très longtemps à être un grand succès en province et en Belgique.

D’après Robert Pourvoyeur

L’ARGUMENT :


Acte I : Une grande salle du château de Don Braseiro.

Don Braseiro, baron et haut dignitaire portugais, est impatient. Il attend sa nouvelle et troisième femme, qu’il ne connaît pas encore pour l’avoir épousée par procuration. Heureux d’avance, en pensant à sa prochaine lune de miel, le baron autorise sans difficulté son intendant Miguel à convoler en justes noces avec une blonde adorable, qu’il ne connaît d’ailleurs pas plus que son épouse légitime.
On apprend une grave nouvelle. Les Espagnols viennent d’attaquer les avant-postes portugais. Don Braseiro ne peut plus attendre plus longtemps son épouse. Il part rejoindre son armée.
Voici Manola, la fiancée de Miguel. Elle fuit Calabazas, le Premier Ministre portugais, qui la poursuit de ses assiduités. Lorsque ce vieux barbon arrive, la jeune fille, prise au dépourvu, se fait passer pour l’épouse de don Braseiro.

Déçu, Calabazas se dispose à partir. Mais, le maître de céans, qui a obtenu une trêve moyennant 5000 piastres, s’en revient plein d’ardeur, dans l’espoir de faire enfin connaissance de sa femme. À la vue de Manola, il se déclare enchanté. Don Braseiro insiste pour que Calabazas passe la nuit au château. Puis, il se dispose sérieusement à consommer son mariage. Béatrix, la brune et légitime épouse, fait son apparition. Elle est interceptée par Manola et Miguel qui lui expliquent la situation. Elle accepte de les aider en passant pour une dame de compagnie. Le soir venu, profitant de l’obscurité, elle s’introduit dans la chambre nuptiale, pendant que Manola s’esquive par une porte dérobée.

Acte II : Un parc chez don Braseiro.

Tout s’est passé à merveille. Braseiro est enchanté de son épouse. Calabazas se disposait à partir, lorsqu’il est mis en présence de Béatrix qu’il ne connaissait pas encore. Nouveau coup de coup de foudre. Il oublie la blonde et tombe amoureux de la brune. Il décide de l’épouser. Pour sauver la situation, Manola joue les coquettes auprès de Calabazas. Elle convainc le ministre d’aller l’attendre là-haut, dans le pigeonnier. Puis, aidée de Miguel, elle enlève l’échelle. Impuissant, le barbon voit nos deux amoureux prendre la fuite.

Acte III : La cour d’une hôtellerie.

Nous assistons tout d’abord à l’arrivée de Braseiro, accompagné de Béatrix, le visage caché sous une mantille, pour que son époux ne se rende pas compte de la supercherie. Le baron est furieux car les Espagnols ont rompu la trêve. Miguel, déguisé en paysan et Manola, travestie en muletier, surviennent, suivis de près par Calabazas. Ce dernier est persuadé que l’intendant a enlevé la femme du baron. Il finit par rejoindre et reconnaître les fugitifs. Il les fait arrêter, puis affirme à Braseiro que sa femme le trompe avec Miguel.
C’est le moment de confrontation générale. Nos conspirateurs passent aux aveux .Don Braseiro s’accommode bien de la situation et de la brune enfant que le ciel lui a accordé. Il tombe aux genoux de Béatrix. Calabazas tient à régler ses comptes avec Miguel et Manola. Une dépêche providentielle annonce que le roi a décidé de destituer son Premier Ministre.
Nos amoureux vont enfin pouvoir se marier. Calabazas se console tout de même puisque « Les Portugais sont toujours gais ».

LA PARTITION :


Ouverture
Acte I : Introduction : Chœur « Nous attendons le Seigneur Intendant, » Scène « Un intendant, la chose est sûre » (Anita), Couplets « Seigneur, je sais broder » (Anita, Catana, Pépita) – Romance « Sous le regard de deux grands yeux » (Miguel) – Couplets  « Mon cher ami, sache bien qu’ici bas » (Braseiro) – Couplets « Comme l’oiseau qui fuit effarouché » (Manola) – Couplets « Les femmes ne m’en parlez pas » (Calabazas) –  Ensemble : « A notre nouvelle maîtresse », – Scène « A mon tour de me présenter » (Calabazas),Air « Eh bien oui, je suis la baronne (Manola) – Duetto « Tuons-nous, tuons-nous » (Miguel, Manola) – Couplets « Certainement, c’est bien charmant » (Béatrix) – final : Prière « O grand St Michel » (Manola, Beatrix, Miguel), Chœur et scène « La nuit enchanteresse », Ballade de la Lune « O mon épouse, Ô mon trésor » (Braseiro, Manola, Beatrix, Miguel).

Acte Il : Entr’acte – Romance « Laisse-moi rallumer, ma belle » (Miguel) -. Sérénade-bouffe « En toute circonstance » (les cornettes) – Couplets « Voyez, elle est charmante » (Manola) – Chansons du Romarin « Ma mèr’ m’a dit » (Manola), chanson du Fourniment « Y avait un’ fois un militaire » (Manola), Chanson-duo du rossignol et de la fauvette » Un rossignol tencontre une fauvette » (Manola, Béatrix) – Choeur « Puisqu’il parait que le grand prince », Ensemble « O  moment suprême !, Couplets « Les Portugais sont toujours gais » (Calabazas, choeur) – Ensemble du parasol « Qu’on m’apporte mon parasol » (Calabazas) – Mélodie « J’ai vu le jour dans le pays » (Manola-Calabazas),Scène « Vous savez charmer les serpents » (Calabazas, Manola), Chanson indienne « Le serpent dort sur la mousse (Manola) – Couplets-Duetto « Adieu donc, Prince charmant » (Miguel-Manola) – Final II « On appelle » (tous)

Acte III : Entr’acte – Introduction : Choeur « Ohé l’hôtelière, » Boléro « En Portugal, les Portugaises » (choeur) – Couplets de l’hôtelière « Mon cabaret, entre nous, je m’en vante » (Sanchette) – Couplets « Je passais un jour dans la rue » (Braseiro) – Duetto  « Nous sommes deux amoureux  » (Manola, Miguel) – Air du muletier « Si je mène par le chemin » (Manola) – Quatuor « C’était la demoiselle de compagnie » (Manola, Béatrix, Miguel, Braseiro) et couplets « Il est deux choses ici bas » (Manola-Béatrix) – Choeur « C’est un courrier) et Couplet final « Messieurs, on attend votre arrêt » (tous).

FICHE TECHNIQUE :


Le jour et la nuit

Opéra bouffe en 3 actes d’Albert Vanloo et Eugène Leterrier. Musique de Charles Lecocq. Création à Paris, théâtre des Nouveautés, le 5 novembre 1881. Avec :
Marguerite Ugalde (Manola), Juliette Darcourt (Béatrix), Piccolo (Sanchette), Brasseur (Calabazas), Berthelier (Braseiro), Montaubry (Miguel), Scipion (Degomez), Matrat (Cristoval)

Éditions EPTC Chappell

DISCOGRAPHIE :


Intégrale CD

Liliane Berton, Lina Dachary, Henri Bedex, Gaston Rey. Direction musicale, Roger Ellis
Musidisc 201362 (2CD) (+ Rose-Mousse)   (INA-AUDIO)

Vidéo

Nadine Fosse, Robert Destain, Christian Asse, Bernard Alvi, Henri Bedex, Mireille Lacoste, Francine Dory, Marcel Chambon, Irène Gromova, Denise Dupleix, Charlotte Beasse
RTF 1957 –  INA VIDEO Le jour et la nuit

© Académie Nationale de l’Opérette août 2016