Terrasse Claude

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CLAUDE  TERRASSE

1867 – 1923

I. BIOGRAPHIE
II. OEUVRES

Articles associés

OEUVRES ASSOCIEES

Le Sire de Vergy

REVUES ASSOCIEES

Revue n°47
Revue n°112
Revue n°119
Revue n° 197

BIOGRAPHIE :


À juste titre, Terrasse est considéré comme le véritable successeur d’Offenbach par sa verve comique et son humour pénétrant et caustique, et il a su comme Offenbach se choisir des livrets pétillants d’esprit. La recette de base était pourtant la même : parodie d’une époque (antiquité grecque ; moyen âge ; milieux diplomatiques ; histoire biblique, etc.) avec un fourmillement d’anachronismes savoureux, de mots d’auteur, d’allusions politiques et sociales, sur une musique gaie, spirituelle, nerveuse, tout à fait contemporaine de l’époque de la création de l’œuvre. Chez chacun d’eux se retrouve cette parfaite maîtrise classique de la forme musicale et le recours à la grande musique tour à tour grandiloquente et passionnément languissante, sur des paroles hautement amusantes, créant l’effet comique.

terrasse-vers-1893Claude Terrasse, né à l’Arbresle (Rhône) le 27 janvier 1867, est le fils d’un directeur de comptoir de soieries à Lyon. Il n’y a pas de musiciens dans la famille mais l’orphéon de la commune fait de fréquentes répétitions dans le jardin de la maison paternelle et le jeune Claude, doué d’une étonnante mémoire musicale, retient et chante toutes les parties du répertoire de cet ensemble. A 9 ans, il joue convenablement du piston et lorsqu’il a 13 ans, Alexandre Luigini, le compositeur du « Ballet Egyptien », le prend dans sa classe d’harmonie et lui fait également étudier le cornet et le piano. En 1882, il obtient un premier prix de solfège au Conservatoire de Lyon et entre comme trompette au Grand Théâtre. Deux ans plus tard il est admis à l’école Niedermeyer à Paris où il se prépare à son futur métier d’organiste.

Pour gagner sa vie, il débute comme maître de chapelle à l’Orphelinat de l’abbé Roussel à Auteuil. Au cours de son service militaire, à Grenoble, il fait la connaissance du peintre Pierre Bonnard et ne tarde pas à épouser sa sœur, Andrée, elle-même excellente musicienne. Par la suite, nous retrouvons Claude Terrasse à Arcachon où, pendant sept ans, il enseigne le piano chez les Pères Dominicains, ce qui ne l’empêche pas de perfectionner ses talents d’instrumentiste et de compositeur, et de donner avec quelques amis, des concerts de musique de chambre très appréciés. De cette époque, datent quelques compositions de musique religieuse et profane.

LES DEBUTS PARISIENS

Mais Paris l’attire. Il obtient le poste d’organiste à l’église de La Trinité, qu’il tient de 1895 à 1898, puis démissionne pour se consacrer entièrement à la composition. Ayant toujours souhaiter être musicien de théâtre, il fréquente le milieu des jeunes revues ubu_roilittéraires, « Le Mercure de France » ou « La Revue Blanche », et fait la connaissance d’Alfred Jarry qui vient de publier Ubu Roi. L’œuvre devant être montée au Théâtre de l’œuvre, Terrasse en compose la musique de scène, une musique originale et burlesque dans le ton de la farce de Jarry. Mais si l’ouvrage n’a qu’une seule représentation, le 10 décembre 1896, cela suffit à révéler son nom aux connaisseurs.
Le 1er novembre 1899, sur la petite scène du Grand-Guignol, il donne Panthéon-Courcelles, une sorte d’oratorio comique composé sur des paroles de Georges Courteline. En mars 1900, avec son ami Franc-Nohain, il fonde rue Ballu, dans l’atelier attenant à son appartement, un théâtre de pantins et de marionnettes . Il y donne Ubu Roi dont Pierre Bonnard a peint les décors et sculpté les têtes et où Alfred Jarry tire les ficelles. On y exécute également Les Chansons à la Charcutière, composées sur des textes de Franc-Nohain.

LES GRANDS SUCCES

Puis Terrasse évolue vers des scènes plus importantes, avec tout d’abord celle du Théâtre des Mathurins. Le 10 octobre 1900, il y donne La Petite femme de Loth, parodie en deux actes d’un oratorio biblique.

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A Gommorrhe, le vieux patriarche Loth, homme pieux et juste, a épousé en secondes noces, la jeune et jolie Dagar dont il est bien incapable d’apaiser les ardeurs. La belle n’a pas encore trompé son mari mais cela ne saurait tarder. Il suffirait que Schem, l’un de ses soupirants trouve le moyen d’éloigner son époux une petite quinzaine de jours. Arrive le dénommé Mélech qui ne tarde pas, lui aussi, à convoiter la petite femme de Loth.
Ce dernier est accablé par l’inconduite des gens de Gommorrhe et craint les représailles de Jéhova, espérant que, si c’est le cas, Dieu saura l’avertir. Aussi, de faux envoyés de Dieu (Schem et Mélech travestis) apportent au vieil homme des messages quelque peu contradictoires mais visant à lui faire quitter la ville. Pendant que Loth s’éloigne sans se retourner, le pauvre Schem découvre Mélech et Dagar dans une position qui ne laisse aucun doute sur l’infortune de Loth. Après un duel au sabre qui ne donne aucun résultat, Schem abandonne Dagar à son rival et se console avec l’une des filles du patriarche.
Le livret de Tristan Bernard est un petit chef d’œuvre d’humour et la musique, gaie et parodique, n’est pas sans rappeler celle d’Offenbach. Aussi, l’opérette, enlevée par Marguerite Deval, Abel Tarride, Mmes Jolly, Varley et Mrs Liesse et Chalande, se donne pendant 120 représentations. Diverses reprises auront lieu, à l’Athénée en 1918, puis en 1957, au Théâtre La Bruyère avec Jacqueline Maillan et Jacques Dufilho.

Les Travaux d’Hercule, donnés aux Bouffes-Parisiens le 7 mars 1901, connaissent également un joli succès avec 80 représentations. Le livret de Robert de Flers et Armand de Caillavet prétend révéler la vérité quant à ces fameux travaux mythologiques.

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Terrasse pendant la composition des « Travaux d’Hercule »,  par A. Fresco

En effet, contrairement à ce qu’on raconte, ce n’est pas Hercule qui a effectué les 12 travaux mais un dénommé Augias, possesseur d’une belle écurie de courses. Mais voilà, Hercule est de naissance divine ce qui explique le prestige incroyable dont il jouit. En réalité, c’est un incurable paresseux et un piètre mari, même pas capable de fournir à sa femme, Omphale, un minimum d’épanchements conjugaux. Seul Augias se refuse à le prendre au sérieux. Il le bafoue, l’outrage, le frappe, s’enfuit avec sa femme et accomplit à sa place une quantité d’exploits dont Hercule, par une suite heureuse de circonstances, recueillera les bénéfices et les honneurs. Omphale, qui finit par regretter les joies calmes du foyer où le prestige de son époux rayonnait sur elle, revient vers Hercule et se débarrasse de son amant courageux mais par trop nigaud.
Dans le rôle d’Omphale, Amélie Diertele se taille un beau succès, partagé par le reste de la distribution : Abel Tarride (Hercule), Colas (Augias), Léo Demoulin, Victor Henry.
L’ouvrage n’a pas disparu de l’affiche car, outre la reprise parisienne de 1913, celle lyonnaise de 1919, signalons celle de Saint-Maur en 1994, à Nantes en 1999

En 1902 : trois opérettes en un acte

scaphandrierLa Fiancée du scaphandrier est donnée le 9 janvier aux Mathurins, sur un livret de Franc-Nohain.
Une baronne veut empêcher son fils Alexis d’épouser Elisa, une simple servante d’auberge, qu’il rencontre déguisé en cantonnier. Celle-ci est fiancée à Julot, parti depuis 5 ans, mais celui-ci, devenu scaphandrier, revient. Revêtu de son scaphandre, la baronne, le prend pour son fils et lui fait une scène. Julot croit alors qu’ Elisa lui est infidèle et, ôtant son casque, propose à la baronne de se venger d’Elisa avec elle. Suit une succession de scènes improbables : Elisa ayant jeté son anneau dans la rivière, la baronne revêtue d’une armure plonge pour le retrouver mais manque de se noyer. Finalement, la bague retrouvée prouve qu’ Elisa est de famille noble et peut épouser Alexis, Julot se consolant avec la baronne.

Chonchette, le 12 avril aux Capucins, est brillamment interprétée par Alice Bonheur, Max Dearly, Le Gallo et Dubosc. En 2006, la pièce a été reprise par les « Malins Plaisirs » à Montreuil-sur-Mer.
La blanchisseuse Chonchette se dispute avec son amoureux, Charles, car elle ne veut rien lui céder avant le mariage qu’il hésite à lui proposer ; il est d’autan plus furieux qu’elle hésite entre le mariage et une carrière d’actrice. Le magasin sert également de salle d’attente à un baron qui attend son tour pour se rendre chez la cocotte du quatrième actuellement avec un vicomte. Arrive enfin un ancien acteur, Saint-Guillaume, venu donner une leçon de comédie à Chonchette. Quand celle-ci va livrer son linge, les trois homme se retrouvent ensemble mais doivent se cacher lors du retour de Charles, passablement éméché. Lorsqu’il découvre les trois hommes, il pique une crise de jalousie mais Chonchette le rassure et il se décide à l’épouser.

Au temps des croisades, de Franc-Nohain, le 2 décembre, au Palais de Flore, à Liège.

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par la compagnie « Les Brigands »

Depuis trois ans, Dame Bertrade est mariée à un seigneur qui, le lendemain de ses noces, est parti pour la croisade. Elle n’en connaît même pas le visage car, dans sa précipitation, celui-ci avait oublié d’ôter son heaume. Aussi se languit-elle, tout comme ses deux chambrières qui ne peuvent épouser leurs promis tant que le seigneur n’a pas exercé sur elles son droit de cuissage. Pour débloquer la situation, elles proposent à leur maîtresse d’exercer ce même droit sur leurs promis. Après une résistance de façade, elle s’y résout à condition que les jeunes gens parviennent à faire sonner l’olifant seigneurial. Mais c’est un étranger de passage, qui se fait passer pour le seigneur, qui y parvient et use de ses prérogatives auprès des servantes.
Le livret grivois de Franc-Nohain entraîne l’interdiction de la censure et c’est à Liège qu’est donc créée l’opérette. Légèrement remaniée pour satisfaire la censure, la pièce est enfin donnée le 14 novembre 1903 au Théâtre des Capucines, à Paris, sous le titre de Péché véniel, titre qui évoque le célèbre duo-valse de l’œuvre. En 2010 Au temps des croisades a été repris par la compagnie « Les Brigands » en tournée dans toute la France.

1903 est l’année de la création, au Théâtre des Variétés, du Sire de Vergy, la plus célèbre des opérette de Terrasse, qui a alors 36 ans. Cet opéra bouffe de de Flers et de Caillavet parodie, à la façon de Meilhac et Halévy, la cruelle légende du Sire de Vergy.
vergyLe Sire de Vergy, sa femme Gabrielle et le Sire de Coucy constituent un parfait ménage à trois, le seul souci de Vergy étant d’être populaire auprès de ses vassaux. Cependant Coucy finissant par trouver le mari, pourtant peu embarrassant, trop présent, réussit à le convaincre de partir pour la croisade en compagnie du brave mais gaffeur baron de Millepertuis. Avant son départ, le naïf Vergy a la délicatesse de remettre à son ami Coucy la clé du fameux corset de fidélité de Gabrielle.
Vergy parti, Coucy n’est cependant pas heureux car l’absence du mari enlève du sel à la liaison et il s’aigrit. Bientôt Vergy revient, accompagné de trois faux captifs, Macach, Coco et la princesse Mitzy, car il s’est contenté d’aller faire la fête à Lyon où Mitzy est devenue sa maîtresse. Bien sûr Vergy ne peut s’empêcher de raconter de prétendus exploits guerriers, ce qui le met en porte à faux lors du retour de Millepertuis. En effet, celui-ci est allé réellement en terre sainte ; pour preuve, il lit de lettres de sa femme qui lui conte les infortunes conjugales de Vergy.
L’époux et l’amant ne peuvent échapper au duel, mais n’ayant guère envie de se battre, ils complotent un accord : Coucy s’éloigne et Vergy annonce qu’il l’a tué. Pour respecter la légende, il offre à sa femme une tranche de veau qui est censée passer pour le cœur de son amant. Mais lorsque Coucy réapparaît, on se pardonne bien volontiers. Le ménage à trois devient ménage à cinq : Mitzy trouve refuge dans le lit de Coucy, Gabrielle abandonne la clé de son corset au page Fridolin tandis que Vergy est content : il est toujours populaire.
(voir fiche)

L’année suivante voit la création, par les mêmes auteurs, de Monsieur de La Palisse, le 2 novembre 1903 aux Variétés.
la-palisse-2L’histoire se passe au XVIIIe siècle et a pour héros Placide de La Palisse, un descendant du célèbre baron. Misogyne convaincu, il s’apprête à épouser Héloïse de la Verdure, veuve assez mûre dont il espère profiter de l’ expérience, lui qui en est complètement dépourvu, mais suffisamment disgracieuse pour éviter qu’elle le trompe. Mais devant l’empressement amoureux de sa fiancée, il accepte une mission en Espagne que lui propose son cousin Bertrand. A Séville, il rencontre la charmante nièce du Gouverneur, Inésita, au tempérament volcanique et qui désire trouver un mari au plus tôt. Le coup de foudre est réciproque et, après avoir accompli sa mission, Placide, renonçant à ses principes, épouse Inesita.
Cette opérette, pleine de gaieté et d’esprit, et créée par Albert Brasseur (Placide), Eve Lavallière (Inesita), Mlle Lanthenay, Mrs Alberthal, Claudius… est donnée pendant un mois avant d’être jouée un peu partout en France avant d’être reprise à l’Apollo, à Paris, avec Henry Defrein, Capoul, Polaire… et en 2001 à l’Odéon de Marseille avec Jean-Jacques Chazalet (La Palisse), Kathia Blas (Inesita).

Pâris ou le bon juge, des même auteurs, est une opérette en deux actes renouant avec la mythologie pour la mettre à mal.
parisVénus, Junon et Minerve sont venus passer quelques jours sur le Mont Ida. Trouvant le lieu bien vide d’hommes, elles jettent leur dévolu sur Sylvain, le plus timide et le plus placide des satyres qui les fuit. Quand au berger Pâris, homme très laid que l’on surnomme par dérision « le beau Pâris » il ne les intéresse pas. Celui-ci, vexé, se vante des avances faites par les déesses auprès de la crémière Glycère, qui se refuse à lui mais n’en est pas moins jalouse. Les trois humains décident de se venger et échafaudent le piège de la pomme qui doit amener la discorde entre les trois immortelles. Finalement c’est Vénus qui l’emporte, non pas qu’elle soit la plus belle mais parce qu’elle est la seule à s’être refusée au berger.
Créée le 18 mars 1906 au théâtre des Capucines, la pièce est encore un succès grâce à un texte bouffon et spirituel et une partition très gaie interprétés par Germaine Gallois, Alice Bonheur, Charles Lamy et Victor Henri. La pièce sera reprise en 1908, avec Edmée Favart, et donnée à la radio, en 1968, avec l’équipe habituelle de l’ORTF : Claudine   Collart, Lina Dachary, Monique Stiot, Aimé Doniat, Raymond Amade.

DES REUSSITES DIVERSES

En 1910 , Terrasse abandonne pour un temps l’opérette. Son opéra-comique, Le Mariage de Télémaque, sur un livret de Jules Lemaître et Maurice Donnay, est bien accueilli le 4 mai à l’Opéra-Comique. Le public retrouve ainsi avec plaisir une œuvre souriante après tant de drames. Parmi la distribution, Marguerite Carré les-transatlantiques(Hélène), Lucien Fugère (Ulysse) et Fernand Francell (Télémaque) . 50 représentations avec les reprises en 1913, 1921, et 1922.
Pantagruel, sur un livret d’Alfred Jarry et Eugène Demolder (et Willy, non cité), est opéra-bouffe en   5actes entièrement chantée, basé sur l’œuvre de Rabelais, et qui voit enfin le jour après de nombreux remaniements. Il est créé le 30 janvier 1911 au Grand Théâtre de Lyon, mais reçoit un accueil assez mitigé.
Il en va de même pour Les Transatlantiques, opérette ou plutôt comédie musicale en 3 actes sur un livret de Franc-Nohain d’après un roman d’Abel Hermant. Le sujet montre le choc de la rencontre entre une famille de riches américains et la vieille aristocratie française. La pièce est donnée à Paris, au théâtre de l’Apollo, le 20 mai 1911, avec Henri Defreyn, Paul Ardot et Gaston Dubosc, ne connaît que 37 représentations. .

Terrasse renoue avec le succès, l’année suivante, avec Cartouche, donné sur la scène du Trianon Lyrique, le 9 mars 1912.
L’aubergiste du Soleil d’Or, à Saint-Germain, devient furieux en apprenant que son fils Lucas veut épouser la servante Colette. Celle-ci est chassée mais, dotée d’une belle voix, elle est engagée à l’Opéra grâce à l’intervention d’un marquis qui espère recevoir ses faveurs. Peine perdue, Colette est fidèle. Cartouche, le célèbre bandit, le frère de lait de Lucas, promet de réunir les amoureux. Il y parvient grâce à un hasard qui lui permet de sauver la vie du Régent. Reconnaissant, celui-ci le graciera lorsque, à la fin de la pièce, il est arrêté par le policier Double-Flair.

cartouche

Cartouche est interprété par le comédien-chanteur Jacques Vitry, Alexandre Jouvin (Lucas), Suzanne Gaima, Marcelle Coulon…

Parmi les nombreuses autres opérettes de Terrasse, citons encore Le Tiers Porteur , Miss Alice des PTT (1912), La Farce du poirier (1916), Le Cochon qui sommeille (1918), ainsi que deux ouvrages posthumes, Faust en ménage (1924) et Frétillon (1927).

Claude Terrasse était en effet décédé le 30 juin 1923, des suites d’une longue maladie. Terminons avec un passage de l’éloge funèbre qu’en fit André Messager, alors Président de la SACD :
« Avec lui disparaît un des musiciens les plus charmants parmi les compositeurs d’opérettes. Celui, peut-être, dont la verve a revêtu au cours de ses vingt-cinq dernières années la forme la plus originale en renouvelant le genre de la bouffonnerie parodique un peu délaissée depuis Hervé et Offenbach. Terrasse, ne connut jamais la fièvre de l’arrivisme ni l’amertume de la jalousie. »

Extrait de l’article de Jean-Claude Fournier paru dans Opérette n° 47.
Dossier © Académie Nationale de l’Opérette

Il existe une biographie de Claude Terrasse par Philippe Cathé, (Editeur : L’Héxaèdre, 2004)


OEUVRES LYRIQUES :


Nota : Bien que « Opérette » et son site s’intéressent essentiellement au théâtre lyrique de divertissement (opérette, opéra-comique, comédie musicale…), il nous a semblé utile, à des fins de référence, de donner, dans le(s) tableau(x) ci-dessous, la liste la plus précise et complète possible des oeuvres lyriques de ce compositeur, en y incluant ses ouvrages dits « sérieux » (opéra, drame lyrique…)
Le tableau ci-dessous doit beaucoup aux travaux de Philippe Cathé, dont on peut trouver le détail sur le site internet www.claudeterrasse.net

Légende : opé = opérette, opé b = opérette-bouffe, oc = opéra-comique, ob = opéra-bouffe, fant = fantaisie, fant lyr = fantaisie lyrique, fant mus = fantaisie musicale, cm = comédie musicale, cv = comédie vaudeville, dr sacré = drame sacré, dr b = drame bouffe, tr c = tragi-comédie
[a] = « conte galant en 3 actes », [b] = « comédie en 5 actes et 6 tableaux »
Le chiffre indique le nombre d’actes (ou de tableaux s’il est suivi de « t »)

Création Titre Auteurs Nature Lieu de la création
1897
28 déc
Noëls bourguignons de La Monnoye Durocher (Léon) fant 1 Paris, Pantins (Les)
1898
29 mars
Vive la France ! Franc-Nohain [1] Paris, Pantins (Les)
1899
2 nov
Panthéon-Courcelles Courteline (Georges) fant mus 1 Paris, Grand-Guignol
1900
10 mars
Godefroy Courteline (Georges) fant 1 Paris, Pantins (Les)
[2° vers: Paris, 1901: Sigismond]
1900
23 mai
Heure du berger (L’) Rosenval (Karl) oc 1 Paris, Bodinière (La) (Th. d’application)
1900
19 juin
Amour en bouteille (L’) Bonis-Charancle (Marc) opé 1 Paris, Fantaisies-Parisiennes
1900
30 juin
Vieillesse de Marc-Antoine (La) Courteline (Georges) prologue Paris, 6 rue Ballu
1900
1° oct
Petite femme de Loth (La) Bernard (Tristan ) ob 2 Paris, Mathurins
1901
6 janv
On demande des chanteuses Verse (Albert) ob 1 Royan, Casino
?
1901
10 fév
Sigismond Courteline (Georges) fant 1 Paris, Tabarin
[1° vers: Paris, 1900 : Godefroy]
1901
7 mars
Travaux d’Hercule (Les) Caillavet (Gaston Arman de), Flers (Robert de) ob 3 Paris, Bouffes-Parisiens (Choiseul)
1901
20 oct
Tentation de Saint-Antoine (La) Bonnard (Pierre), Terrasse (Claude) dr sacré 3 Grand-Lemps (Isère)
1902
8 janv
Fiancée du scaphandrier (La) Franc-Nohain opé 1 Paris, Mathurins
1902
11 avr
Chonchette Caillavet (Gaston Arman de), Flers (Robert de) ob 1 Paris, Capucines
1902
2 déc
Au temps des Croisades [2] Franc-Nohain opé 1 Belgique, Liège, Pavillon de Flore
[2° vers: Paris, 1911 : Péché véniel]
1903
27 janv
Botte secrète (La) Franc-Nohain ob 1 Paris, Capucines
1903
16 avr
Sire de Vergy (Le) Caillavet (Gaston Arman de), Flers (Robert de) ob 3 Paris, Variétés
1903
14 nov
Péché véniel Franc-Nohain opé 1 Paris, Capucines
C: Liège 1902 [Au temps des croisades]
1904
2 nov
Monsieur de la Palisse Caillavet (Gaston Arman de), Flers (Robert de) ob 3 Paris, Variétés
1905
10 janv
Manoir de Cagliostro (Le)
[1° vers.]
Jarry (Alfred), Demolder (Eugène) ob 1 Paris, Murillo (salle rue)
2° vers.: 1905 [Le manoir enchanté]
1905
25 mars
Manoir enchanté (Le)
[2° vers.]
Jarry (Alfred), Demolder (Eugène) ob 1 Paris, Maison Lemonnier
1° vers.: 1905 [Le manoir de Cagliostro]
1906
18 mars
Pâris ou Le bon juge Caillavet (Gaston Arman de), Flers (Robert de) opé 2 Paris, Capucines
1907
7 mai
Eglé ou L’enfant de la vache Moreau (Emile & Philippe), Clairville fils (Charles), Depré (Ernest) opé 2 Paris, Moulin-Rouge
1907
11 déc
Ingénu Libertin (L’) ou La Marquise et le marmiton Artus (Louis) [a] Paris, Bouffes-Parisiens (Choiseul)
1908
6 avr
Coq d’Inde (Le) [1° vers] Rip opé 2 Paris, Capucines
[2° vers: Cochon qui sommeille (Le) 1918]
1908
13 avr
Troisième larron (Le) Gauthier-Villars (Henri) opé 1 Paris, Folies-Pigalle
1909
1° oct
Mariée de la rue Brise-miche (La) Courteline (Georges), Marsolleau (Léon) pant Paris, Folies-Bergère
1910
4 mai
Mariage de Télémaque (Le) Lemaître (Jules), Donnay (Maurice) [b] Paris, Opéra-Comique (Favart)
1911
31 janv
Pantagruel Jarry (Alfred), Demolder (Eugène) opé 5 Lyon, Grand-Théâtre
1911
20 mai
Transatlantiques (Les) Franc-Nohain , Hermant (Abel) cm 3 Paris, Apollo
1912
9 mars
Cartouche Delorme (Hugues), Gally (Francis) opé 3 Paris, Trianon-Lyrique
1912
26 avr
Tiers-porteur (Le) ou L’honneur de Désiré Kolb (Jean), Fouquières (André de) opé 1 Paris, Michel (Th.)
1912
14 déc
Miss Alice des PTT Bernard (Tristan ), Vaucaire (Maurice) cm 3 Paris, Cigale (La)
1913
12 août
Amour patriote (L’) Gally (Francis), Kolb (Jean) opé 3 Royan (Casino)
1916
29 juil
Farce du poirier (La) Hérold (André-Ferdinand) oc 1 Paris, Bouffes-Parisiens (Choiseul)
1917 Manon en voyage Carré (Albert) ? représenté pour l’œuvre du Train sanitaire
1918
24 déc
Cochon qui sommeille (Le)
[2° vers]
Rip, Dieudonné (Robert) opé 2 Paris, Michel (Th.)
[1° vers: Cochon d’Inde (Le) 1908]
1919
10 avr
Le Mufti ou Les deux ours [ou Cadi et le Mufti (Le)] Milliet (Paul) farce 1 Monte-Carlo (Opéra)
1920
1° nov
Mari sans sa femme (Un) Adenis (Edouard) opé 1 Paris, Alhambra
1923
23 mars
Chamouche Féraudy (Maurice de), Ricou (Georges) fant mus 1 Paris, Alhambra
1924
5 janv
Faust en ménage [3] Carré (Albert) fant lyr 1 Paris, Potinière (La)
1927
5 mars
Frétillon [3] Carré (Albert) oc 3/4 Strasbourg (Th. municipal)
Boute-en-train Athis (Alf.) cv 3 non représenté ?
Cabinet à vendre Noussanne (Henri de) opé 1 non représenté ?
Chat Botté (Le) Cain (Henri), Adenis (Edouard) oc 9t non représenté ?
Chouquette Dépré (Ernest), Lévy (Armand) opé 3 non représenté ?
Clef du paradis (La) Bérel (Paul), Leroy (André) opé 3 non représenté ?
Deux Augures (Les) Franc-Nohain ob 1 non représenté ?
Fiancé de Paille (Le) Maudru (Pierre) opé 3 non représenté ?
version française de Die Suffragette
Grande vedette (La) Maudru (Pierre), Ducoudray (Etienne) opé 3 non représenté
Gribouille Coolus (Romain) dr b 5 non représenté
Léda Jarry (Alfred), Rosenval (Karl) opé b 1 non représenté
Maîtres Chansonniers de Montmartre (Les) René (Albert), Allais (Alphonse) opé 3 non représenté
Mariage de convenance ? opé 1 non représenté
Muezzin (Le) ? ? non représenté
Oreste La Jeunesse (Ernest) tr c 3 non représenté
Par la taille Jarry (Alfred) opé 1 non représenté
Poires (Les) Franc-Nohain opé 4 non représenté
Sire Lavedan (Henri), Milliet (Paul) opé 4 non représenté
Suffragette (Die) Engel (Alexander), Grünbaum (Fritz) opé 3 non représenté

[1] « trilogie à grand spectacle »
[2] représentation privée (Mathurins) en février 1902 sous le titre L’Olifant », suivie d’une interdiction.
[3] posthume